
Le président du Venezuela Nicolas Maduro, a réaffirmé vendredi que la frontière avec la Colombie, fermée depuis août, ne serait pas rouverte jusqu'à nouvel ordre.M. Maduro a annoncé devant l'Assemblée nationale, où il rendait compte comme chaque année de sa politique, avoir ordonné à l'armée de mettre en place un plan spécial pour la zone frontalière, «qui restera fermée jusqu'à restauration de toute la vie sociale, économique et de la sécurité de chaque parcelle» du pays.
Colombie et Venezuela partagent une frontière poreuse de 2.219 kilomètres, où se multiplient les activités de guérilleros, de paramilitaires, de trafiquants de drogue, mais aussi de nombreux contrebandiers
La crise entre les deux pays a débuté en août 2015 lorsque M. Maduro a fermé une partie de la frontière et décrété l'état d'exception. Il avait justifié ces mesures en déclarant vouloir lutter contre la contrebande, après une attaque contre des militaires vénézuéliens lors d'une opération anticontrebande.Trois militaires et un civil avaient été blessés au cours de cette attaque que M. Maduro avait attribuée à des paramilitaires colombiens.
Depuis le mois d'août, le président vénézuélien a à plusieurs reprises affirmé que la frontière resterait fermée tant que la Colombie n'aurait pas rétabli l'ordre et la légalité dans cette partie du pays.Vendredi, il a de nouveau réclamé à la Colombie son «soutien», «pour que nous puissions, en collaboration avec les habitants de la frontière, construire une frontière sûre, sans la présence d'aucun groupe militaire armé».
Avec ces déclarations, M. Maduro écarte la demande de résolution prise mercredi par l'opposition de droite au Parlement, réclamant la réouverture de la frontière.La crise frontalière a marqué les élections législatives du 6 décembre,à l'issue desquelles l'opposition a obtenu la majorité au parlement, pour la
première fois depuis la première élection fin 1988 du président Hugo Chavez, mort en 2013.