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ONU : Début d'une procédure inédite à l'AG pour sélectionner le prochain Secrétaire général de l'organisation

Publié par DK News le 13-04-2016, 17h32 | 30
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L'Organisation des Nations unies (ONU) a donné le coup d'envoi, mardi, à une procédure inédite dans son histoire avec des rencontres publiques entre l'Assemblée générale et chacun des huits candidats
au poste de Secrétaire généralde l'Organisation, qui doit sélectionner le successeur de Ban Ki-moon, dont le mandat exprire le 31 décembre 2016.

Il s'agit, selon l'ONU, d'une procédure inédite guidée par les principes de transparence et d'ouverture, dans un esprit de pouvoir relever les défis qui interpellent les Nations unies en matière de développement durable, de paix et de sécurité, de droits de l'homme.

«Pour la première fois dans les 70 ans d'histoire de cette Organisation, le processus pour sélectionner et nommer le prochain Secrétaire général est véritablement guidé par les principes de transparence et d'ouverture, et les dialogues que nous commençons aujourd'hui sont au c£ur de ce changement», a déclaré le Président de l'Assemblée générale des Nations unies, Mogens Lykketoft, au début de ce processus.

«Alors que l'ONU doit faire face à des crises multiples et que l'Organisation doit affronter des questions fondamentales concernant son propre rôle et son fonctionnement, trouver le meilleur candidat possible pour succéder au Secrétaire général Ban Ki-moon est absolument crucial», a-t-il ajouté.

Le processus de sélection du nouveau Secrétaire général des Nations unies, traditionnellement décidé en coulisse par quelques pays puissants, implique pour la première fois des rencontres publiques avec chaque candidat à ce poste.

Il y a actuellement huit candidats au poste de Secrétaire général, quatre femmes et quatre hommes, qui sont: Srgjan Kerim, de l'ex-République yougoslave de Macédoine, Vesna Pusic, de la Croatie, Igor Luksic, du Monténégro, Danilo Türk, de la Slovénie, Irina Bokova, de la Bulgarie, Natalia Gherman, de la République de Moldavie, Antonio Guterres, du Portugal, et Helen Clark, de la Nouvelle-Zélande. Chacun des huit candidats doit s'exprimer formellement devant l'Assemblée générale, au cours de trois jours de dialogues informels commençant mardi 12 avril.

Le grand public pourra poser des questions par l'intermédiaire de représentants de la société civile et des médias sociaux. Chaque candidat a déjà soumis, ou soumettra, une déclaration écrite présentant sa vision pour 2017 et au-delà.

Après ces remarques préliminaires, les Etats membres auront à poser des questions au nom de leurs pays ou groupe géographique. Les candidats pourront également avoir une rencontre avec la presse à l'extérieure de la salle de l'Assemblée générale.

Le Président de l'Assemblée générale et le Service de liaison non-gouvernementale de l'ONU ont créé un site web où les gens peuvent soumettre des questions par écrit, vidéo ou audio avec le hashtag #UNSGcandidates.

Des questions présélectionnées seront lues au cours des dialogues informels. Plus de 500 questions ont déjà été soumises, allant de «quels critères utilisera le candidat pour nommer des hauts responsables» à «comment vos mesures mettront-elles fin à la pauvreté dans le monde» et «comment allez-vous apporter la paix au Moyen-Orient».

Un processus requérant la transparence
«C'est un processus qui peut changer les choses», a déclaré le Président de l'Assemblée générale, dans un entretien avec le Centre d'actualités de l'ONU. «Ce sera une nouvelle occasion d'accroître la transparence concernant l'ensemble de la machinerie onusienne, grâce l'implication d'un public plus large», a-t-il précisé.

Alors qu'en apparence ces dialogues publics informels ne semblent pas révolutionnaires, il s'agit vraiment d'une nouveauté. Les huit Secrétaires généraux que l'ONU a eus en 70 ans d'existence ont tous été sélectionnés dans le cadre d'un processus relativement fermé par les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU.

M. Lykketoft s'est dit optimiste sur le fait que pour la première fois dans l'histoire des Nations Unies «ce processus très transparent» permettra de formuler «plus clairement» ce qui est attendu du prochain Secrétaire général, qui doit remplacer à ce poste M. Ban Ki-moon, de la République de Corée, dont le mandat entamé en 2007 exprire le 31 décembre 2016.

Etant donné que ces dialogues pourraient «influencer» le processus de sélection, on peut s'attendre à une certaine résistance de la part du Conseil de sécurité. Selon M. Lykketoft, ce n'est pas le cas et même les principales puissances comprennent que les problèmes les plus importants de la planète ne peuvent être résolus que grâce à la coopération. «Nous avons besoin d'une ONU forte et cela devrait se refléter dans la façon dont nous choisissons, et les compétences que nous exigeons du nouveau Secrétaire général», a-t-il dit.

Le candidat doit refléter la capacité de «remodeler» l'ONU
La Charte des Nations unies, signée en 1945, dit peu de choses sur la façon dont un Secrétaire général doit être sélectionné, en dehors de l'article 97, qui note que le candidat «est nommé par l'Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité».

La Charte donne peu d'informations sur les qualifications requises pour le poste de Secrétaire général. M. Lykketof a décrit une personne avec «des idées claires et la capacité» de remodeler l'Organisation afin qu'elle reflète beaucoup mieux «l'interdépendance des défis fondamentaux auxquels les Nations unies sont confrontées en matière de développement durable, de paix et de sécurité, de droits de l'homme».

«Je souhaite que le monde et les puissances soient prêts à accepter que le Secrétaire général soit une personnalité forte et indépendante», a-t-il ajouté, se disant convaincu que la communauté internationale est prête à accepter est une femme Secrétaire général, pour la première fois.

Lors de sa première session en 1946, l'Assemblée générale fut beaucoup plus active dans le processus de sélection. Elle adopta la résolution A/RES/1/11 précisant que le Conseil s'occupe du processus de sélection, se met d'accord sur un seul nom lors d'une réunion à huis clos, et présente ce nom à l'Assemblée générale pour un vote.

Depuis 1946, le Conseil de sécurité a fait exactement cela, discutant et votant à huis clos jusqu'à ce qu'il y ait un candidat avec une majorité et sans veto d'un membre permanent du Conseil. Ce nom est ensuite envoyé officiellement à l'Assemblée générale, dont les membres approuvent sans discussion ce candidat. Mais ces dernières années, la pression s'est accrue pour une plus grande transparence. En décembre de l'année dernière, M. Lykketof a co-signé une lettre  avec l'Ambassadrice américaine Samantha Power, qui, à ce moment-là occupait la Présidence tournante du Conseil de sécurité.

Cette lettre, qui a été envoyée à chacun des représentants et observateurs permanents, déclare que dans un souci de «transparence et d'ouverture» le processus de sélection devrait être ouvert à des candidatures nationales et à des rencontres informelles avec les candidats.

«De nombreux Etats membres veulent mieux connaître les candidats et se faire une opinion sur la personne qui va devenir Secrétaire général avant que les délibérations ne commencent au Conseil de sécurité», a expliqué M. Lykketoft. Selon lui, cela pourrait vraiment changer les choses. Si une majorité de pays se rallient autour d'un candidat, «il sera très difficile de penser que le conseil de sécurité choisisse un autre nom».

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