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Noureddine Naït Mazi : l'un des pères fondateurs de la presse algérienne n'est plus

Publié par DK News le 15-04-2016, 18h36 | 147
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L'un des pères fondateurs de la presse algérienne après l'indépendance, Noureddine Naït Mazi, est décédé jeudi après-midi à Paris à l'âge de 81 ans des suites d'une longue maladie, a-t-on appris de ses proches.

Né le 18 janvier 1935 à Paris en France, ce fils d'un fellah émigré, originaire de la wilaya de Tizi Ouzou, a rejoint très jeune le mouvement national au sein du PPA-MTLD.Le défunt a également travaillé, entre 1954 et 1956, au journal Libre Algérie à Paris.

Après l'indépendance, il rentre en Algérie et intègre, en tant que rédacteur, le journal «Le Peuple», créé à l'automne 1962 par le FLN, il en devient chef de rubrique puis rédacteur en chef-adjoint en 1964. Il était l'un des rares journalistes algériens qui ont écrit durant la guerre de Libération et après l'indépendance. En 1967, il est nommé rédacteur en chef du quotidien national El Moudjahid, poste qu'il occupa jusqu'en 1971 où il est nommé par décret présidentiel directeur général.
Dix ans plus tard, en 1980, il cesse ses fonctions, à sa demande, pour devenir conseiller au cabinet du ministre de l'Information.

En septembre 1983, il est rappelé aux fonctions de directeur d'El Moudjahid, puis directeur général de l'Entreprise nationale de Presse El Moudjahid qui édite également le quotidien du soir Horizons fondé en 1985. De 1998 à 2001, il est consultant en communication du président du Conseil de la nation et depuis cette date il vivait à Alger, retiré de toute activité professionnelle. En septembre 2011, un vibrant hommage a été rendu au doyen de la presse nationale en marge de la 16e édition du Salon international du livre d'Alger (SILA).

Journalistes, administrateurs et hommes de lettres ont tenu à saluer, outre un collègue, surtout un professionnel de talent et un administrateur hors pair qui a été à la base du rayonnement du quotidien de la rue de la Liberté durant les décennies 60, 70 et 80.

En novembre 2012, le quotidien El Moudjahid a rendu également un hommage à Naït Mazi qui a dirigé la publication notamment durant les années 70 et 80 où l'Algérie était la colonne vertébrale du mouvement des non-alignés. El Moudjahid avait alors la mission de traduire la ligne de conduite du pays.

Un des piliers de la presse nationale
Pour retracer le parcours riche et exceptionnel de Naït Mazi, le journaliste Salim Aggar a réalisé un documentaire de 52 minutes dans lequel il a rassemblé de nombreux témoignages de journalistes ayant travaillé sous sa direction. Parmi les journalistes ayant réagi à ce décès figurent notamment Mouloud Achour, écrivain et actuel directeur de la maison d'édition Casbah pour qui «Naït Mazi n'a jamais cessé d'être journaliste», Ahmed Halli évoque, pour sa part, «une autorité tranquille» et Nacer Mehal, ancien ministre de la Communication,  qui parle d'«un homme de rigueur et d'honnêteté».
Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a présenté à la famille du défunt, à ses collègues et confrères ses sincères condoléances, les assurant, en cette douloureuse circonstance, de sa sympathie.

Dans un message de condoléances adressé à sa famille, le président de la république, Abdelaziz Bouteflika, a qualifié le défunt, qui a géré l'un des grands journaux de l'Algérie, de «l'un des piliers de la presse nationale».

Nait Mazi, une «grande école» du journalisme en Algérie

L'ancien directeur général du quotidien national El Moudjahid, Nouredine Nait Mazi décédé jeudi à l'âge de 81 ans, a été qualifié par ses anciens collègues et «élèves» de «grande école du journalisme en Algérie», regrettant la «disparition d'un monument de la presse nationale». Tous ceux qui l'ont connu et côtoyé sont unanimes à affirmer que Nait Mazi est une «plume» et une «icône du journalisme en Algérie», mettant en exergue notamment «l'intégrité de l'homme» et son «amour pour l'Algérie». Le directeur de la publication du quotidien El Moudjahid, Achour Cheurfi, garde du défunt le souvenir d'un «homme rigoureux, généreux et professionnel». «Il a toujours été proche et à l'écoute des jeunes journalistes qu'il ne s'empêchait pas d'encadrer. Il revoyait nos papiers et nous éclairait par ses conseils et remarques lumineuses», a témoigné M. Cheurfi, affirmant qu'il a fait d'El Moudjahid une «référence régionale et internationale».

