A peine 48 heures après les horribles attentats qui ont coûté la vie à plus 130personnes dans différents quartiers de la capitale française, le président Hollande semble résolu à monter au créneau et à trouver les réponses adéquates à unesituation qui tend à peser sur son opinion publique.
Après avoir reçu les représentants de la classe politique française, dans une tentative de rassemblement de tous les Français derrière l’action du gouvernement, le voilà au Château de Versailles où il s’est adressé aux deux chambres du Parlement français, réunies en Congrès, essentiellement pour dire ce qu’il compte faire pour apporter la riposte nécessaire.
C’est un véritable «plan de bataille» qu’il a présenté avec deux grands chapitres, l’un contenant les mesures au niveau intérieur et le second des mesures envers l’extérieur. Sur le premier chapitre, Hollande a demandé une prolongation de trois mois de l’état d’urgence et promis de proposer rapidement au Parlement des adaptions à son arsenal juridique.
Il a également demandé une révision de la Constitution dans ses dispositions relatives à la gestion des situations d’urgence ; d’après lui, cette guerre d’un genre nouveau nécessite «l’outil approprié pour fonder la prise de mesures exceptionnelles pour une certaine durée sans recourir à l'état d'urgence et sans compromettre l'exercice des libertés publiques».
Le président français est également allé sur le terrain de la déchéance de la nationalité, pour proposer à l’encontre de tout individu condamné pour atteinte aux intérêts de la nation ou pour actes terroristes, une déchéance de la nationalité française, « même s'il est né Français, dès lors qu'il bénéficie d'une autre nationalité» a-t-il fait savoir.
En matière de renforcement des forces de sécurité, Hollande a promis de stopper les réductions d’effectifs dans l’armée et de doter la police, la gendarmerie, les services pénitentiaires et douaniers de quelque 8500 postes d’emplois.
Au chapitre extérieur, François Hollande a promis de poursuivre les attaques en Syrie mais aussi de tout faire pour obtenir une coalition internationale pour lutter contre le terrorisme.«Je rencontrerai dans les prochains jours le président Obama et le président Poutine pour unir nos forces et atteindre un résultat qui pour l'instant est encore renvoyé à trop longtemps», a-t-il annoncé aux parlementaires français.
Sur la situation en Syrie, il a épargné le président Assad, qui, dit-il «ne peut pas constituer une issue», pour s’en prendre à Daech qui est «notre ennemi en Syrie» a-t-il indiqué.A l’adresse de l’Europe, François Hollande a réclamé un engagement plus fort dans la lutte contre le terrorisme,
notamment en application « de l'article 42.7 du traité de l'Union européenne, qui prévoit que lorsqu'un Etat est agressé tous les états membres doivent lui apporter solidarité»», note Le Figaro qui a fait part du souhait de François Hollande de renforcer les contrôles aux frontières.
128 perquisitions en France dans la nuit de lundi à mardi
Au moins «128 perquisitions» ont été enregistrées dans la nuit de lundi à mardi par les forces de l'ordre françaises, dans le cadre de l'état d'urgence décrété après les attentats de Paris, a annoncé à la radio France Info le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Dix personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, a précisé l'entourage du ministre.
La nuit précédente, une opération similaire avait conduit à 168 perquisitions administratives donnant lieu à 23 interpellations et à la saisie de 31 armes. Ces perquisitions, sans lien direct avec l'enquête sur les attentats de Paris qui ont fait 129 morts et plus de 350 blessés vendredi soir, s'étaient déroulées dans 19 départements, «et ça va continuer», avait prévenu lundi Manuel Valls.
Dans la région de Lyon (centre-est), des armes avaient notamment été saisies, dont un lance-roquettes, des gilets pare-balles, plusieurs pistolets et une kalachnikov.
