Des heurts ont éclaté hier entre migrants à la frontière gréco-macédonienne, où plus de 5.000 personnes étaient bloquées après une suspension des passages imposée la veille par la police macédonienne sur fond de tensions croissantes, a indiqué une source policière grecque.
Les échauffourées, marquées notamment par des jets de pierre, opposaient des groupes de migrants interdits de passage par le filtrage par nationalités mis en place par les autorités macédoniennes à ceux autorisés à poursuivre leur route vers l'Europe mais qui étaient provisoirement bloqués, a précisé la même source. Sur fond d'escarmouches, un haut-parleur appelait ceux le souhaitant à s'embarquer à bord d'un train dépêché par les autorités grecques pour regagner l'intérieur du pays. Tendue depuis des jours, la situation a dégénéré mercredi quand un groupe d'environ 500 migrants déboutés, venant en majorité du Pakistan, du Bangladesh et du Maroc, a tenté de forcer le passage dans la zone non clôturée par la Macédoine.
La police macédonienne a riposté en usant de gaz lacrymogènes, et suspendu dans la foulée les entrées des migrants en principe acceptés car venant de zones de conflit, les Syriens, Irakiens et Afghans. Environ 2.500 de ces ressortissants se pressaient jeudi matin sur place, pris à partie par leurs compagnons moins fortunés, dont environ 3.000 au total, restent massés près du poste-frontière d'Idomeni. Au départ de la route des Balkans, la Macédoine a mis en place le 19 novembre ce filtrage de migrants par nationalités, puis érigé ce week-end une clôture longue de trois kilomètres pour mieux contrôler l'exode en cours depuis cet été vers l'Europe occidentale.
La Grèce est pour sa part sous pression européenne pour encadrer les flux de migrants transitant par cette frontière après leur arrivée sur ses îles en provenance des côtes turques.
