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Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes : 118 cas de femmes battues durant le 1er semestre.

Publié par Azzedine Tiouri le 25-11-2015, 18h04 | 89
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La Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes a été marquée à Sétif par la tenue d’une journée d’étude sur le sujet organisée par la direction de l’action sociale et de solidarité de la wialya de Sétif.

Cette rencontre a regroupé tous les partenaires sociaux de la direction, tels que le mouvement associatif et les associations activant dans ce cadre, la sureté, la justice, l’Angem pour venir en aide aux femmes,  l’office national d’alphabétisation, les médias etc. En Algérie comme partout ailleurs dans le monde, les violences contre les femmes sont toujours d’actualité. Selon les statistiques, une femme sur trois dans le monde est victime de violence physique ou sexuelle. Ces violences peuvent être diversifiées. Le plus souvent les femmes  sont victimes de violences conjugales, mais aussi d’harcèlement sexuel au travail, de mariages forcés, mutilation. Les violences conjugales peuvent être aussi verbales (cris, injures), psychologiques (humiliation, menaces), physiques (coups, brûlures, séquestration), sexuelles, économiques (privation de ressources, interdiction de travailler) ou administratives (confiscation de papiers)’’

Prenant la parole à cette occasion, le directeur de l’action sociale et de solidarité de la wilaya de Sétif, Tarfaya Sebti, déclarera  ‘’ que c’est une journée beaucoup plus de sensibilisation. Cette violence faites aux femmes est un problème et un phénomène de société. Si l’on touche à la femme d’ailleurs honorée par l’Islam, c’est qu’on a touché à la fondation de cette société. De tout temps, notre ministère a encouragé et aidé les associations qui activent dans ce sens. La femme peut-être notre mère, sœur, épouse, compagne.’’ Et de poursuivre :’ Il y a des femmes courageuses qui dénoncent ces faits, mais hélas, il y a aussi celles qui ne disent rien, qui se taisent, qui ont toujours peurs, elles reçoivent les coups sans broncher. De nos jours, la femme est présente dans tous les domaines d’activités, tous les secteurs et prend une part active dans le développement du pays’’.

Coté chiffres, le Daas annoncera qu’au niveau de sa direction, il a été enregistré 118 cas au cours du premier semestre. Pour ce qui est de la DGSN, c’est 7.042 cas de violence durant les neuf premiers mois de l’année à travers le pays et le phénomène va en s’amplifiant, touchant le plus souvent des femmes analphabètes et non actives. Pour sa part, selon le Dass, le ministère de tutelle vient aussi en aide à ces femmes violentées en les intégrant sur le plan social au sein de leur famille et en les aidant aussi financièrement.

Pour le Dr. Belkacem Nouisser, sociologue, l’un des conférenciers de cette journée, ‘’ Cette violence faites aux femmes est un phénomène mondiale, aucune société n’y échappe et n’est à l’abri. Aucune couche sociale de n’importe quel niveau social n’est épargnée. La violence se trouve aussi bien dans les cités résidentielles que dans les cités de plus démunies ou défavorisée, chez les pauvres comme chez les riches. Elle n’a pas de nationalité. Notre société est musulmane et notre religion honore la femme et la réglementation en vigueur est claire à ce sujet’’.

‘’ L’Algérie a paraphé  toutes les conventions internationales qui protège et qui concerne cette frange de la société pour sa protection, ajoute-t-il. Néanmoins notre culture regarde toujours de travers la femme. C’est un problème sociétale, nous sommes à jour avec tous les droits internationaux, malgré cela on a toujours une vision diminuant la femme. Il y a la violence physique, verbale, économique etc. On doit sévir et la justice doit être ferme et rigoureuse dans ses sanctions envers les récalcitrants’’. ‘’ Il faut aussi, insiste-t-il,  multiplier la sensibilisation. C’est un problème de culture on doit savoir qu’il ne peut y avoir de monde sans la femme et vice versa. De nos jours, on y trouve la femme un peu partout dans la vie quotidienne. Est-ce normal qu’une femme médecin, cadre, enseignante  ou autre se fasse tabasser dans la maison alors qu’elle remplissait un rôle des plus nobles à l’extérieur de chez elle?  Est-ce normal qu’une épouse se fasse tabasser devant ses enfants ?, s’est-il interrogé. L’enfant qui voit son père frappé sa mère fera de même plus tard avec son épouse.’’

Quant au Dr Sana Benhani, chef du service de l’action sanitaire et de la psychiatrie au niveau de la direction de la santé de Sétif a traité d’un thème intitulé : ‘’ La violence à l’égard des femmes : études et références en Algérie’’

Pour marquer cette journée, 34 machines à coudre ont été distribuées par la Dass au profit des femmes rurales de la commune de Serdj El Ghoul, un village pilote dans ce domaine, situé au nord du chef lieu de wilaya de Sétif..

Azzedine Tiouri

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