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Téléchargement -de films sur internet : Un long chemin pour l’industrie cinématographique !

Publié par Samy yacine le 23-03-2014, 15h59 | 611
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Le dernier logiciel de téléchargement gratuit de films, «Popcorn time» qui a vite connu un grand succès sur internet, en réseau P2P,  cède aux pressions, notamment des lois et de l’industrie du cinéma et se rend invisible. D’autres le relancent autrement, activant du coup le débat sur la véritable portée des politiques restrictives mises en place par l’industrie  du cinéma.


La presse spécialisée n’a pas arrêté de s’étaler  cette semaine sur ce nouveau «cauchemar» de l’industrie cinématographique contrainte de nouveau de faire face à un nouveau logiciel de téléchargement et de visionnage de films en réseau Peer to Peer (P2P) sur internet. Baptisé, à juste titre, «Popcorn Time», le logiciel se présente comme un quelconque service de streaming légal, tel l’américain Netflix, offre à l’internaute la possibilité de regarder une large palette de films allant des plus récents aux anciens, présentés sous différentes catégories (action, aventure, animation….).

On peut alors y faire son choix, par genre, par titres ou en faisant dérouler la liste des affiches. Le logiciel offre également un court résumé du film  et, en annotation, des étoiles pour signifier les appréciations des autres internautes qui l’ont déjà vu. Le journaliste du site web de la radio française FranceInfo.fr, lui trouve des caractéristiques spéciales qui le distinguent des précédents services de téléchargement puisque, écrit-il, une fois que « l'on a sélectionné un film, même pas besoin d'attendre qu'il se télécharge. Celui-ci démarre au bout d'une ou deux minutes comme sur n'importe quel service de VOD.

Bref, une interface élégante qui n'a rien à voir avec les systèmes de piratage traditionnel généralement assez indigestes. »La conception de ce nouveau logiciel a apparemment mobilisé des génies bidouilleurs répartis sur plusieurs pays, dont la principale motivation serait de relever un défi technique et de repousser les limites techniques et juridiques imposées par l’industrie du cinéma, pour, croit savoir le site de la radio française, «permettre de regarder un film à n'importe quel moment dès sa sortie.» Dans sa version initiale, cette aventure a vite fait de prendre fin, dans la mesure où le logiciel a été désactivé, et n’est plus accessible à sa première adresse.

Le site français  terrafemina.com  explique ainsi que ses «développeurs  ont expliqué vouloir se tourner vers d’autres projets et être très fiers de ce qu’ils ont réussi à faire avec ce logiciel.»
«Quelques jours après son lancement, rapporte le site numerama.com, les liens officiels qui permettaient de télécharger Popcorn Time sur les serveurs de Mega avaient été désactivés. Le fondateur de Mega, Kim Dotcom, avait applaudi la sortie du logiciel sur Twitter. Mais il a ensuite expliqué que sa société se conformait aux demandes de retraits qui lui étaient notifiées. » Sur le plan de la loi, notamment en France, les concepteurs de ce projet pensent n’avoir enfreint aucune règle, puisque, disent-ils sur le site du quotidien français lefigaro.fr : «Nous ne stockons rien et aucun des développeurs ne gagne de l'argent. Il n'y a ni publicité ni comptes premium ni abonnement ou quoi que ce soit dans le genre. C'est une expérimentation pour apprendre et partager».

Comme il fallait s’y attendre, le service a  « été immédiatement ressuscité par YTS-Torrent, le fournisseur des films disponible sur PopCorn Time », nous apprend  le site  www.linformatique.org qui explique qu’une   « nouvelle version est déjà en ligne, une nouvelle mouture intégrant quelques fonctions supplémentaires, comme la traduction en français des fiches de présentation des films. »

Le fondateur du site, domicilié  dans la capitale argentine Buenos Aires, s’est en tout cas défendu contre  toute accusation d’activité rémunérée, indiquant qu’il s’agit plus d’un combat contre les restrictions imposées par les majors et ayants droits de l’industrie cinématographique. «Vous savez quelle est la meilleure chose à propos de Popcorn Time ?

Que des tas de gens se sont accordés pour reconnaître que l’industrie du cinéma avait établi bien trop de barrières et de restrictions sur le marché», écrit-il sur son blog, repris par le site numerama.fr, ajoutant : «Le piratage n’est pas un problème de personnes. C’est un problème de services. Un problème créé par une industrie qui voit l’innovation comme une menace à leur recette dépassée pour ramasser la monnaie. Un problème dont ils n’ont que faire.»

Il s’agit effectivement d’une sérieuse problématique quand on sait que l’accès aux nouvelles productions cinématographiques et télévisuelles n’est pas garanti par des canaux légaux.
Dans une analyse publiée sur le site http://www.macplus.net/, qui considère que «L’industrie du cinéma est au moins d’aussi mauvaise foi que son homologue de la musique», soulève en effet la question pour savoir «quelle est l’alternative quand les films et les séries TV ne sont pas disponibles légalement ?»

Il rapporte à cet effet le résulta d’une étude effectuée par  un autre  site PiracyData qui a analysé les films les plus piratés pendant une semaine pour s’apercevoir que  «sur les 10 films, 4 ne sont disponibles nulle part ailleurs qu’en torrent ou en streaming illégal  aucune présence sur Netflix, ni en location en ligne, ni à l’achat.» Le Pire a aussi relevé l’étude, c’est que pour les six autres films « trois ne sont proposés qu’à l’achat, mais pas à la location » et qu’en bout de course  «ces métrages ne sont plus à l’affiche au cinéma !»

Face à ces incohérences, les habitudes de consommation de films et autres productions audiovisuelles semblent s’être adaptées, si l’on en croit une étude commanditée par l’Union européenne, récemment évoquée par le site www.pcworld.fr qui parle ainsi  «d'une petite étude destinée à mieux identifier les habitudes de consommation des citoyens du Vieux Continent en matière de contenu audiovisuel.» Le site donne des détails sur cette étude menée auprès de «4 608 personnes âgées de 4 à 50 à travers 10 pays d'Europe, dont l'Allemagne, le Royaume-Uni, et la France.»

Parmi les premiers éléments considérés par le site comme  instructifs de l’étude, le fait que  «97% des personnes interrogées affirment regarder des films alors que 70% d'entre elles disent télécharger ou regarder des longs métrages en streaming, tout à fait gratuitement.» Mais comme les chercheurs ayant conduit le sondage n’ont pas opéré de distinction entre téléchargements légal et illégal, le site   TorrentFreak, a vite conclu,  «il est alors raisonnable de penser que les téléchargements et streaming dont il fait mention ici concernent plutôt des contenu illicites.»

Il y a en tout cas matière pour l’industrie cinématographique à se faire du souci, ou, à tout le moins, à trouver des formules adaptées pour se mettre au diapason de ces nouvelles habitudes de consommation que l’internet aide beaucoup à se développer.Durant l’été dernier, deux grands noms de la production cinématographique hollywoodienne, Steven Spielberg et George Lucas se sont confiés, dans une joute universitaire  pour « dire leur  conviction que le système actuel va finir par exploser», cités par Hollywood Reporter que numerama.fr a repris.

Les deux producteurs américains s’en sont pris  au formatage marketing et  industriel des productions cinématographiques qui font, selon le site numeram.fr, que  «les réalisateurs n'osent plus prendre de risques. Et lorsqu'ils veulent sortir de la mécanique des longs-métrages consensuels, ils sont freinés dans leur élan par les studios de cinéma, surtout lorsque ces derniers ont un plan marketing de plusieurs dizaines de millions de dollars.»

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