Monde

Après sa tournée dans la région : M. Ross présentera aujourd’hui son rapport au conseil de sécurité

Publié par Hamid A le 08-12-2015, 15h29 | 41
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M. Christopher Ross présentera, ce mercredi, au Conseil de Sécurité, son rapport sur sa dernière tournée maghrébine qui lui a permis d’explorer les possibilités d’une reprise du dialogue direct entre les deux parties impliquées dans le conflit du Sahara Occidental, le Maroc et le Front Polisario. Cette réunion qui se déroulera à huis clos portera sur la réponse de ces parties aux propositions avancées par le Représentant Personnel du Secrétaire Général de l’Onu, pour aller vers de « véritables négociations ».

 

Les obstacles marocains

De source proche de la délégation du Front Polisario à Madrid, le Maroc a fait savoir à M.Ross, lors de son séjour à Rabat, qu’il reprendrait les négociations avec ce qu’il appelle « les séparatistes », à la seule condition qu’elles se dérouleront sur la base de son « plan d’autonomie » pour le Sahara Occidental, présenté en 2007 par le Roi Mohamed VI. Cette même source ajoute qu’au cours de sa récente visite au Maghreb, « les autorités marocaines ont empêché le représentant de l’Onu de se rendre à Al Ayoune ». Pour ne pas susciter plus de réaction de refus des Marocains qui est à l’affût de la moindre occasion pour bloquer la médiation de l’Onu, on soutient à New York, avec beaucoup de diplomatie, que « M. Ban Ki-moon est le seul à fixer l’agenda de sa visite ». Le gouvernement marocain craignait, en fait, que la présence de la délégation onusienne dans la capitale sahraouie donne lieu à de grandes manifestations populaires de soutien au Front Polisario comme ce fut le cas lors de la précédente visite de M.Ross. Ces manifestations qui avaient été violemment réprimées par la police marocaine ont suscité une réprobation à l’échelle internationale.

Le mois de novembre dernier, M.Ban Ki-moon avait demandé au diplomate américain de poursuivre ses efforts pour sortir le conflit de l’ancienne colonie espagnole de cette situation d’impasse. Depuis qu’il a été désigné au poste de médiateur pour le Sahara Occidental, M.Christopher Ross a réussi à organiser plus d’une dizaine de sessions d’un « dialogue informel » entre Rabat et le Front Polisario. Aujourd’hui, il entend changer de méthode pour en finir avec le statu quo actuel qui dure depuis près d’une quarantaine d’années, et organiser des négociations formelles autour d’une «solution politique » entre les deux parties qui prévoit « l’exercice du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ».

Ces efforts de médiation se sont toujours se sont heurtés au refus du Maroc de se conformer à ce principe que font valoir toutes les résolutions de l’Onu. Rabat s’en tient, comme il l’a fait savoir cette fois-ci encore à M.Ross, à sa « solution autonomiste» qui fait l’impasse sur le droit d’un peuple à disposer de son destin. Le plan marocain qui vaut annexion d’un territoire non autonome sujet à décolonisation n’a été avalisée ni par M.Ban Ki-moon, ni par l’Onu, comme ne figure dans une résolution de l’Onu. Les autorités marocaines ont, toujours, rejeté sur Christopher Ross le refus de la communauté internationale de prendre en considération ce plan. C’est pourquoi, depuis quelques années, M.Ross n’est pas le bienvenue au Maroc.

Le Roi Mohamed VI l’avait, d’ailleurs, clairement fait savoir. Le mois de juin 2013, le monarque avait réclamé au SG de l’Onu la destitution pure et simple de son représentant pour el Sahara Occidental pour « partialité » dans ce conflit.

 

Le soutien international aux efforts du diplomate américain

M.Ross avait obtenu non seulement le soutien de M.Ban Ki-moon mais, également, celui de l’ensemble de la communauté internationale qui l’a encouragé à poursuivre sa mission. Pour soutenir encore plus son Envoyé spécial, le SG de l’Onu envisage de se rendre, personnellement, dans les territoires sahraouis occupés, vraisemblablement durant l’année 2016. En attendant, les dirigeants du Front Polisario attendent espèrent que le Conseil de Sécurité de l’Onu réitèrera, aujourd’hui, son soutien à M.Ross et réclamera des avancées dans le processus de négociations les deux parties impliquées dans le conflit du Sahara Occidental. Ces dernières années, les Sahraouis ont beaucoup insisté sur l’élargissement de la mission de la Minurso, organisme de l’Onu chargé de superviser le cessez-le feu au Sahara Occidental, à la surveillance des droits de l’homme dans les territoires occupés de l’ancienne colonie espagnole.

Hamid A

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