La réserve fédérale américaine (Fed) a relevé mercredi son taux d’intérêt après sept années de politique monétaire accommodante, mettant fin au soutien exceptionnel à l’économie américain après le krach de 2008.
La décision de la Banque centrale américaine a été annoncée mercredi par Janet Yellen, présidente de la Fed au cours d’une conférence de presse qui a suivi une réunion du comité fédéral des marchés ouverts.
Les responsables de la Fed ont voté à l’unanimité pour augmenter le taux d’emprunt à court terme de la Banque centrale d’un quart de point. Désormais ce taux va osciller de 0,25 à 0,50% au lieu de 0 à 0,25% fixé depuis la crise financière de 2008.
La Fed avait maintenu un taux proche de zéro durant sept années, en injectant des milliards de dollars dans l’économie américaine, dans un effort de soutien aux entreprises et à l’investissement.
Actuellement l’économie américaine s’affranchit du soutien exceptionnel de sa banque centrale, après la reprise de 2015 qui reste cependant fragile, selon de nombreux observateurs.
«La première chose que les Américains doivent comprendre est que la décision de la Fed reflète notre confiance dans l’économie américaine», a déclaré Mme Yellen au cours de la conférence de presse.
La Fed avait déjà précisé qu’elle allait procéder progressivement au relèvement de son taux d’intérêt afin de ne pas bousculer les marchés. Cela dépendra de l’évolution d’indicateurs économiques importants comme le chômage et l’inflation.
«Nous avons besoin de surveiller l’inflation de prés pour s’assurer qu’elle évolue comme nous l’avions prévu», a ajouté M. Yellen, refusant d’avancer le taux d’inflation lui permettant de maintenir la hausse graduelle du taux d’intérêt. Elle s’est contentée de dire que la Fed interviendra si l’inflation en 2016 divergeait des prévisions.
La remontée du taux d’intérêt annoncé mercredi sera suivie par une pause en janvier puis une autre hausse prévue au plus tard le 16 mars 2016, pronostique le Dow Jones News Wires, citant des économistes. «Personne ne sait comment ça va se jouer», estime de son côté le Wall Street Journal car la flambée actuelle du dollar devrait stopper les responsables de la Fed d’aller jusqu’au bout de leurs objectifs. Un dollar fortement apprécié pourrait affecter le secteur manufacturier malade et impacter sérieusement le secteur de la production pétrolière. Mais les responsables de la Fed ont déclaré publiquement que le dollar n’allait pas connaitre une autre appréciation qui pourrait affecter ces secteurs fragiles.
«Aucune formule n’est claire», estime de son côté Jim O’Sullivan économiste en chef chez High Frenquecy Economics, précisant que la FED pourrait aller plus vite dans le processus de relèvement du taux d’intérêt si le chômage sera contenu en dessous des 4,8 % prévu par la Banque centrale américaine pour 2016.
La Fed pourrait cependant ralentir ce processus, en abandonnant son approche graduelle si l’inflation reprend au-dessus de 1,7% tel qu’anticipé par la Banque centrale. Jan Hatzius, l’influent économiste en chef chez Goldman Sachs avance que la FED va opérer une hausse chaque trimestre. Cependant il est difficile d’avancer des scénarios car la déclaration de la Fed mercredi n’a pas fourni des indices permettant d’établir des pronostics sur sa future politique monétaire, selon d’autres économistes. C’est que les décisions de la Banque centrale américaine ont déjà surpris le marché par le passé. En effet la Fed pourrait maintenir le taux arrêté mercredi pour une période à long terme même dans un contexte de l’amélioration des indicateurs du chômage et de l’inflation.
