Culture

«Zeus», une fiction algéro-portugaise sur la vie du président Manuel Texeira Gomès en fin de tournage à Béjaïa

Publié par DK News le 12-12-2015, 17h15 | 29
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«Zeus», une fiction cinématographique algéro-portugaise retraçant la vie du défunt président portugais Manuel Texeira Gomès (1862-1941), mort en exil à Bejaia en 1941, arrive en fin de montage, selon la productrice Amina Bedjaoui Haddad.

Réalisé par Paulo Félipé Montéro, le film, est déjà bouclé dans sa grande partie, notamment celle, inhérente à la vie du président et son parcours au Portugal. Il ne reste qu’a lui adjoindre les séquences en rapport avec Béjaïa, a-t-elle précisé sans pour autant fixer de calendrier sur la fin du montage ou encore sa sortie en salles.

Les dernières scènes ont cours actuellement à la Casbah de Bejaia et devraient se poursuivre dans quelques quartiers de la ville, où le président avait pris le pli de s’y promener quotidiennement, attendant son retour à Lisbonne.

Etabli, en 1931, à la chambre «13» de l’hôtel «L’étoile», aux abords de la place mythique du 1er novembre (Ex : place Gueydon), d’ailleurs, restée en l’état à ce jour, Teixeira Gomes, était, selon des souvenirs de citadins, un homme jovial, courtois, toujours élégamment vêtu mais qui fréquentait peu.

Hormis le pharmacien et son épouse (Algériens), et son inénarrable ami, Amokrane, avec lequel il a entretenu des relations fortes, il a vécu, volontairement isolé jusqu'à sa mort en 1941, préférant consacrer ses jours aux promenades, à la contemplation, à la lecture, à l’écriture et à l’échange épistolaire.

Chaque matin, quant le temps le permettait, il avait pris l'habitude de s’attabler sur la terrasse de la place Gueydon, un magnifique balcon donnant sur le port et la rade de Béjaïa, duquel il suivait le mouvement des bateaux.

«C’est mon heure portugaise. Je l’ai appelé ainsi, parce que c’est l’heure à laquelle je reçois le courrier de mon lointain pays. J’apprends les nouvelles de mes amis, mes filles et de mes petits enfants que je n’ai pas connuà.c’est l’heure la plus heureuse de ma vie», écrivait-il alors à l’un  de ses meilleurs amis resté au pays, ne cachant pas son envie d’y retourner un jour.

Pendant dix ans passé à Béjaïa, à l’hôtel l’étoile, il n’a jamais pris d’ailleurs un bail locatif de plus de huit jours, espérant pouvoir quitter son exil d’une semaine à l’autre. Il a dû finalement renoncer à son rêve, consacrant sa vie à l’écriture et produisant une pléiade d’œuvres magnifiques, dans divers domaines, mêlant le conte, le roman et le théâtre.

L’homme livresque dans ses connaissances, avait la sensibilité à fleurs de peau. Il écrivait sans arrêt.
Du reste, c’est sa passion pour les lettres et les arts qui l’a poussé en partie à quitter les travées du «Bélem», le palais présidentiel en décembre 1925, s’étant retrouvé coupé, de tout ce qui faisait son bonheur alors, notamment les livres et les tableaux, mais aussi poussé à l’évidence par l’extrême agitation politique, entretenue alors par les tenants de la monarchie déchue et les partisans de la dictature Salazariste.

Contrarié dans son projet de fonder une République authentique, il décida de tirer sa révérence, après seulement 26 mois de gouvernance. Il décida de quitter son pays alors à bord du «Zeus», un bateau en partance pour la méditerranée, voyageant seul, jusqu'à son arrivée à Béjaïa, en 1931, où il a décidé de se fixer pour la beauté de ses paysages et de leur similitude avec de sa région natale de Portimao.

«Je regarde la mer, les montagnes, les paysages avec la curiosité d’un ressuscité», avait-il confié quelques années plus tard, assurant que Béjaïa, «une sorte de Sinatra au bord de l’eauà.est une terre d’élection».

Autant de jalons que le film polarise et qui magnifie l’histoire d’un parcours atypique, dont la rupture au lieu de jeter le rideau sur l’homme l’a surtout magnifié. Personnalisé par le grand acteur lusophone, Sind Filipe et l’Algérien Idir Benaibouche, qui a tenu le rôle de son ami Amokrane, Texeira Gomès est à lui seul une grande fresque humaine.

 

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