
La femme française n’arrive pas encore à s’émanciper dans le monde du travail à 100 %, selon les résultats d’enquêtes publiés hier à Paris à l’occasion de la Journée internationale de la femme.
Une enquête de l’institut CSA a relevé qu’un blocage psychologique existe chez les femmes ingénieurs qui n’osent pas encore prendre le taureau par les cornes pour occuper des postes de responsabilité.
Elles s'estiment à 80% capables d'occuper un poste de direction mais avouent hésiter à postuler pour la moitié d'entre elles. De 44% à 53% des ingénieurs, selon leur âge, reconnaissent "ne pas se sentir suffisamment à l'aise pour poser leur candidature à un poste de direction", selon cette enquête réalisée pour l'association "Elles bougent".
Par contre, chez les plus jeunes, notamment les étudiantes, 77% d’entre elles s'imaginent bien occuper un poste de direction, mais 90% pensent que les femmes y sont discriminées au travail.
En effet, six femmes sur dix déclarent avoir été victimes de discrimination au travail et deux tiers des filles s'attendent à en être elles-mêmes victimes, craignant surtout d'être moins payées à travail égal et d'accéder à des postes inférieurs à formation égale. Une autre enquête, réalisée par le courtier Empruntis, montre que pour les femmes, l'achat du logement est plus tardif par rapport aux hommes.
Les femmes achètent leur premier logement à l'âge de 38 ans, soit deux ans plus tard que les hommes, avec des revenus inférieurs d'environ 10% aux leurs, à un coût plus élevé et sur une durée d'emprunt plus longue, explique l’étude.
Pour le courtier, cette différence de revenus pénalise les femmes à trois niveaux. Leur capacité de remboursement mensuel est plus faible, le coût du crédit contracté par une femme est "potentiellement plus élevé" et elles attendent deux ans de plus pour emprunter à 38 ans.
Des chiffres sont également publiés par ailleurs font ressortir que des treize régions de France, trois sont présidées par une femme tandis qu'un conseil départemental sur dix est dirigé par une présidente.
Sur le plan économique, seulement 28% des sièges des conseils d'administration des grandes entreprises sont au féminin, "alors que les textes de lois sur la parité se sont multipliées que ce soit en matière politique et économique", rappellent des milieux médiatiques qui estiment que même si la situation s'est améliorée, "le chemin vers une parité réelle est encore long".
Selon les données de l’Insee, de fortes disparités existent entre les catégories socio-professionnelles. "Pour les chefs d’entreprises de dix salariés et plus et pour les professions libérales, les écarts en défaveur des femmes dépassent 30%. Dans les catégories sociales plus basses, les écarts sont moins marqués : 11% pour les ouvriers non-qualifiés de type industriel", souligne l’institut.