
La ministre française de la Justice, Christiane Taubira, a remis sa démission au président François Hollande, a annoncé mercredi la présidence française dans un communiqué.«Parfois résister c'est rester, parfois résister c'est partir (...) Pour le dernier mot à l'éthique et au droit», a commenté Christiane Taubira sur Twitter.
La démission de la ministre âgée de 63 ans, caution de gauche au gouvernement de Manuel Valls et honnie par la droite qui l'accuse de laxisme, intervient alors que le Premier ministre doit présenter ce mercredi aux députés le texte définitif du projet de réforme constitutionnelle sur l'état d'urgence et la déchéance de nationalité que la ministre désapprouve.
François Hollande et Christiane Taubira «ont convenu de la nécessité de mettre fin à ses fonctions au moment où le débat sur la révision constitutionnelle s'ouvre à l'Assemblée nationale, aujourd'hui (mercredi) en commission des lois», écrit l'Elysée dans un communiqué.
Elle est remplacée par Jean-Jacques Urvoas, 56 ans, un proche de Manuel Valls, spécialiste des questions de sécurité, qui présidait jusqu'à ce jour la commission des lois à l'Assemblée nationale.
Le recul des droits de l'Homme en Europe dû aux attentats et à la crise migratoire
Les droits de l'Homme en Europe ont connu un net recul en 2015, en raison des craintes suscitées par les attentats en France et l'afflux de migrants, a révélé mercredi l'organisation Human Rights Watch (HRW).
«Les craintes d'attaques terroristes et l'impact potentiel d'un afflux de réfugiés ont mené à une réduction visible des droits de l'Homme en Europe et dans d'autres régions», juge Kenneth Roth, le directeur de l'organisation dans une étude de plus de 650 pages parue mercredi.
Si les rapports précédents de cet organisme de défense des droits de l'Homme se concentraient sur les zones de conflit, celui de l'année 2015 s'ouvre sur la crise des migrants et les mesures prises en Europe après les attentats en France.
Dans la foulée des attentats du 13 novembre à Paris, les élus français ont adopté une loi prolongeant de trois mois l'état d'urgence, élargissant le régime des assignations à résidence à toute personne à l'égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité, et simplifiant les perquisitions sans passer par l'autorité judiciaire.
Or ces mesures «soulèvent des inquiétudes» quant aux libertés de mouvement, d'association et d'expression, estime HRW qui s'inquiète aussi des méthodes de la police française quand elles se basent sur l'apparence (délit de faciès).«Le manque de contrôle judiciaire (des perquisitions, ndlr) rend encore plus probable les (contrôles) au faciès de jeunes hommes musulmans», tranche M. Roth.