6 mariages sur 10 finissent par un divorce en Algérie. Avec une loi qui privilégie le divorce à la réconciliation, ce phénomène se banalise et augmente de manière exponentielle au détriment de la cohésion sociale et familiale.
«Je suis contre le système actuel qui permet au juge de prononcer un divorce et de rompre un lien qui unissait non seulement une femme à son mari mais toute une famille au bout de 3 mois seulement. Il serait plus judicieux de mettre en place une cellule qui prenne en charge ce genre d’affaires et dont l’objectif serait d’essayer de réconcilier le couple durant au moins deux ans.
Si cette démarche n’aboutit pas, alors le divorce sera prononcé au bout du compte par un autre juge qui examinerait une dernière fois cette affaire», a suggéré lors du Forum maître Benbraham. «L’une des principales causes de la hausse du nombre de divorces en Algérie (qui avoisine les 60,1%) est la précipitation dans la procédure judiciaire.
Je rencontre souvent des hommes et des femmes qui, une fois devant le juge, ne se rappellent plus les raisons qui les ont poussés à demander le divorce. Il faut absolument revoir cette loi qui n’arrange ni les citoyens ni l’Etat» a ajouté Me Benbraham. «Avec des chiffres aussi effrayants, le ministère de la Justice a pris la décision de ne plus divulguer de statistiques précises à ce sujet.
Or, pour apporter des solutions concrètes à ce problème, il est primordial d’avoir des chiffres qui reflètent l’étendue du phénomène, afin de transmettre cette réalité aux hommes politiques qui, malheureusement, sont souvent en déconnection avec la situation qui prévaut sur le terrain», a conclu l'éminente avocate.
