L'Arabie saoudite devait choisir entre le soutien aux «extrémistes» qui «encouragent la haine confessionnelle» et la collaboration avec ses voisins, a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, dans une tribune publiée lundi par le quotidien américain The New York Times.
«Les dirigeants saoudiens doivent à présent faire un choix: ils peuvent continuer à soutenir les extrémistes et encourager la haine confessionnelle, ou opter pour un rôle constructif pour la stabilité régionale», écrit M. Zarif.
Ryadh et Téhéran sont à couteaux tirés depuis l'exécution le 2 janvier en Arabie Saoudite du dignitaire chiite saoudien Nimr al-Nimr, figure de l'opposition politique condamné pour «terrorisme». Elle a entraîné des attaques contre les représentations diplomatiques saoudiennes en Iran, à la suite desquelles Ryadh a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran.
M. Zarif accuse Ryadh d'avoir tenté de stopper l'accord nucléaire entre l'Iran et les grandes puissances, et bloqué toute tentative de dialogue au Moyen-Orient.«Aujourd'hui, certains à Ryadh continuent non seulement d'empêcher une normalisation mais ils sont déterminés à entraîner la région toute entière dans l'affrontement», écrit M. Zarif, pour qui «la véritable menace globale est le parrainage actif par l'Arabie saoudite de l'extrémisme violent».
A propos de l'attaque contre l'ambassade saoudienne à Téhéran, dénoncée par le président iranien Hassan Rohani, M. Zarif précise que le gouvernement a pris «des mesures immédiates pour rétablir l'ordre» et «des mesures disciplinaires contre ceux qui n'ont pas protégé l'ambassade».
Ainsi, un haut responsable de la sécurité à Téhéran, Safar Ali Baratlou, a été limogé lundi. Selon le ministère de l'Intérieur cité par l'agence officielle Irna, «des défaillances (...) ont été confirmées» concernant l'«assaut sur l'ambassade saoudienne» et «ne peuvent être ignorées».