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Sahara Occidental : Journée mondiale sur la sensibilisation aux dangers des mines

Publié par DK News le 04-04-2016, 18h17 | 39
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Appel à la mise en place d'une stratégie pour la prise en charge matérielle et psychologique des victimes au Sahara Occidental

Plusieurs organisations internationales et des représentants de la société civile au Sahara Occidental ont estimé lundi impératif de mettre en place une stratégie internationale pour apporter une aide sociale, matérielle et psychologique aux victimes des mines
au Sahara Occidental et garantir leur insertion au sein de la société.

Lors d'une conférence organisée au ministère de la Culture sahraoui à Rabouni (camps des réfugiés sahraouis) à l'occasion de la Journée mondiale sur la sensibilisation aux dangers des mines sous le thème de "Lutte contre les mines, une action humanitaire", le secrétaire général de l'Association sahraouie des victimes des mines, Aoula Lahbib, a insisté sur la nécessité de "trouver des mécanismes internationaux susceptibles de contribuer à la prise en charge matérielle et psychologique des victimes des mines posées par l'occupant marocain". 

Il a exhorté les organisations et associations internationales à "apporter tout leur soutien matériel" à cette catégorie frappée par une série de drames que vit le peuple sahraoui "en raison d'une guerre dont il n'est nullement responsable".

Il a souligné à ce propos, que l'Association assurait la prise en charge médicale à certains blessés en leur procurant les appareils de prothèse et les visites des victimes dans le but d'alléger leurs souffrances et garantir leur insertion au sein de la société à travers leur implication dans des projets comme l'ouverture de locaux commerciaux ou d'élevage en collaboration avec nombre d'organisations internationales humanitaires notamment celles relevant de l'Union européenne (UE). 

De son côté, la directrice du bureau du comité international de la Croix rouge, Naima Layal, a mis l'accent sur l'importance de la sensibilisation aux dangers des mines à travers l'association de l'"ensemble des acteurs internationaux et de la société civile afin d'alléger l'impact des retombées de ces engins de la mort".  

Elle a indiqué que le centre du Chahid Chérif Barabouni de rééducation et de prise en charge des victimes des mines, placé sous la supervision du comité en coordination avec les autorités locales compte 14 rééducateurs du Sahara Occidental qui travaillent en étroite collaboration avec les spécialistes algériens.  Le centre a été transféré vers la ville de Rabouni pour faciliter le transport des victimes.

Le centre veille à prendre en charge la rééducation fonctionnelle et assurer les soins aux personnes blessées et la pose d'appareils de prothèse.  Mme Layel a rappelé à cet effet, la prise en charge de 200 victimes outre les soins apportés à près de 800 personnes handicapées.   Le centre, a-t-elle dit, a entamé récemment et en collaboration avec les ministères sahraouis des visites aux victimes dans les différentes wilayas sahraouies en vue d'un meilleur suivi des victimes. 

La représentante de l'Organisation de l'aide populaire norvégienne, Fatma Mohamed Essaadi, qui supervise depuis 2012 la mission de déminage des territoires libérés à Bir Lahlou, a réitéré la détermination de l'organisation à nettoyer les sols sahraouis de ces engins, souhaitant l'élargissement de sa mission aux autres wilayas.

Appel à la démolition du mur de séparation et la destruction des mines de l'occupant marocain

De nombreux responsables sahraouis ont appelé lundi à faire pression sur l'occupant marocain pour démolir le «mur de la honte» (mur de séparation érigé par le Maroc) et détruire plus de 10 millions de mines posées le long de ce mur, afin d'éviter une catastrophe humanitaire dans les territoires sahraouis occupés. 

Lors d'une rencontre de sensibilisation aux dangers des mines antipersonnel organisée par l'association algérienne «Machaal Echahid» dans les camps des réfugiés sahraouis, le président de la commission des Affaires étrangères et de l'information au ministère sahraoui des Affaires étrangères, Salek Mohamed Madi a indiqué que «les mines antipersonnel posées le long du mur de séparation continueront de menacer la vie de millions d'innocents tant que ce dernier n'est pas démoli».

  Selon M.  Madi, le bilan des victimes de ces bombes à retardement, ne cesse d'augmenter car ces engins de la mort ont été posés de «manière aléatoire» par l'occupant marocain.  Quant à la prise en charge des victimes de ces mines, M. Madi a précisé que les autorités sahraouies oeuvraient d'arrache pied en coordination avec les différentes organisations internationales pour assurer une prise en charge sociale, matérielle et psychologique des victimes. 

Par ailleurs, le directeur central du secrétariat du commissariat politique et membre du secrétariat national du Front Polisario, Youcef Ahmed a salué «la solidarité indéfectible entre les révolutions algérienne et sahraouie» rappelant que depuis les années 70, «les Algériens n'ont ménagé aucun effort pour aider leurs frères sahraouis».
 
Le centre Chahid Chérif ... un modèle de sacrifice sahraoui

Pour M. Youcef, le centre Chahid Chérif des victimes de la guerre contre le peuple sahraoui où se sont déroulés les travaux de cette rencontre de sensibilisation sur les mines , est un «édifice historique qui accueille des blessés et des invalides de la guerre de libération nationale depuis les années 70 ans».  Elle (l'Ecole) reste un «modèle pour les milliers de victimes de la guerre de libération nationale, a-t-il précisé. 

