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SaharaOccidental-Maroc-ONU-occupation-règlement : Le Conseil de sécurité se réunit à nouveau pour examiner les mesures de rétorsion de Rabat contre la Minurso

Publié par DK News le 19-03-2016, 15h57 | 43
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Le Conseil de sécurité s’est réuni à nouveau vendredi soir à la demande des Etats-Unis pour examiner les mesures de rétorsion annoncées par le Maroc contre la Minurso.

La réunion qui vient de débuter à New York intervient un jour après la tenue d’une session d’urgence par cet organe onusien sur la Minurso et dont les détails n’ont pas encore été rendus publics jusqu’ici.
La réunion s’est tenue à la demande des Etats-Unis, membre permanent du Conseil de sécurité, qui veut clarifier la position du Maroc à l’égard des mesures transmises jeudi au secrétariat général de l’ONU concernant la réduction des effectifs de la Minurso, a confié à l’APS une source onusienne.
Elle a précisé que deux options ont été retenues par le Conseil de sécurité avant sa première réunion de jeudi pour répondre avec rigueur au Maroc.

L’une des deux options porte sur "une déclaration musclée" qui doit être faite par le président du Conseil de sécurité pour faire rappeler au Maroc ses obligations internationales et la seconde prévoit la convocation du représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU pour lui transmettre le refus de cette décision unilatérale visant à démanteler la Minurso.

Mais au cours de la réunion d’hier, trois pays à savoir la France, l’Egypte et le Sénégal se sont opposés à ces propositions, poussant le président du Conseil de sécurité, l’angolais Ismael Gaspar Martins à se contenter d’une simple déclaration lapidaire à la presse, selon laquelle la résolution de ce problème sera menée au plan bilatéral, a-t-on ajouté de même source.

Vendredi, le porte parole de Ban ki-moon, Stéphane Dujarric a critiqué à mots voilés la position du Conseil de sécurité qui était décevante par rapport aux attentes du secrétariat général de l’ONU. "Il aurait été préférable si nous avions reçu des mots plus clairs de la part du président du Conseil de sécurité", a déclaré le porte-parole de Ban Ki-moon au cours d’une conférence de presse.

Et d'ajouter "qu il est important que le Conseil de sécurité prenne également ses responsabilités". Le porte parole de Ban ki-moon a également confirmé au cours de ce point de presse que les membres du Conseil de sécurité ont eu des points de vues divergents sur ce différend.

"J'ai entendu les mêmes mots que vous aviez dit. Je pense que probablement on est arrivé à la même conclusion que vous", a-t- il répondu à un journaliste qui a relevé que les membres du Conseil de sécurité n’étaient pas tous unis derrière le SG de l'ONU.

Washington réitère son soutien au mandat de la Minurso
Le département d’Etat américain a réitéré vendredi son soutien au mandat de la Minurso après les mesures de rétorsion annoncées par le Maroc contre cette mission onusienne visant à l’affaiblir. "Nous sommes au courant de ces rapports (à) que le Maroc a demandé à
la mission de l'ONU de réduire" ses effectifs, a déclaré John Kirby, le porte parole du département d’Etat au cours d'une conférence de presse. "Nous réitérons notre soutien à cette mission de l'ONU"  pour le travail important qu’elle est en train de mener, a ajouté John Kirby en réponse à une question sur les dernières mesures de Rabat de réduire les effectifs civils de la Minurso  et de cesser avec effet immédiat sa contribution financière à cette mission.

"Les Etats-Unis ont participé à une session à huis clos du Conseil de sécurité de l'ONU, où les membres ont exprimé leur préoccupation au sujet de la situation" , a enchaîné John Kirby en appelant l’ONU et le Maroc à rester ple inement engagés en vue de trouver une solution effective". Interrogé si les Etats-Unis allaient aborder ce sujet avec le Roi du Maroc ou d’autres responsables marocains, John kirby a répondu qu’aucune rencontre bilatérale n’est prévue dans ce sens en précisant que le problème sera résolu au sein de l’ONU.

Jeudi, le secrétariat général de l’ONU a regretté une décision unilatérale, complètement en contradiction avec les obligations internationales du Maroc en indiquant que ces mesures qui vont mettre à mal la Minurso sont "sans précèdent".

UA : L'attitude du Maroc contre  : la Minurso constitue « un précédent très dangereux »

La Présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, a averti que la nouvelle attitude du Maroc relative aux mesures prises vis-à-vis de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso) constituaient "un précédent très dangereux qui remet en question le mandat du Conseil de sécurité de l'ONU dans le maintien de la paix et la sécurité dans le monde".

La Mission permanente du Maroc à l'ONU a remis jeudi au Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, et à l'UA, une liste de 84 membres internationaux des effectifs civils de la Minurso qui doivent quitter le Maroc sous trois jours. "Mme Dlamini-Zuma a appris avec stupéfaction la décision de Rabat de réduire le personnel de la Minurso, y compris les éléments de l'UA", a indiqué l'organisation panafricaine dans un communiqué reçu samedi par l'APS, mettant en garde contre un tel acte.

Mme Dlamini-Zuma a souligné que la décision marocaine allait "compliquer d'avantage l'impasse actuel dans le processus de paix, raviver les tensions au Sahara occidental, et menacer la sécurité régionale à un moment  où la communauté internationale se mobilise pour trouver une solution définitiv au conflit (qui oppose le Maroc au Front Polisario, ndlr) conformément à la légalité internationale".

"La présence et le fonctionnement de la Minurso au Sahara occidental sont conformes à la résolution du Conseil de sécurité 690 du 29 avril 1991", a rappelé Mme Dlamini-Zuma, appelant ce dernier à "assumer pleinement sa responsabilité en la matière et demander au Maroc de revoir sa décision concernant le retrait du personnel de la Minurso".

Aussi, elle a prié instamment le Conseil de sécurité de "réaffirmer le mandat entier de la Minurso, y compris l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental", insistant sur la nécessité pour la communauté internationale dans son ensemble, de continuer à fournir un appui sans réserve aux efforts déployés par M. Ban Ki-moon, et son Envoyé personnel, Christopher Ross, vers la concrétisation de la solution au conflit conformément à la légalité internationale".

Dans une tentative ratée pour amener le chef de l'ONU à changer sa position sur le conflit au Sahara occidental, le Maroc a annoncé mardi dernier qu'il allait réduire de manière importante la composante civile de la Minurso, en particulier la branche politique, et de cesser avec effet immédiat sa contribution financière à cette mission.

Le ministère des Affaires étrangères marocain a également fait savoir, via un communiqué, qu'il allait retirer ses contingents engagés dans les opérations de maintien de la paix sous l'égide de l'ONU.

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