Monde

Abandon de la réforme constitutionnelle en France : La palinodie forcée de François Hollande

Publié par Cherbal E-M le 31-03-2016, 10h16 | 64
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Après avoir bataillé pendant des mois pour faire admettre de nouvelles dispositions de lutte contre le terrorisme par une réforme constitutionnelle, notamment la fameuse déchéance de la nationalité française, le président Hollande prend, contraint, le micro, ce mercredi 30 mars pour dire qu’il abdique et renonce à convoquer le congrès à Versailles pour faire passer le texte de la sa réforme.

Au cours d’une déclaration solennelle faite à l’Elysée, Hollande a fustigé l’attitude de l’opposition de droite qui a laminé son texte, au cours d’un dernier amendement fait par les Sénateurs, qui a rendu illusoire toute éventualité de rapprochement entre les points de vue des deux chambres du parlement français : « Je constate qu’une partie de l’opposition est hostile à toute révision constitutionnelle ; qu’elle porte sur l’état d’urgence ou même l’indépendance de la magistrature. Je déplore profondément cette attitude, car nous devons tout faire dans les circonstances que nous connaissons pour limiter les divisions et écarter les surenchères», a-t-il déploré.

Des voix ont commencé à s’élever dès la fin des travaux de la session du Sénat, le 10 mars dernier, qui s’était soldée par d’importants amendements au texte de la révision constitutionnelle voté par l’assemblée nationale. Pomme de discorde s’il en est, entre les députés et sénateurs, la déchéance de  nationalité a été retoquée par le sénat pour ne toucher que les binationaux et ne s’appliquer qu’en cas de crimes terroristes. De fait, explique lemonde.fr, « toute mention à une déchéance des droits civiques ainsi que la référence aux personnes ‘’nées françaises’’» ont été supprimées. Les sénateurs ont également ôté   « la référence, introduite par l’Assemblée, aux ‘’calamités publiques’’  comme condition permettant de décréter l’état d’urgence », ajoute le site du quotidien français qui, au sujet d’un éventuel compromis entre les sénateurs et députés, avançait déjà, le 10 mars que   sur le sujet de  « la déchéance, il apparaît impossible tant les désaccords sont grands entre les députés et les sénateurs ».

Les réactions ne se sont pas fait attendre après la déclaration de  François Hollande. Le président du groupe socialiste à l’assemblée nationale, Bruno Leroux a rajouté une couche sur la responsabilité de la droite ; « Elle n’a pas su prendre en compte la situation du pays. Je le regrette car nous avons fait des pas en direction de la droite, nous avons réussi à rassembler une majorité des trois cinquièmes à l’Assemblée. Ici nous avons su dépasser les clivages politiques ; ce que le Sénat n’a pas été capable de faire », a –t-il indiqué lors d’une interview. De son côté, le député socialiste  Patrick Mennucci trouve déplorable «que les sénateurs Les Républicains aient fait le choix de la division au moment où notre pays a tant besoin d’unité », dans un communiqué repris par lemonde.fr. Pour le  patron des socialistes, Christophe Cambadélis, il y a des regrets à voir le ‘’triste spectacle’’ qui s’offre aux yeux des Français. Les écologies Europe Ecologie Les Verts (EELV) ont pour leur part applaudi la décision de François Hollande considérée comme   « une victoire pour la République et l’égalité ». Le fait de vouloir faire porter le chapeau à un quelconque camp politique est, une ‘’faute politique’’ pour EELV qui estime  qu’on ne doit « pas réviser la Constitution – qui inscrit dans le marbre notre pacte républicain – dans l’urgence, sous le coup de l’émotion post-attentats », ajoutant que François Hollande  «porte la responsabilité d’une fracturation du débat public et de cette hystérie collective qui aura conduit des députés de la Nation à envisager la création d’apatrides. »

Fidèle à ses habitudes, l’ancien président Sarkozy, a marqué une petite pause à l’issue d’une réunion du parti Les Républicains pour faire remarquer que  « François Hollande condamne le pays à l’immobilisme », en expliquant lui avoir «  dit qu’on était prêt à voter la déchéance pour les binationaux, mais il s’est emmêlé dans les combinaisons de la gauche multiple (…). », rapporte lemonde.fr

Cherbal E-M

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