Mohamed Ahmed Ambriki, commissaire politique au niveau du centre, a, quant à lui, expliqué que ce dernier accueillait 151 victimes de guerre et de mines dont des femmes, des enfants et des personnes âgées tout en leur assurant une prise en charge totale.  Le président de la campagne sahraouie pour les victimes des mines et la sensibilisation à leurs dangers, Bibat Cheikh Abdelhay a souligné, de son coté, le rôle de sensibilisation dans la limitation du nombre de victimes des mines indiquant que cinq groupes supervisent l'opération dans les camps des réfugiés où dans les territoires libérés. 

Les opérations de sensibilisation ont porté leurs fruits, a indiqué M.  Bibat précisant que le nombre de victimes a sensiblement diminué grâce à ces campagnes de sensibilisation qui visent les élèves dans les écoles, les bergers et les familles, a-t-il précisé rappelant que 2500 personnes ont été victimes de mines depuis l'invasion du Sahara occidental par le Maroc. 

«Nous sommes venus aujourd'hui pour nous solidariser avec nos frères dans les camps de réfugiés sahraouis pour la sensibilisation aux dangers des mines dont ont souffert les Algériens durant la guerre de libération et qui font encore des victimes parmi les innocents, a dit, pour sa part, la parlementaire algérienne, Saida Bounab.

A cette occasion, une mine antipersonnel a été détruite dans la ville de Rabouni pour montrer l'ampleur des dégâts que peuvent provoquer ces engins de la mort qu'il ne faut pas prendre à la légère.   

13000 mines détruites par l'armée sahraouie depuis 2006, le Maroc refuse toujours d'adhérer aux conventions y afférentes

Plus de 13.000 mines posées par l'armée marocaine autour du «mur de la honte» (mur de séparation), ont été détruites par l'armée sahraouie depuis 2006 en coordination avec les organisations internationales spécialisées, a indiqué le directeur du bureau sahraoui de coordination des actions anti-mines (SMACO), Samou Amidia. 

Une superficie de près de 15 millions de m2 a été déminée dont 57 sites à Tifariti et 79 à Amhiriz où plus de 10.000 bombes à fragmentation et 2.000 munitions ont été détruites, a précisé M.  Amidia dans une déclaration à l'APS à l'occasion de la célébration de la journée internationale de sensibilisation au problème des mines et de l'assistance à la lutte anti-mines, organisée aux camps de réfugiées sahraouis de Rabouni. 

Le responsable sahraoui a estimé que la législation internationale «reste insuffisante».  «La dénonciation et les excuses ne sont pas suffisantes pour indemniser les victimes de ces engins de la mort», a-t-il dit, soulignant que le mur de séparation «reste une honte pour l'occupant marocain».
Le Maroc avait refusé d'adhérer aux conventions internationales d'interdiction des mines à l'instar de la convention d'Ottawa.

Le Front Polisario avait signé en 2005 la Déclaration de Genève sur la lutte contre les mines antipersonnel.  Le Front Polisario a signé à cet effet un accord avec l'organisation britannique «Land mine action», financée par le bureau de coordination des actions anti-mines relevant de l'ONU pour le déminage des territoires libérés.

Le responsable sahraoui a rappelé également que ces engins de la mort ne distinguent pas entre hommes, femmes et enfants ou encore entre être humain et animal, estimant que les victimes des mines même s'ils survivent, continuent leur vie dans la souffrance dans un territoire où la prise en charge médicale et sociale fait défaut.

Le Sahara Occidental est un territoire pollué par des millions de mines, posées par le Maroc depuis son invasion en 1975 notamment autour du mur de la honte.Depuis le cessez-le-feu de 1991, aucune action n'a été menée par les autorités marocaines en matière de déminage ou de sensibilisation des citoyens, a déploré le responsable sahraoui.

La cause sahraouie réalise de nouveaux acquis en matière de légitimité

La cause sahraouie traverse actuellement «une conjoncture exceptionnelle» a souligné Youcef Ahmed, membre du secrétariat général du Front Polisario et directeur central du commissariat politique du Front, relevant que le récent différend entre les Nations unies et l'occupant marocain constitue «un nouvel acquis» pour la cause sahraouie devant renforcer sa légitimité.

La conjoncture actuelle est marquée par «une fuite en avant de l'occupant marocain et sa non conformité à la légalité internationale», a indiqué M.  Youcef lors d'une conférence de sensibilisation organisée par l'association «Mechaal Echahid» à Rabouni dans les camps de réfugiés sahraouis.  Pour le responsable sahraoui, le recent différend entre l'ONU et les autorités marocaines, constitue «un nouvel acquis pour la cause sahraouie», ajoutant que le conflit «n'est plus entre le Sahara occidental et le Maroc mais il est devenu un conflit entre le Maroc et l'ONU». 

Il a estimé que la cause sahraouie réalise de plus en plus d'acquis «en faveur du combat du peuple sahraoui qui ne cessera de lutter tant que son territoire est occupé par le Maroc».
Le responsable sahraoui a salué à cette occasion la position de l'Algérie et son soutien à la cause sahraouie, ajoutant que «les Algériens n'ont ménagé aucun effort pour soutenir le peuple sahraoui et exprimer leur solidarité avec leurs frères, ce qui est un acquis pour les générations montantes», a-t-il dit. 

Le Premier ministre sahraoui Abdelkader Taleb Omar, avait déclaré dimanche soir que la cause «a réalisé une avancée en dévoilant les violations du Maroc».  «C'est l'occasion propice pour mettre à nu les agissements de l'occupant marocain», a-t-il soutenu.«Nous sommes décidés à poursuivre notre combat en nous imprégnant des valeurs de la Révolution algérienne qui a triomphé de la plus grande force coloniale», a-t-il ajouté.
 

 

 

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