
Le chef rebelle sud soudanais Riek Machar n'est à nouveau pas en mesure de se rendre à Juba, mais, pourrait y être mardi, rejetant cette fois la faute de ce nouveau retard sur les partenaires internationaux.«Ce nouveau retard est dû au fait que les donateurs internationaux ont annulé au dernier moment l'avion qu'ils étaient censés mettre à disposition
de M. Machar et de ses hommes, obligeant la rébellion à trouver une solution de secours», a affirmé l'un des porte-parole rebelles William Ezekiel.«M. Machar suivrait mardi. Nous espérons pouvoir organiser un avion qu'il (M. Machar) pourrait prendre mardi», a expliqué le porte-parole.
La garde rapprochée de M. Machar, forte de 195 soldats et collaborateurs, et comprenant le chef d'état-major de la rébellion Simon Gatwech Dual, devrait arriver lundi à Juba, la capitale du Soudan du Sud.«Nous espérons que le chef d'état-major et les soldats partiront aujourd'hui (lundi)» de Gambella, dans l'ouest de l'Ethiopie.
M. Riek Machar est en fait attendu depuis le 18 avril à Juba, où il doit former un gouvernement de transition avec le président Salva Kiir dans le cadre de l'accord de paix signé le 26 août 2015, qui doit permettre de sortir le pays d'une guerre civile de plus de deux ans.
Mais ce retour a été sans cesse repoussé, achoppant notamment sur la quantité d'armes que la garde rapprochée de M. Machar pouvait emporter avec elle dans la capitale.
Ces multiples retards ont suscité la colère de la communauté internationale, qui soutient le processus de paix. Les Etats-Unis ont tour à tour blâmé la rébellion puis le gouvernement pour ces atermoiements.
L'envoyé spécial américain au Soudan du Sud Donald Booth a prévenu que le Conseil de sécurité des Nations unies devait se réunir mardi pour discuter de cette crise et que les deux parties pourraient être visées par de nouvelles sanctions internationales.
Le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011, a plongé dans la guerre civile en décembre 2013 quand des combats ont éclaté au sein de l'armée nationale, minée par des dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité entre MM. Kiir et Machar.Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts (le bilan exact reste inconnu) et plus de 2,3 millions de déplacés.