Une nouvelle session de négociations indirectes entre le gouvernement syrien et l'opposition s'ouvrira lundi à Genève pour tenter de mettre fin à six années de crise politique et sécuritaire. Alors que les négociations reprennent, les efforts de l'Onu se poursuivent pour une élaboration définitive de d'ordre du jour de ces pourparlers, et ce à la faveur d'un cessez-le-feu respecté sur le terrain.
Les discussions indirectes entre le gouvernement et l'opposition, qui doivent reprendre lundi à Genève, ont été précédées vendredi par une session ayant pris fin par un appel de l'émissaire de l'ONU, Staffan de Mistura, exhortant le gouvernement syrien à faire des propositions détaillées sur les modalités de la transition dans le pays.
"Aucun progrès" significatif en une semaine de négociations
Un source proche du gouvernement a affirmé samedi que le round de pourparlers sur la paix ayant pris fin vendredi à Genève n'as permis "aucun progrès", critiquant la demande adressée à Damas pour "faire des propositions concrètes" de la part de l'Onu.
"Nous n'avons vu aucun progrès au cours des cinq derniers jours", a-t-on également déclaré. "M. de Mistura n'a pas le droit de mettre la pression sur quiconque.Il est le médiateur dans les discussions et ne devrait prendre partie pour personne", a insisté le gouvernement syrien.
Le quotidien pro-gouvernemental syrien, Al-Watan, a également estimé que la semaine s'était achevée "sans aucun résultat significatif", tandis que l'opposition a, pour sa part, dressé un bilan mitigé de ces cinq jours de discussions. "Pour l'opposition, cela a été l'occasion de montrer son unité et sa volonté de participer de façon efficace à un processus de paix", a déclaré à Bassma Kodmani, une représentante du Haut comité des négociations (HCN). A l'issue d'une semaine de navette entre les deux parties, l'émissaire de l'ONU a estimé que "le système de discussions indirectes a clairement contribué à ce que le processus reste sur les rails".
Le retrait des forces russes "positif" pour l'opposition syrienne
Sur le plan militaire, l'opposition syrienne a salué la décision russe de retirer ses forces en Syrie, soulignant que cette étape est "positive" pour le règlement du conflit dans ce pays. "Nous avons pris note de la décision (...). Il est important pour nous de voir un retrait complet des troupes, non seulement des troupes russes mais aussi de l'ensemble des troupes étrangères", a expliqué le porte-parole du Haut comité des négociations (HCN), Salem al-Meslet.
Pour sa part, le président syrien, Bachar al-Assad, a salué le rôle joué par la Russie et l'Iran dans la lutte contre le terrorisme, selon l'agence de presse nationale syrienne SANA.
"La position de soutien des pays amis, principalement la Russie et l'Iran, ont contribué de façon efficace au renforcement de la détermination des Syriens de mener la guerre contre le terrorisme", a déclaré le président al-Assad lors de sa rencontre avec Kamal Kharrazi, directeur du Conseil stratégique des relations étrangères du bureau du dirigeant suprême iranien, en visite dans le pays.
Le président syrien a également indiqué que la victoire des Syriens dans la guerre contre le terrorisme auront des retombées positives sur le monde. L'Iran et la Russie ont été des alliés importants du gouvernement syrien tout au long du conflit qui sévit en Syrie.
L'armée syrienne a réalisé une avancées notables au cours des derniers mois, en s'attaquant au principaux bastions des groupes terroristes armés dans la province d'Alep (nord) et dans la campagne de la ville côtière de Lattaquié.
La Russie, a annoncé le 14 mars un retrait partiel de ses forces de Syrie, plus de cinq mois après le début de son engagement militaire dans le pays. Moscou avait néanmoins prévenu qu'elle poursuivrait ses frappes contre des "objectifs terroristes", même si le président Vladimir Poutine a estimé que la tâche de ses forces armées en Syrie a été "globalement accomplie".
Le conflit en Syrie déclenché en mars 2011 par des manifestations pacifiques réclament la démocratie et la liberté, s'est mué en une guerre impliquant une multitude d'acteurs locaux et internationaux. Elle a fait plus de 270.000 morts, poussé plus de la moitié de la population à quitter son foyer ou le pays.
