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Le professeur Tahar Rayane, directeur de l’Institut national du rein, le Pr Mohamed Benabadji, chef du service néphrologie au CHU de Béni Messous, invités hier du Forum de DK news:Transplanter ou hémodialyser ?

Publié par Saïd Abjaoui le 12-03-2014, 19h25 | 1185
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Prévention des maladies rénales et rôle de l’Institut national du rein. Prévention ne signifie pas prévenir et mettre en œuvre les conditions qui empêcheraient la survenance d’une maladie du rein.

Le rein ? Une douleur atroce. Nul ne pourrait mieux rendre compte de la douleur ressentie par le malade que le malade lui-même. Quel choix s’offrirait aux malades entre deux voies, la transplantation du rein et le traitement par hémodialyse ?

Pour nous en parler, le professeur Tahar Rayane, directeur de l’Institut national du rein et le professeur Mohamed Benabadji ont été hier les invités du Forum du quotidien DK News. La conférence-débat consacre le devoir d’informer des professeurs et le droit de savoir de la presse. De savoir et d’informer.

Le professeur Benabadji commence par une alerte. Il y a de plus en plus de la manipulation. Des personnes avancent des chiffres qui n’ont rien à voir avec la réalité. Nous ne sommes pas venus pour critiquer ou user d’un droit de réponse. Nous nous inscrivons dans le cadre des Journées mondiales du rein. Il faut savoir que l’Algérie compte aujourd’hui 18 500 malades traités (dyalise péritonéale comprise). Les malades pris en charge se répartissent comme suit, 8 500 par la CNAS, et 10 000 par le public. Dans le document distribué, il y a des comparaisons par coûts unitaires.

Le coût unitaire de l’hémodialyse CNAS est de 6 000 DA TTC avec médicaments alors qu’il est de 298, 2£ en France. Le coût de la dialyse péritonéale est de 2 800DA/jour (soit pour 4 poches/patient/malade). Le coût de la greffe est de 2 000 000 DA la première année, 1 000 000 DA la 2e année, 1 000 000 DA la 3e année, 6 000 000 DA pour la 4e année, et autant pour la 5e et également pour la 6e année. 

Selon ce qui est explicité dans le tableau comparatif, il apparaît que le coût de l’hémodialyse en France est de 5,6 supérieur au coût en Algérie. Une autre conclusion, la séance de DP coûte plus cher que la séance d’hémodialyse. On remarque que les chiffres donnés ne correspondent pas tellement à des chiffres fournis par ailleurs.
L’attention est attirée sur l’Institut national du rein. Sa création a été décidée par le président de la République et de sa propre initiative. Il devait commencer à fonctionner à partir de janvier de l’année en cours. L’Institut national du rein est «un mégaprojet initié par le chef de l’Etat en 2003», lors de sa première visite au CHU Frantz-Fanon de Blida. Les travaux ont démarré en 2006. C’est une structure unique en son genre à l’échelle du continent africain. 

A la veille de l’achèvement des travaux de sa réalisation, le professeur Tahar Rayane disait : «Nous avons conçu dans cet institut un schéma de prise en charge du patient intégré où toutes les investigations et toutes les thérapeutiques seront proposées au patient durant son hospitalisation». Il sera ainsi procédé dans un premier temps à la mise en place du registre national des maladies rénales et de l’insuffisance rénale chronique. A quoi était dû ce retard ? A des obstacles placés par des personnes.

Il y en a qui voudraient voir s’instaurer exclusivement l’hémodialyse. Affaires de corruption et de manipulations ? A Blida même, tout un groupe critique l’Institut du rein. De toute façon, l’institut commence à réceptionner des matériels. Le professeur Rayane, comme il s’était exprimé à un confrère, le quotidien Liberté  avant la fin des travaux, le futur Inar dispose en son sein de tous les moyens matériels et humains nécessaires à une activité de prélèvement et de transplantation rénale (et d’organes). 

Les patients en mort encéphalique seront pris en charge précocement dans une unité spéciale de réanimation. Toutes les investigations complémentaires seront effectuées au niveau de l’institut : diagnostic de la mort encéphalique, bilans urologiques et infectieux, bilans immunologiques, explorations radiologiques et échographiques.

Une fois le diagnostic de mort cérébrale confirmé, une structure spécialement conçue pour recevoir les parents du défunt est mise à la disposition de l’équipe de greffe. Hier, au Forum de DK News, le professeur Rayane revient encore sur la question des donneurs de rein. Quoi faire pour que cela devienne une tradition? Il passe en revue le processus d’argumentation.

Comment convaincre d’abord les familles des morts alors qu’elles sont en plein deuil ? Comment convaincre les citoyens à déclarer qu’ils offriront leurs organes après leur mort ? Faudrait- il se dire que ceux qui ne s’étaient pas oppposés au don de leurs organes de leur vivant seront considérés comme ayant offert la possibilité de prélever leurs organes ?

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