Le changement climatique pourrait faire augmenter les prix des denrées alimentaires en Afrique jusqu'à 12% en 2030 et 70% à l'horizon 2080, a indiqué la Banque mondiale dans un rapport publié sur son site web.
Intitulé «Gérer l'impact du changement climatique», le rapport estime que l'Afrique risque d'être fortement pénalisée par le changement climatique au cours des prochaines années, signalant que la consommation alimentaire des ménages africains les plus pauvres représente plus de 60% des dépenses totales.
Publié en prévision de la Conférence de l'ONU sur le climat (COP21) qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre à Paris, le rapport établit un lien direct entre la propagation de la pauvreté et le dérèglement climatique.
Les populations sont déjà très menacées par les chocs liés au climat: mauvaises récoltes dues à la diminution de la pluviosité, flambées des prix alimentaires provoquées par des phénomènes météorologiques extrêmes, accroissement de l'incidence des maladies sous l'effet de vagues de chaleur et d'inondations, constate l'institution de Bretton Woods.
Après les problèmes agricoles, les facteurs les plus déterminants sont les effets de l'augmentation de températures sur la santé (hausse de l'incidence du paludisme et des cas de diarrhée et d'arrêt de croissance) et la productivité de la main-d'œuvre, ajoute le document.
A l'échelle planétaire, le rapport estime que 100 millions de personnes pourraient tomber sous le seuil de la pauvreté à l'horizon 2030, prévoyant une réduction du rendement des surfaces agricoles pouvant aller jusqu'à 5% en 2030 et 30% en 2080.
Ce sont les plus démunis qui sont le plus durement frappés par le changement climatique. Le défi auquel nous sommes maintenant confrontés consiste à éviter que le dérèglement du climat ne plonge dans l'extrême pauvreté des dizaines de millions d'êtres humains, a déclaré le président de la BM, Jim Yong Kim. L'étude préconise un certain nombre de mesures afin de réduire la pauvreté. Il s'agit du renforcement des systèmes de protection sociale capables d'accroître la résilience des populations pauvres, parallèlement à la mise en £uvre de mesures spécifiques axées sur le climat pour faciliter l'adaptation au changement climatique (renforcement des dispositifs de protection).
Le rapport plaide, en outre, pour le lancement d'une offensive généralisée contre les émissions de gaz à effet de serre pour écarter la menace, à long terme, que le changement climatique fait peser sur la réduction de la pauvreté.
