Les taux de mortalité liés à la drogue, à l'alcool et aux suicides chez les Américains blancs d'âge moyen, en déclin depuis 1978, sont en augmentation depuis 15 ans, surtout chez les populations défavorisées, selon une étude publiée lundi.
La mortalité de toutes causes a grimpé de 22% depuis 1998 chez les Blancs d'âge moyen avec les niveaux d'études les moins avancés et donc les plus vulnérables économiquement, selon les auteurs de l'étude, dont Angus Deaton, lauréat 2015 du prix Nobel d'économie, professeur à l'Université de Princeton (New Jersey).
Les économistes pointent l'accès de plus en plus facile aux opiacés à partir de la fin des années 1990 comme cause potentielle des abus de drogues.Le stress provoqué par des difficultés financières pourrait également jouer un rôle, avancent ces chercheurs.
Le revenu moyen des ménages parmi les Américains blancs d'âge moyen a commencé à nettement baisser à partir de la fin des années 1990. La stagnation des salaires qui a débuté avec le ralentissement économique des années 1970 a continué à frapper le plus durement les Américains qui n'ont pas fait d'études supérieures.
A cela s'ajoute l'incertitude grandissante quant aux retraites, de plus en plus soumises aux aléas des marchés financiers, et le fait que les Américains n'épargnent pas suffisamment. Cette plus grande mortalité coïncide aussi avec des enquêtes auprès du public dans lesquelles depuis une quinzaine d'années les personnes interrogées font part d'un déclin de leur santé physique et mentale ainsi que de leurs difficultés grandissantes à faire face à la vie, surtout chez les Blancs d'âge moyen.
L'étude constate également que deux fois plus de personnes en 2013 dans ce groupe de la population américaine disaient souffrir de douleurs chroniques et de dysfonctionnement hépatique, par rapport à 1999.La proportion de ceux se déclarant incapables de travailler a aussi doublé pendant cette même période.
