
Le ministre de l'Energie, Saleh Khebri, a annoncé le lancement d'un appel à investisseurs en été prochain pour réaliser le Programme national des énergies renouvelables (PNER) lequel sera précédé par la tenue, en mai, d'un forum algéro-européen sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique.
Un appel à investisseurs pour la mise en oeuvre du PNER «est en préparation pour être lancé avant la fin de l'été», a affirmé M. Khebri dans une allocution lors du 6e Salon d’‘équipements et services pétroliers (Napec) qui se tient du 8 au 11 mars à Alger.
De même, un Forum d'affaires sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, organisé conjointement avec la Commission européenne, se tiendra le 24 mai à Alger, qui a pour objectif de présenter tous les volets du PNER aux investisseurs algériens et européens.
En outre, les sites devant abriter les premières centrales de ce programme ont été identifiés au niveau de 15 wilayas du sud et des Hauts Plateaux, a-t-il fait savoir. Au-delà de son apport supplémentaire en matière de production d'électricité, le PNER aura aussi «des implications importantes en amont» du fait des besoins considérables en équipements et accessoires nécessaires que l'Algérie aspire à fabriquer localement dans le cadre de partenariats entre des opérateurs nationaux et étrangers, a également souligné le ministre.
Le Programme national actualisé de développement des énergies renouvelables, adopté par un Conseil des ministres en mai 2015, prévoit une production, d'ici à 2030, de 22.000 MW d'électricité de sources renouvelables, notamment solaire et éolienne, destinée au marché intérieur, en plus de 10.000 MW supplémentaires à exporter, rappelle-t-on.
Ce qui devra correspondre à 27% de la production globale d'électricité d'ici à 2030 et au double de la capacité actuelle du parc national de production d'électricité. D'autre part, le ministre a indiqué que les études d'identification du potentiel national en énergies renouvelables, réalisées avec le concours d'institutions nationales telles que l'Agence spatiale algérienne (ASAL), le Centre national des techniques spatiales (CNTS) et le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) ont permis de disposer des données nécessaires pour engager les projets inscrit dans ce programme.
Selon M. Khebri, 11 unités totalisant une capacité de 108 MW sont en service actuellement, alors que 279 MW sont attendus avant la fin de l'été prochain. Interrogé par la presse sur le mode de financement des investissements de Sonatrach, le ministre a exclu le recours de cette compagnie à l'endettement extérieur: «Sonatrach a des ressources financières assez importantes qu'elle utilisera pour le financement de ses investissements. Le cas échéant, si elle aura besoin d'un complément, elle aura recours au marché financier interne». A ce propos, il a rappelé que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait affirmé récemment que l'Algérie n'ira pas à l'endettement extérieur.
L'énergie électronucléaire dans le mix énergétique à l'horizon 2035
Par ailleurs, la hausse constante de la consommation interne nécessite le développement de toutes les ressources d'énergie fossile et des énergies renouvelables ainsi que le nucléaire civil en améliorant l'efficacité énergétique, a-t-il souligné.
L'énergie électronucléaire, a-t-il poursuivi, «prendra toute sa place dans le mix énergétique du pays à l'horizon 2030-2035. La consommation nationale d'énergie a atteint 58 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep) en 2015, soit une augmentation de 5,4% par rapport à 2014.
Cette hausse a touché l'ensemble des produits énergétiques: 6% pour les carburants et 5,3% pour le gaz naturel, a-t-il relevé. Présent à cette rencontre, l'ancien ministre de l'Energie et ex. P-dg de Sonatrach, Sadek Boussena, a axé sa communication sur la conjoncture du marché pétrolier mondial.
Il a estimé que l'Arabie saoudite constituait «la clé du changement» pour aller vers un marché plus stable, ajoutant que sa décision de geler sa production intervient «après avoir obtenu les résultats attendus de sa tactique précédente visant à inonder le marché pour barrer la route aux hydrocarbures non conventionnels (pétrole de schiste américain)».
Dans ce sens, il a pronostiqué que les cours du brut devraient accélérer leur remontée pour atteindre les 70 dollars à la fin 2016. En revanche, Francis Perrin, consultant international en énergie, a été moins optimiste quant à l'ampleur de la hausse attendue en prédisant que la reprise des cours sera moins rapide. Selon lui, le gel des niveaux de production, décidé en février dernier par l'Arabie saoudite et la Russie, demeure «insuffisant» sans une réduction réelle de l'offre.
«Il y a toujours plus de pétrole qu'il en faut, et les producteurs doivent opter pour une baisse de leur offre», a-t-il expliqué.
M. Khebri : Pétrole: L’Algérie souscrit à la démarche saoudo-russe et participera à la réunion de producteurs
L'Algérie souscrit à la décision récente de l’Arabie saoudite et de la Russie de geler la production, et participera à la prochaine réunion prévue entre producteurs Opep et hors-Opep, a déclaré, hier à Alger, le ministre de l’Energie, Saleh Khebri.
«L’Algérie souscrit à toutes les décisions qui permettent de redonner la stabilité au marché pétrolier. Même s’il n’est pas suffisant, le gel est un premier pas puisqu’il permet aux deux des plus grands producteurs (Arabie saoudite et Russie) de s’asseoir à la même table et de discuter dans l’intérêt des pays producteurs», a indiqué M. Khebri à des journalistes en marge du 6ème
Salon d’équipements et services pétroliers (Napec). «Nous souscrivons à cette démarche et nous participerons à la réunion (Opep et hors-Opep) dés que la date sera arrêtée», a avancé le ministre, ajoutant que la date de cette réunion n’a pas encore été fixée contrairement à ce qui avait été rapporté par des médias selon lesquels la réunion allait se tenir le 20 mars.
A la question de savoir si l’Algérie réduirait sa production en cas de décision prise dans ce sens lors de cette prochaine réunion, M. Khebri affirmé qu’elle opterait pour une telle décision si le gel ne suffisait pas, rappelant que l’Algérie a déjà appelé à une baisse de l’offre pour soutenir les cours. «Nous avons déjà appelé à réduire la production, et le gel est un premier pas important. Et s’il (le gel) ne sera pas suffisant, nous aboutirons à une réduction», a-t-il relevé.