Culture

«Made in Algérie, généalogie d’un territoire», une exposition organisée à Marseille sur la période coloniale

Publié par DK News le 20-01-2016, 23h08 | 55
|

«Made in Algeria, généalogie d’un territoire», une exposition temporaire qui montre comment la cartographie, la photo et l’art plastique ont été réalisés durant la colonisation de l'Algérie par la France, a été inaugurée mardi en fin d’après-midi à Marseille (Sud).

Fruit d’une d'une collaboration entre l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), la Bibliothèque nationale de France (BNF) et le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem), l’exposition, dont le coup d'envoi a été donné par les ministres algérien et française de la Culture, Azzedine Mihoubi et Fleur Pellerin, se poursuivra jusqu’au 2 mai avec un riche panel d’ateliers, journées scientifiques et colloques, au cours desquels seront revisités les œuvres d'auteurs, réalisateurs, photographes et artistes peintres.

«Made in Algeria, généalogie d’un territoire» est une exposition, s’étalant sur un espace de 800 m2, dédiée à la cartographie et à son développement pendant la colonisation française, qui réunit un ensemble de cartes, dessins, peintures, photographies, films et documents historiques ainsi que des œuvres d’artistes contemporains qui ont arpenté le vaste territoire algérien.

Près de 200 pièces sont présentées provenant des plus grands musées français et étrangers, ainsi que des créations contemporaines «inédites». Un ensemble de cartes originales, d’une «qualité esthétique rare», est pour la première fois montré au public.

L’exposition, à laquelle ont pris part à son inauguration l’ambassadeur d’Algérie en France, Amar Bendjama, et l’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, veut, selon ses organisateurs, «rendre compte, par les images, la cartographie et les relevés de terrain, l’impossible conquête de l’Algérie», qui ont tenu à rappeler que «les conflits même résiduels n’y ont jamais cessé durant toute la période de la colonisation».

Pour montrer que la fin de la colonisation approchait, après la Deuxième Guerre mondiale, l’exposition montre que les supports de diffusion de l’époque véhiculaient «une vision schématique des Algériens qui servaient le commerce et le tourisme».

«Mais ces représentations masquent la réalité de la vie des populations autochtones qui ont toujours été écartées de la gouvernance du territoire, alors qu’elles représentent 90% de la population», relève un document remis à la presse.

«Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la volonté des Algériens de s’extraire du colonialisme va les conduire à mener un combat pour leur indépendance.

En 1954 commence la guerre de libération des Algériens, expliquent les organisateurs qui notent que la France coloniale tente de nouvelles politiques sociales et économiques, «mais elles ne pourront mettre un terme au mouvement de l’histoire qui donne accès à l’indépendance à de nombreux pays notamment en Afrique».

En maintenant son intégrité territoriale à l’indépendance, l’Algérie est devenue la capitale des mouvements «issus des combats révolutionnaires postcoloniaux».

C’est cette effervescence qu’a connue l’Algérie des années 1960 que l’exposition a voulu présenter, entre autres, aux visiteurs, à travers des photos, des œuvres artistiques, en montrant les grands projets autour de l’éducation, l’habitat, la santé, l’agriculture et le développement d’infrastructures qui sont réalisés.

Dans la préface d’un catalogue publié à l’occasion, les deux commissaires de l’exposition, Zahia Rahmani et Jean-Yves Sarazin, ont averti que ce qu’il manquerait à leur démarche c’est «le regard d’en face», en raison du fait que la manifestation s’est basée essentiellement sur les archives françaises. Parmi les ateliers et journées d’étude qui sont programmés en février et mars, figurent des rencontres scientifiques telles que «La recherche et la cité» et un colloque international sur l’exploration et la présentation d’un territoire.

Sur le plan culturel, un espace de dialogue sur «l’Algérie, entre la carte et le territoire» est prévu, avec un moment fort où un hommage sera rendu à Kateb Yacine, dont l’œuvre rejaillit à travers une création de Brigitte Fontaine et à Frantz Fanon, figure majeure de la guerre de Libération nationale, auquel sont consacrées une projection et une rencontre.

La projection de films algériens récents sera également organisée qui constitue, selon les promoteurs de cette manifestation, «autant de fenêtres sur l’Algérie contemporaine».

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.