Monde

Un groupe de contact de haut niveau africain pour aider la Libye à sortir de sa crise

Publié par DK News le 01-02-2016, 16h18 | 28
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L'Union africaine (UA) vient de nommer un groupe de contact de haut niveau pour appuyer les efforts en cours pour aider la Libye à sortir de sa crise politique et sécuritaire et contrer la progression du groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daech) dans le pays.

Lors de la réunion de l'UA à Addis Abeba, le Commissaire à la Paix et la Sécurité de l'UA, Smaïl Chergui, a annoncé dimanche que les chefs d'Etat africains ont décidé de relancer le groupe de contact de haut niveau sur la Libye qui sera composé de cinq chefs d'Etat, afin de «prêter main forte aux efforts en cours».

Les chefs d'Etat africains ont également nommé l'ancien président tanzanien Jakaya Kikwete nouvel envoyé spécial de l'UA pour la Libye, succédant ainsi à l'ex-Premier ministre djiboutien Dileita Mohamed Dileita.

M. Chergui a en outre rappelé que «l'UA a averti que le soi-disant groupe Etat islamique s'étend vers lest de la Libye après des attaques contre les installations pétrolières. L'organisation continentale souhaite agir mais en collaboration avec un gouvernement légitime».

Progression de Daech à Syrte
Depuis la ville de Syrte, le groupe terroriste a mené plusieurs attaques contre les ports et terminaux du «croissant pétrolier», particulièrement ceux de Ras Lanouf et al-Sedra, depuis le 4 janvier.
«Le soi-disant IS (Daech) se propage vers l'est de la Libye, frappant les installations pétrolières comme à Ras Lanouf et souhaitant élargir sa présence dans ce pays, y compris au sud», a averti M. Chergui.

«C'est un aspect qui nous préoccupe tous et qui commande une action vigoureuse mais nous ne pouvons le faire que si nous avons un gouvernement en place et des forces libyennes que nous pourrons à ce moment-là encadrer, équiper», a-t-il expliqué.

Il est «urgent» de trouver une solution politique à la crise libyenne pour permettre à la communauté internationale de venir en aide «militairement» à un futur gouvernement d'union nationale et empêcher l'EI de progresser dans le pays, a pour sa part estimé le ministre français de la Défense Jean-Yves
Le Drian. «Daech s'installe (...). Ils sont là, sur près de 300 kilomètres linéaires de côtes, et ils se répandent. Et ils sont à 350 kilomètres de Lampedusa (île italienne, ndlr).

Lorsque le beau temps va arriver en Méditerranée, il y a des risques de passage de combattants», a mis en garde le ministre français lors d'une émission radio-télévisée.Rencontre entre le chef du gouvernement d'union et Haftar

Sur le terrain en Libye, le Premier ministre désigné du gouvernement d'union, Fayez el-Sarraj, a rencontré le général controversé Khalifa Haftar, chef des forces loyales aux autorités reconnues par la communauté internationale basées dans l'est libyen, pour discuter du conflit politique.

Cette rencontre surprise qui s'est déroulée à al-Marj (est) est intervenue alors que M. Sarraj doit proposer dans les prochains jours une nouvelle composition de son gouvernement, plus restreinte que celle qui a été mal accueillie lundi dernier par le Parlement reconnu et qui comptait 32 ministres.

Les députés du Parlement reconnu craignent une remise en cause de la prééminence du général Haftar, qui s'est imposé comme le commandant des forces des autorités basées dans l'est. Sa mise à l'écart est l'une des conditions posées par les autorités rivales du Congrès général national (CGN, ex-parlement) installées à Tripoli.

Depuis l'été 2014, M. Haftar commande l'opération «Karama» (Dignité) dans l'est libyen contre des groupes qu'il a qualifiés de «terroristes» à Benghazi, fief de nombreuses milices islamistes «lourdement armées».

Le chef de la mission de l'ONU en Libye, Martin Kobler, avait exprimé dernièrement «l'impatience» de la communauté internationale face à l'incapacité des acteurs politiques libyens à «sceller une réconciliation», soulignant qu'elle favorisait «l'expansion militaire» de Daech.

L'Accord politique, la «seule voie à suivre»
Les participants à la dernière réunion du Groupe international de contact pour la Libye (GIC-G) qui s'est tenue samedi à Addis-Abeba, ont souligné que l'Accord politique libyen, signé le 17 décembre 2015 et adopté le 26 janvier courant, était la «seule voie à suivre» et «qu'aucune autre initiative ne devrait être entreprise sans l'implication de l'Union africaine et des Nations unies».

Le Groupe de contact qui a tenu sa 5ème réunion, en marge du 26ème Sommet ordinaire de l'UA, s'est félicité de la signature de l'Accord, et estimé que «seulement à travers des institutions étatiques unifiées qui bénéficient d'un large soutien populaire que la Libye pourrait relever les nombreux défis politiques, économiques, sécuritaires et humanitaires auxquels le pays est confronté».

 

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