
Le gouverneur de l’Etat du Connecticut, Dannel P. Malloy, a annoncé jeudi qu’il allait signer un ordre exécutif pour interdire la vente des armes à feu aux personnes inscrites dans les listes fédérales suspectées de terrorisme à surveiller.
«Comme tous les américains, j’ai été horrifié par les récentes attaques à San Bernaridino et à Paris. Ces attaques doivent être un appel au réveil pour nous tous», a déclaré le démocrate Malloy.
«C’est un moment à saisir aux Etats-Unis et aujourd’hui je suis ici pour vous dire que nous l’avons saisi dans le Connecticut», a -t- il ajouté.
L’Etat du Connecticut dispose déjà d’une loi sur la vente des armes à feu très restrictive, durcie en 2013 après la fusillade de Newtown perpétrée par un homme armé qui a tué 20 enfants et six membres du personnel dans une école primaire.
Dimanche passé, le président des Etats-Unis, M. Barack Obama avait appelé dans un discours télévisé à la nation américaine à une loi fédérale qui interdirait la vente des armes aux personnes suspectées de terrorisme.
«Que pourrait être l’argument pour permettre à une personne soupçonnée de terrorisme d’acheter une arme semi-automatique. C’est est une question de sécurité nationale» , avait déclaré Obama.
Mais le combat de la Maison Blanche pour encadrer la détention des armes à feu s’annonce compliqué tant que le puissant lobby américain des armes, mené par la Nationale Rifle Association (NRA) tend à bloquer toute législation sur le sujet au congrès contrôlé par les républicains. Ces groupes de pression s’appuient dans leur argumentation sur le deuxième amendement de la constitution américaine qui garantit le droit à tout citoyen de porter des armes. Juste après la fusillade meurtrière en Californie, le congrès américain a empêché la semaine dernière l’adoption d’une mesure qui élargit la vérification des antécédents des personnes achetant des armes à feu. La mesure du gouverneur de la Connecticut risque cependant de buter sur la difficulté d’accès aux listes fédérales des personnes à surveiller.
Citant des chiffres du FBI (Le Bureau fédéral d’investigations), Malloy a noté que des personnes inscrites sur ces listes de surveillance ont formulé 2.233 demandes d’achats d’armes à feu et d’explosifs entre 2004 et 2014, dont 2.043 ont été satisfaites.
«J’ai déjà écrit au Congrès sur cette question mais l’inaction n’est pas une option. Ici dans le Connecticut nous agissons», a-t-il affirmé.