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Benkhalfa devant le parlement : «Parfaite maîtrise» de la situation économique mais gestion prudente des ressources

Publié par DK News le 25-11-2015, 22h39 | 45
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Le gouvernement a une «vision prospective» de l'économie du pays qu'il «maîtrise parfaitement» malgré la baisse des prix du pétrole, mais il doit gérer avec «prudence» ses ressources, a affirmé hier le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa.

«Nous avons une vision prospective de l'économie nationale et nous avons les pronostics sur la situation financière du pays sur les trois prochaines années, mois par mois.

Une situation que nous maîtrisons parfaitement», a indiqué le ministre dans ses réponses aux questions soulevées par les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) lors des débats sur le projet de loi de finances 2016.

Selon lui, son département ministériel suit quotidiennement l'évolution du marché pétrolier, d'où la maîtrise des prévisions sur l'avenir économique du pays.

Au sujet des revenus pétroliers, M. Benkhalfa a expliqué que leur gestion, dans le contexte actuel des cours du brut, devrait se faire avec «prudence».

Dans ce sillage, il a fait savoir que l'Algérie avait pu ramener le montant de ses investissements additionnels dans les infrastructures de base de 4.700 milliards DA (mds DA) sur la période 1990-2000 à 18.000 mds DA en 2000-2009 avant d'atteindre 25.000 mds DA en 2009-2014.

«L'Etat a investi dans la prospérité sociale.

C'est vers cela qu'a été orienté l'argent du pétrole», a soutenu le ministre, en indiquant que grâce à ces réalisations, l'Algérie est classée 93ème pays au monde sur un total de 187 dans l'indicateur du développement humain (IDH) du Programme des Nations-Unies pour le développement (Pnud).

Mais dans ce contexte de baisse des prix des hydrocarbures, le pays mise sur les ressources internes pour compenser les pertes dans ses revenus d'exportation des hydrocarbures, a-t-il poursuivi.

«Nous avons perdu près de la moitié de nos recettes provenant du pétrole, mais nous allons les compenser à partir des ressources bancaires et de la fiscalité ordinaire», a-t-il avancé.

Dans les prochaines années, a-t-il renchéri, la politique du gouvernement reposera sur «l'investissement intensif», en précisant que l'Etat ne va plus se contenter de l'investissement dans les infrastructures mais plutôt dans l'exploitation de ces dernières.

Concernant les nouvelles dispositions proposées par le PLF 2016, le ministre a assuré que la règle des 51/49% régissant l'investissement étranger est non seulement maintenue mais aussi élargie au commerce de gros et aux services.

«Tout investissement étranger doit obéir à la règle 51/49», a-t-il insisté.

Répondant à la question de députés quant à l'article 71 qui propose l'introduction d'un «mécanisme budgétaire» permettant au ministre des Finances d'annuler ou de geler des projets à travers des «décrets d'ajustement», M. Benkhalfa a indiqué que cette pratique, répandue de par le monde, visait à consacrer le principe d'une gestion «prudente» des ressources de l'Etat et qu'elle allait contribuer à diversifier ses ressources de financement puisqu'il n'est plus possible de continuer à financer l'investissement par le budget uniquement.

Face aux critiques de parlementaires de l'APN sur le fait qu'une telle mesure est susceptible de créer un chevauchement entre les pouvoirs législatif et exécutif, M. Benkhalfa a considéré que cette pratique n'allait nullement attribuer des prérogatives supplémentaires au gouvernement au détriment du pouvoir législatif.

Pour ce qui concerne la disposition qui consacre la possibilité d'ouverture du capital des entreprises publiques économiques (EPE) à des résidents nationaux, le ministre a expliqué que cette mesure n’était pas du tout en contradiction avec le principe de la souveraineté économique du pays.

En somme, le ministre des Finances a expliqué aux députés que le projet de loi de finances consacrait trois principaux éléments: le maintien de la politique sociale, la prudence dans la gestion des ressources de l'Etat et l'accélération de la croissance économique.

«Nous allons passer d'une économie de développement à une économie de croissance», a-t-il fait valoir, en notant que le gouvernement «a une vision moderne pour atteindre l'objectif de l'émergence économique».

Il a ajouté, dans ce sens, que son département envisageait de moderniser l'administration fiscale, la gestion du domaine privé de l'Etat ainsi que la gestion du budget de l'Etat.

Le projet de loi de finances 2016 sera soumis lundi prochain au vote de l'APN.


Le gouvernement envisage une révision de la politique des subventions

Le gouvernement envisage de réviser, dans les prochaines années, sa politique de subvention des prix de façon à ce qu'elle cible les catégories sociales qui en ont le plus besoin, a affirmé hier le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa.

Lors de sa réponse aux questions des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN), soulevées au cours des débats en plénière sur le projet de loi de finances 2016 (PLF 2016), le ministre a réaffirmé le maintien du gouvernement de sa politique sociale mais tout en relevant la nécessité de revoir progressivement cette politique.

«Effectivement, nous avons commencé à réfléchir (au niveau du gouvernement) que d'ici une, deux ou trois années, nous irons vers un ciblage des subventions», a répondu le ministre aux questions des parlementaires sur les augmentations proposées par le PLF 2016 sur les prix de l'électricité et des carburants.

En effet, ce projet de texte propose, notamment, d'ajuster le taux de la TVA pour passer de 7% actuellement à 17% sur la vente de gasoil, sur la consommation du gaz naturel dépassant 2.500 thermies/trimestre et sur la consommation d'électricité dépassant les 250 kilowatts-heure/trimestre.

«Actuellement, il y a au niveau des différents ministères une (liste) des (personnes) les plus démunies.

Nous passerons d'un système de subventions généralisées à celui de subventions ciblées. Mais nous allons le faire étape par étape», a ajouté M. Benkhalfa. A ce propos, il a observé que parmi les autres pays exportateurs de pétrole, il n'en existe aucun qui continue à consacrer 19 milliards de dollars aux transferts sociaux au moment où les prix du pétrole sont à leur plus bas niveau.

Le ministre a réitéré que les nouvelles dispositions du projet de loi relatives aux augmentations des prix de produits énergétiques étaient bien étudiées et qu'elles n'allaient pas toucher les couches les plus défavorisées.

«Ces nouvelles mesures sont également ciblées», a soutenu le ministre qui explique que pour le gasoil, les agriculteurs vont bénéficier d'un remboursement sur ces augmentations, et que pour l'électricité, 9 millions de familles algériennes n'allaient pas directement être touchées par l'augmentation des prix.

«Mais si nous commencerons (le ciblage des subventions), nous devrions commencer d'une manière (progressive) pour que les aides soient (destinées) à ceux qui en ont besoin», a insisté M. Benkhalfa.

Le ministre a également expliqué que ces augmentations prévues visaient à réduire l'important écart entre le coût de revient et le prix de cession.

Se référant au rapport de conjoncture du 1er semestre 2015 du Conseil national économique et social (Cnes), présenté lundi dernier lors d'une réunion d'experts, le grand argentier du pays a argumenté que cette démarche du gouvernement consistant à réviser sa politique de subventions était «impérative» dans la conjoncture actuelle marquée par une baisse drastique des revenus d'exportation des hydrocarbures.

«La situation actuelle nécessite (d'introduire) des changements.

Certes, nous n'allons pas franchir les lignes rouges, mais nous devrions changer les mécanismes de gestion pour donner un nouveau souffle à l'économie du pays», a-t-il avancé.

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