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Liban : Nasrallah et plusieurs pays rejettent une décision du CCG de considérer le Hezbollah comme «terroriste»

Publié par DK News le 04-03-2016, 15h57 | 23
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Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et plusieurs pays ont critiqué jeudi une décision du Conseil de coopération du Golfe (CCG) de considérer comme «terroriste» le puissant mouvement libanais, appelant à éviter que des «divergences de vuespolitiques» entre le Hezbollah et Ryadh n'affectent le Liban.

M. Nasrallah a estimé que Ryadh «ne devrait pas punir collectivement le peuple libanais au seul motif qu'elle a des divergences de vues politiques» avec le Hezbollah ou parce qu'«un parti en particulier a pris une certaine position».«Si vous (les Saoudiens, ndlr) avez un problème avec nous, vous pouvez continuer en ce sens (...) mais qu'est-ce que le reste du Liban a à voir avec ça ?», a-t-il demandé.

Le Hezbollah est un symbole de la résistance au Liban créé dans les années 1980 dans la foulée de l'invasion israélienne du pays. Les six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG – Arabie saoudite, Qatar, Bahreïn, Koweït, Emirats arabes unis et d'Oman) ont annoncé mercredi la décision de considérer «terroriste» le mouvement libanais.

Cette mesure, la première du genre prise collectivement par les pays du CCG, intervient dans un contexte de forte tension entre ces monarchies et le Hezbollah, accusé de prendre des positions jugées hostiles à l'égard de l'Arabie Saoudite.

La décision du CCG rejetée par plusieurs pays
L'Iran a averti jeudi que la décision des monarchies arabes du Golfe mettait en danger la stabilité du Liban. «Ceux qui qualifient le Hezbollah de terroriste nuisent volontairement ou non à la sécurité et à la stabilité du Liban», a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, dont le pays est un allié du mouvement libanais, que Téhéran qualifie de «champion de la lutte contre le terrorisme dans la région».

La Syrie a dénoncé, pour sa part, la position du CCG à l'encontre du Hezbollah, réitérant son soutien au mouvement libanais, notamment dans «sa résistance contre l'ennemi israélien ainsi que ses actions contre le terrorisme».

En Tunisie, la société civile et des partis politiques ont par ailleurs rejeté une décision similaire, mercredi, du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur de considérer le parti libanais de Hezbollah comme organisation terroriste», appelant «toutes les forces dans leur pays et dans le monde arabe à rejeter cette décision et à assumer leurs responsabilités».

Les Tunisiens ont également rappelé «les sacrifices consentis par le Hezbollah dans la lutte contre le terrorisme sioniste», relevant qu'«aujourd'hui, il participe, activement, dans la résistance contre l'agression internationale sur la Syrie».

Une crise diplomatique oppose depuis février l'Arabie saoudite, soutenue par le Conseil de coopération du Golfe, et le Liban, à qui Ryadh reproche de ne pas avoir pris parti en sa faveur pour «dénoncer l'incapacité de l'Iran à empêcher» des manifestants de pénétrer dans l'ambassade saoudienne à Téhéran en janvier.

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a expliqué mi février que le Liban ne s'était pas associé à la déclaration des ministres de l'Intérieur arabe au Caire car ce texte «classait le Hezbollah comme organisation terroriste».Le Premier ministre libanais, Tammam Salam, a dit regretter la décision saoudienne, appelant Ryadh à revenir sur sa décision de mettre fin à l'aide militaire et sécuritaire.

Le Liban pris de court
La suspension d'une aide de quatre milliards de dollars, suivie des consignes du royaume saoudien à ses ressortissants de quitter le Liban, puis le classement du Hezbollah comme «organisation terroriste» par l'ensemble des monarchies arabes du Golfe, ont pris de court Beyrouth qui craint d'autres mesures «punitives».

«La tension entre l'Arabie saoudite et le Liban est inédite», a déclaré, cité par l'AFP, le directeur du département de sciences politique à l'Université américaine de Beyrouth (AUB), Hilal Khachane, pour qui Beyrouth subit les conséquences de la «détérioration des relations irano-saoudiennes».

Pour le moment, les effets économiques des mesures de rétorsion saoudiennes sont limités, selon les experts, qui estiment que la véritable crainte concerne le sort des centaines de milliers de Libanais qui vivent et travaillent dans les monarchies du Golfe, principalement en Arabie saoudite.
Il y a quelque 500.000 Libanais dans le Golfe dont 300.000 en Arabie saoudite. Le total de leurs transferts au Liban en 2015 se montait à 7,5 milliards de dollars (6,9 milliards d'euros).

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