L’Algérie avait appelé à une stratégie adaptée contre les nouvelles formes du terrorisme Il y a trois années, l’Algérie avait préconisé à la communauté internationale une nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme, tout en tenant compte des mutations que connaît ce fléau.
Il s’agissait de s’adapter aux nouvelles et multiples formes de ce fléau mondial et au «développement» que connait le terrorisme, notamment le «narcoterrorisme», pour reprendre les propos du conseiller à la présidence de la République, Kamel Rezzag Bara.
L’Algérie étant un pays de référence en matière de lutte contre le terrorisme, elle avait alors exhorté les pays voisins notamment à opter pour une nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme dans le but de freiner les évolutions et les mutations que connait ce phénomène.
La montée de l’extrémisme en Tunisie, le dérapage de la situation en Egypte et la montée de la spirale de la violence meurtrière en Libye, sans oublier l’instabilité au Mali ainsi que la guerre fratricide en Syrie, avaient amené l’Algérie à réfléchir à une autre forme de lutte contre le terrorisme, basée sur la conjugaison des efforts et surtout l’échange des renseignements entre les pays.
Il s’agit aussi de tarir les sources alimentant ce phénomène et empêcher sa régénération, notamment au Sahel et en Afrique de l’Ouest où l’insécurité est omniprésente. La prolifération des armes au Sahel a compliqué encore de manière grave et dangereuse la situation d’où le déploiement des forces de sécurité algériennes tout au long des frontières avec la Tunisie, la Libye et le Mali.
Pour rappel, l’attentat de Tiguentourine en 2013 avait amené les autorités algériennes à adopter une nouvelle stratégie contre le terrorisme et la criminalité transnationale, nourris par les conflits mal éteints, les problèmes humanitaires, les problématiques de gouvernance et de développement dans la région.
Il s’agit en fait pour l’Algérie d’anticiper sur les actes terroristes et, le cas échéant, riposter sans aucun état d’âme contre des criminels dont l’objectif consiste à terroriser les populations et affaiblir les Etats. Cela avait justifié la réaction prompte et sans concession de l’armée algérienne lors de l’attentat contre la base gazière de Tiguentourine.
En somme, le message de l’Algérie est clair. Après avoir appelé à la criminalisation du paiement des rançons, l’Algérie a prôné une nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme, adaptée aux nouvelles donnes intervenues dans la région. Son expérience en matière de lutte contre le terrorisme étant mondialement reconnue, les initiatives prises dans ce sens éclairent la communauté internationale.
Les attentats terroristes de Paris sont intervenus suite à l’instabilité induite par ce qui est appelé «le printemps arabe».
Cela a permis la prolifération d’armes dans la région et aussi la multiplication de groupes terroristes pour donner naissance aux Daesh, Boko Haram, les shebab et d’autres groupes encore qui tirent leur force de l’instabilité des pays de la région et des fonds collectés du paiement des rançons.
Kamel Cherif
