Pas moins de 46% des prisonniers libérés au Royaume Uni, récidivent la même année, a indiqué lundi, le Premier ministre britannique, David Cameron, qui a parlé de l’»échec scandaleux» du système pénitentiaire britannique, rapporte un communiqué de presse.
Dans un discours annonçant la réforme du système pénitentiaire, cité dans le communiqué, M. Cameron a souligné que 46% de tous les prisonniers libérés récidivent dans l'année de leur libération, et que 60% des détenus de courte durée, récidivent dans le même délai. Abordant la violence, la consommation de drogue et l'automutilation dans les prisons britannique, M. Cameron a déclaré que leur niveau «devrait nous faire tous honte».
«Il y a près de 600 incidents d'automutilation par semaine, dans les prisons, au moins un suicide, et 350 agressions, dont 90 sur le personnel», affirme le Premier ministre britannique qui a regretté l’»important échec du système pénitentiaire».Il a ajouté que la récidive coûte 13 milliards de pounds par an (plus de 18,7 milliards USD), et que, de ce fait, une «réforme globale» du système pénitentiaire s’avère «nécessaire».
Il a également annoncé la construction, en 2016, de six nouvelles prisons «modernes» et «plus efficaces». Le Royaume Uni compte 121 prisons, est-il rappelé.Le gouvernement veut aussi donner «plus de pouvoir» de contrôle et de gestion aux directeurs de prisons, dans l’objectif de baisser la taux de récidive, a-t-il expliqué.
Le budget de l’éducation en prison au Royaume Uni est de l’ordre de 130 millions pounds (près de 187,5 USD) par an, et il sera «maintenu», a affirmé le Premier ministre.Il a également annoncé un nouveau projet de loi sur les prisons, pour la mise en £uvre de la réforme, un projet qui «donnera aux prisonniers la chance de réinsertion sociale».
La primature britannique relève que le discours de M. Cameron est le premier d’un chef de l'exécutif sur les prisons, depuis 20 ans.Réagissant à cette annonce, un directeur de prison, cité par la BBC, a estimé que les propositions de M. Cameron étaient «seulement une partie de l'équation» et que les raisons motivant les crimes devraient être examinées et prises en charge.
Il a également relevé la difficulté de mettre en £uvre la réforme annoncée, au regard de la «surpopulation» des prisons et leur taux de violence. Le mois dernier, un ancien inspecteur en chef des prisons en Angleterre et au Pays de Galles, avait parlé de la détérioration des conditions d’incarcération au cours des cinq dernières années.
Suite à cette déclaration, le Premier ministre britannique avait fait part de son intention de réformer le système carcéral. En 2015, il avait déjà annoncé la construction de neuf nouvelles prisons en Angleterre et au Pays de Galles.
