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Ukraine: L'Ukraine face à la partition après la déclaration d'indépendance du Parlement de Crimée

Publié par DK News le 12-03-2014, 16h14 | 36
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La crise en Ukraine s'est aggravée mardi après l'adoption par le Parlement de Crimée (sud) d'une déclaration d'indépendance, menaçant ainsi ce pays de partition et éloignant de plus en plus les perspectives d'un règlement, alors que Russes et Occidentaux ne parviennent toujours pas à trouver un terrain d'entente.

Adoptée par 78 des 81 députés, la déclaration d'indépendance de la Crimée (presqu'île du sud historiquement pro-russe), intervient à cinq jours d'un référendum prévu le 16 mars dans ce territoire qui doit se prononcer sur un rattachement à la Russie.

Le texte invoque la Charte de l'ONU et des «documents internationaux établissant le droit des peuples à l'autodétermination», ainsi que l'avis rendu par la Cour internationale de justice le 22 juillet 2010, stipulant que «la proclamation unilatérale d'indépendance par une partie d'un Etat ne viole aucune norme du droit international», selon un communiqué.

Si le référendum du 16 mars débouche sur le rattachement de la Crimée à la Russie, la péninsule sera déclarée «Etat indépendant et souverain avec une forme républicaine de gouvernement», selon la déclaration. En cas de vote en faveur du rattachement, la Crimée «s'adressera à la Fédération de Russie pour y être admise sur la base d'un accord intergouvernemental idoine en tant que nouveau sujet de la Fédération», précise la déclaration.

Une loi prochainement à la Douma sur l'intégration de territoires étrangers
L'incorporation de la Crimée dans la Russie semble également faire son chemin du côté russe. Le ministère des Affaires étrangères russe vient d'annoncer que la déclaration d'indépendance de la Crimée est «absolument légale».

Dans cette optique, des responsables de la chambre basse du Parlement (Douma) ont indiqué que cette dernière examinera le 21 mars un texte de loi permettant le rattachement d'un territoire étranger qui en émettrait le souhait (le cas de la Crimée) dans la Fédération de Russie.

La Crimée, république autonome, qui a d'abord appartenu, au sein de l'URSS, à la Russie, avait été rattachée à l'Ukraine en 1954. Kiev lui avait accordé en 1992 le statut de république autonome.
La loi russe permet actuellement l'entrée d'un territoire étranger dans la Fédération de Russie à condition qu'un accord soit signé entre l'Etat russe et un Etat étranger. 

Un amendement proposé à la Douma doit désormais permettre de s'affranchir de cet accord entre Etats «en raison de l'absence dans le pays étranger d'un pouvoir d'Etat souverain et efficace, qui défendrait et respecterait les droits et les libertés des citoyens», selon l'agence Ria Novosti. Alors que la situation semble problématique dans son pays, le président ukrainien déchu Viktor Ianoukovitch ne cesse de clamer haut et fort être «le président légitime», assurant mardi qu'il rentrerait bientôt à Kiev.

Qualifiant le nouveau pouvoir pro-occidental de «clique» composée d'«ultra-nationalistes et de neo-fascistes». M. Ianoukovitch n'a pas mentionné le référendum prévu dimanche, avec le soutien de Moscou, pour le rattachement de la Crimée à la Russie, et a même semblé en discordance avec la position russe.
«Vos actes ont eu pour conséquence que la Crimée se détache, que même sous la menace des armes la population du sud-est exige d'être respectée et que soient respectés ses droits», a-t-il estimé, en soulignant toutefois que son pays allait «se ressaisir et retrouver son unité».

Les Occidentaux brandissent le menace de sanctions

Du côté des Occidentaux, on veut toujours maintenir la pression sur la Russie, accusée d'avoir envenimé la situation en Ukraine et d'avoir envoyé des soldats pour occuper la Crimée où la Russie maintient une force navale forte de quelques 20.000 hommes dans le cadre d'un accord bilatéral avec Kiev.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a réitéré mardi sa menace de nouvelles sanctions à l'égard de la Russie, applicables «dès cette semaine», si celle-ci ne répondait pas aux propositions occidentales de «désescalade en Ukraine».

Ces sanctions «consisteront en des gels d'avoirs personnels à l'égard de Russes ou d'Ukrainiens et à des sanctions sur les déplacements, en matière de visas», a précisé le chef de la diplomatie française.
On en veut notamment à Moscou de ne pas tenir compte des propositions (sensées apaiser le conflit en Ukraine) présentées par John Kerry à son homologue russe Sergueï Lavrov. 

La Russie a décidé de présenter «ses propres propositions» et semble écarter l'idée d'un groupe de contact, demandé conjointement par le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel.

Lundi, le Premier ministre britannique David Cameron, avait mis en garde Moscou qu'en cas de refus de coopération, l'Union européenne (UE) examinerait de nouvelles mesures. 

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