La célébration du sbou’e, 7e jour de la naissance du prophète (QSSL) dans les différentes régions d’Algérie, a fait l'objet d'un débat, lors d’une rencontre nationale organisée hier au palais de la culture Abdelkrim Dali de Tlemcen.
Initiée par le Centre des arts et des expositions (CAREX) de Tlemcen, la rencontre première du genre, a permis aux intervenants venus de toutes les régions du pays de mettre en exergue ces festivités et leur portée sociale et religieuse.
Dr Boudjemaa Haichour, Dr Megnounif Chouaib, Cheikh Adjradi Ibrahim et Bouayed Fatima Zohra ont fait part des spécificités de la célébration du Mawlid ennabaoui et du sbou’e, à Constantine, Tlemcen, en Kabylie, au Sahara dont le sbou’e de Timimoun, classé par l’UNESCO "patrimoine immatériel de l’humanité".
Ils ont, tour à tour, mis en relief les différents rituels de cette fête religieuse et populaire par excellence tant sur le plan cultuel, anthropologique et social, s'accordant que cet événement fait partie de l’identité algérienne.
Entre autres rituels, ils ont cité les veillées religieuses marquées par la récitation du Coran dans les zaouias et les madihs et dikr dans les différents regroupements populaires.
Les aspects festifs de toutes les régions du pays, notamment celui culinaire qui marque cet événement ont été également évoqués soulignant, entre autres, que les familles algériennes préparent à cette occasion différents mets et plats dont la fameuse "tammina" ou "zemmita" ou "taknetta".
Tout en déplorant la disparition de certaines traditions, l'assistance a exprimé, au terme du débat, son souhait de voir l’éducation nationale intègrer dans les programmes pédagogiques les aspects spirituel et festif de cette fête pour sa perpétuation au sillage des mutations socio-économiques.
L'ex-archevêque d’Alger, Henri Teissier a, dans son intervention, abordé les parcours des prophètes Mohamed (QSSL) et Aissa (Jesus christ, QSSL) et l'évolution des deux fêtes religieuses (Mawlid ennabaoui et Noêl), tout en mettant l’accent sur le dialogue des religions.
Pour le docteur Sari Ali Hikmet, président du comité scientifique de cette rencontre baptisée "Esprits de Tlemcen", cet événement permet de montrer la richesse culturelle, cultuelle et populaire du pays d’une part et d’instaurer une manifestation au service de la culture soufie en tant que patrimoine immatériel, d'autre part.
