Au moment où l’Etat déploie d’énormes moyens financiers pour venir en aide aux nécessiteux par divers canaux tels que le logement, l’aide sociale, les centres d’accueil, certains citoyens pour une raison ou pour une autre, errent et se trouvent dans la rue.
Dans certaines artères de la ville de Sétif, devant des locaux fermés, on y rencontre des hommes et des femmes, le plus souvent accompagnés d’enfants, errant d’endroits en endroits, en érigeant le plus souvent des abris de fortune pour s’abriter du froid et des intempéries.
Justement, pour venir en aide à cette catégorie de personnes, ceux qu’on appelle les sans domicile fixe (SDF), à une période cruciale de l’année et l’avènement de la saison hivernale qui ne pardonne pas avec ses nuits glaciales des Hauts-Plateaux, la direction de l’action sociale et de solidarité de la wilaya de Sétif a initié depuis jeudi dernier une opération de sensibilisation pour leur prise en charge en mettant des moyens d’hébergement à leur intention.
C’est devant le siège de la Dass, que le directeur de cette dernière en présence de quelques cadres a donné le coup d’envoi de la caravane qui durant trois fois par semaine, à raison de deux le jour et une fois la nuit sillonnera les artères de la ville de Sétif et des autres cités importantes de la wilaya à la recherche des sans domicile fixe pour les recueillir. Cette caravane de plusieurs voitures constituée en commission est composée de représentants de diverses directions concernées par ce problème social.
Evoquant cette action beaucoup plus humanitaire qu’obligatoire, le directeur de l’action sociale et de solidarité, Sebti Tarfaya nous a déclaré :» C’est une première sortie, d’une commission, sorte de caravane multi disciplinaire comprenant des représentants de la Sureté nationale, de la santé, la Protection civile, l’Apc, le Croissant rouge ainsi que les services et les centres de la Daas».
E t de poursuivre :» Cette initiative vise avant tout la protection des personnes sans domicile fixe. En ce qui nous concerne, c’est la deuxième expérience du genre. A ces personnes que l’on trouvera dans la rue et qui sillonnent les artères de nos villes, on leur proposera une prise en charge totale. Pour les accueillir, Nous avons trois centres au niveau de la wilaya de Sétif. Celui de Salah Bey, Dar Rahma d’El Eulma, et Dar Tadamoun. Ces centres ont la capacité d’accueillir chacun jusqu’à une quarantaine de personnes entre hommes, femmes et enfants. Nous allons redoubler nos efforts à travers nos sorties programmées surtout au cours de la nuit à raison de trois opérations par semaine de sensibilisation et prise en charge. Nous ferons tout pour toucher le maximum de personnes possible puisque la prise en charge, l’encadrement et la disponibilité des moyens existent».
Interrogé sur l’origine de ces SDF, le premier responsable de la Dass nous rétorque : « Nous avons constaté que la grande majorité de ces sans domicile fixe que l’on trouve dans la rue sont originaire hors de la wilaya, notamment celles limitrophes. Nous allons essayer dans un premier temps de les accompagner dans leur wilaya respective avec une équipe pluridisciplinaire qui les prendra en charge. Nous avons aussi Dar Rahma dotée de psychologues qui a des antennes à Constantine et Oran.
Il y a aussi un autre dispositif pour les personnes âgées sans aucun lien familial, beaucoup plus vulnérables que l’on accompagnera avec une aide financière dans le but de préserver cette tranche d’âge».
Au cours de la première opération qui s’est étalée du mois de novembre 2014 à celui d’octobre 2015, la Dass a enregistré 922 cas de sans domicile fixe, dont 168 hommes, 709 femmes et 45 enfants. Généralement, ils sont connus, Ils viennent et repartent, et chaque semaine changent de ville. Ils sont tous connus. « Notre but, dira le Dass, est d’accueillir et d’intégrer le maximum d’entre eux. Nous avons réussi déjà dans le passé d’intégrer plusieurs SDF dans leur foyer d’origine, une sorte d’insertion. Il y a aussi plusieurs cas où nous leur proposons les centres et les foyers d’accueil mais qui refusent et préfèrent rester dans la rue. Il y a des gens qui sont habitués à la facilité de la vie. Ces cas-là sont signalés et suivis».
Azzedine Tiouri
