
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a appelé vendredi l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura à inclure les Kurdes dans les négociations de paix sur la Syrie, ont rapporté des médias.
"Le lancement de pourparlers sans la participation de ce groupe serait un signe de faiblesse de la part de la communauté internationale", a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse commune à Moscou avec son homologue chinois Wang Yi.
"Ce serait une violation des droits d'un grand et important groupe de population de la Syrie", a-t-il poursuivi, ajoutant que l'exclusion des Kurdes de Syrie des négociations ne ferait que "nourrir les ambitions de ceux qui ne veulent pas rester au sein de la Syrie, mais qui réfléchissent à une sécession". "Staffan de Mistura doit prendre la décision adéquate. Nous sommes souvent en contact avec lui et nous exprimons fermement notre position.
Nous l'avons fait une nouvelle fois hier" (jeudi), a ajouté M. Lavrov, fustigeant l'opposition de la Turquie à la participation des Kurdes aux pourparlers de paix. Interrogé vendredi avant les propos de M. Lavrov rapportés par l'agence publique russe Ria Novosti, Staffan de Mistura a indiqué qu'il n'entendait pas "envoyer de nouvelles invitations" à d'autres participants que ceux qui avaient déjà pris part aux derniers pourparlers.
Les Kurdes syriens -- qui contrôlent désormais plus de 10% du territoire et les trois quarts de la frontière syro-turque -- avaient été exclus des premières négociations de paix tentées sans succès début février à Genève.
L'émissaire de l'ONUprévoit une élection présidentielle dans 18 mois
Des élections présidentielles et législatives doivent être organisées en Syrie sous l'égide de l'ONU dans les 18 mois à compter du 14 mars, a annoncé vendredi l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura.
A l'ordre du jour des discussions destinées à mettre fin au conflit en Syrie prévues à Genève du 14 au 24 mars, "il y aura trois questions: un nouveau gouvernement inclusif, une nouvelle Constitution et de nouvelles élections, qui doivent avoir lieu dans les 18 mois à compter du début des négociations, c'est-à-dire du 14 de ce mois", a-t-il déclaré dans une interview à l'agence de presse russe Ria Novosti.
"Les élections, présidentielles comme parlementaires, se dérouleront sous l'égide de l'ONU", a-t-il ajouté. Mercredi, Staffan de Mistura avait annoncé qu'une nouvelle série de discussions, avec la présence de représentants du gouvernement syrien et de l'opposition et sous l'égide de l'ONU, aurait lieu du 14 au 24 mars à Genève. "J'espère qu'au cours de cette première étape des négociations, nous constaterons des progrès au moins sur la première question", celle de la constitution d'un nouveau gouvernement inclusif, a expliqué M. de Mistura à Ria Novosti.
Il avait indiqué auparavant qu'il y aurait après cette série de discussions "une pause d'une semaine à 10 jours et (que les discussions) reprendront ensuite", précisant que les pourparlers se dérouleront dans des salles séparées avec les représentants de Damas et de l'opposition.
Un précédent round de négociations organisé à Genève en février avait tourné court en raison d'une intensification des frappes aériennes en Syrie par la Russie, alliée de Damas. Depuis, un accord de cessation des hostilités a été négocié par Washington et Moscou et la trêve instaurée le 27 février semble tenir bon, malgré quelques incidents. Cinq années de conflit en Syrie ont provoqué la mort de plus de 270.000 personnes et déplacé plusieurs millions de personnes.