De son côté, l'ancien directeur général de l'agence Algérie Presse service (APS), Belkacem Ahcene Djaballah, a considéré que «l'Algérie vient de perdre en la personne de Nait Mazi, un monument de la presse nationale». «D'une humilité incomparable, il était un homme d'expérience, de grande rigueur et un grand formateur», a témoigné M. Djaballah, révélant que le défunt était d'un «humour extraordinaire, malgré son apparence». M. Djaballah a indiqué avoir rencontré dernièrement le défunt qui était, a-t-il dit, «préoccupé par le problème de formation chez les jeunes journalistes en Algérie, l'éthique et la fidélité au pays». Dans le même sens, le directeur du journal L'Expression, Ahmed Fattani, a estimé que Nait Mazi a le statut de «commandeur» et «d'homme intègre ayant un sens très élevé des valeurs humaines».

«Nait Mazi est considéré comme étant une grande école de journalisme ayant consacré toute sa vie à cette profession», a encore témoigné M, Fattani qui a fait ses classes à El Moudjahid, rappelant que le défunt s'était engagé dans le Mouvement national à l'âge de 15 ans. «Il a formé de brillants journalistes», a encore témoigné le directeur de l'Expression, soulignant que «le défunt n'était pas attiré par la vie matérielle, mais se souciait beaucoup plus de la justice sociale».«Avec le décès de Nait Mazi, c'est tout un pan de l'histoire de la presse de l'Algérie indépendante qui s'en va», a fait observer M. Fattani.

Pour Ali Ouafek, éditorialiste à Horizons et ancien journaliste à El Moudjahid, Nait Mazi demeure «un grand homme, un grand journaliste et un professionnel au sens propre et noble du terme».
Se disant «fier d'avoir fait l'école de Nait Mazi», M. Ouafek s'est notamment attardé sur les qualités humaines du doyen de la presse algérienne, qui, a-t-il dit est resté «humble».
«La plupart des responsables de presse actuels ont fait l'école d'El Moudjahid sous la direction de Nait Mazi, lequel restera un grand professionnel», a encore rappelé M. Ouafek.

La dépouille mortelle de Noureddine Naït Mazi rapatriée aujourd’hui à Alger

La dépouille mortelle de Noureddine Naït Mazi, l'un des pères fondateurs de la presse algérienne après l'indépendance, décédé jeudi à Paris à l'âge de 81 ans des suites d'une longue maladie, sera rapatriée aujourd’hui à Alger, a-t-on appris hier auprès du ministère de la Communication. La dépouille sera rapatriée à l'aéroport international Houari-Boumediene avant d'être acheminée au siège du journal El-Moudjahid dont le défunt a occupé le poste de directeur général, pour permettre à ses collègues de lui rendre un dernier hommage.

Le défunt sera inhumé le même jour au cimetière d'El-Alia après la prière du Dohr. Né le 18 janvier 1935 à Paris en France, ce fils d'un fellah émigré, originaire de la wilaya de Tizi Ouzou, a rejoint très jeune le mouvement national au sein du PPA-MTLD.

Le défunt a également travaillé, entre 1954 et 1956, au journal Libre Algérie à Paris.
Après l'indépendance, il rentre en Algérie et intègre, en tant que rédacteur, le journal "Le Peuple", créé à l'automne 1962 par le FLN, il en devient chef de rubrique puis rédacteur en chef-adjoint en 1964.
En 1967, il est nommé rédacteur en chef du quotidien national El Moudjahid, poste qu'il occupa jusqu'en 1971 où il est nommé par décret présidentiel directeur général. Dix ans plus tard, en 1980, il cesse ses fonctions, à sa demande, pour devenir conseiller au cabinet du ministre de l'Information.

En septembre 1983, il est rappelé aux fonctions de directeur d'El Moudjahid, puis directeur général de l'Entreprise nationale de Presse El Moudjahid qui édite également le quotidien du soir Horizons fondé en 1985.De 1998 à 2001, il est consultant en communication du président du Conseil de la nation et depuis cette date il vivait à Alger, retiré de toute activité professionnelle.

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