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Liban : Les Libanais aux urnes pour les municipales, la société civile en course

Publié par DK News le 08-05-2016, 16h36 | 40
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Les Libanais ont commencé dimanche à voter pour les élections municipales à Beyrouth et Békaa, où les militants de la société civile affrontent pour la première fois des politiciens, alors que le pays traverse une profonde crise politique avec son échec répététif de pouvoir désigner un président.

A ce scrutin, près de 476.000 électeurs sont enregistrés dans la capitale qui compte 1,8 million d'habitants.Les bureaux de vote ont ouvert à Beyrouth et dans deux gouvernorats de la région de la Békaa (est) où se déroule la première étape de ces élections qui se poursuivront jusqu'au 29 mai dans les cinq autres gouvernorats du pays.

Il s'agit du premier scrutin national organisé depuis les dernières municipales en 2010 dans un pays sans président depuis deux ans, sans nouveau Parlement depuis 2009, l'actuel ayant prolongé lui-même son mandat et qui est paralysé par des divisions politiques exacerbées par le conflit en Syrie voisine.

Les municipales ont lieu tous les six ans et jusqu'à présent les listes étaient concoctées par les partis dirigés le plus souvent par d'anciens seigneurs de la guerre civile qui déchira le pays entre 1975 et 1990.

La société civile défie les Politiciens
Ces élections sont marquées par l'apparition d'une liste formée de 24n candidats indépendants, «Beirut Madinati» («Beyrouth est ma ville»). Elle défie celle des politiciens traditionnels comme l'ex-Premier ministre Saad al-Hariri, dont le parti «Courant du Futur» domine généralement la municipalité de Beyrouth.

Les mouvements de la société civile ont pris de l'ampleur après la «crise des ordures» qui a exposé au grand jour en 2015 l'inaction des dirigeants, dénoncée dans des manifestations non partisanes inédites.

«Beirut Madinati» est une liste composée d'employés, d'enseignants, de journalistes, de pêcheurs et d'artistes comme la célèbre réalisatrice Nadine Labaki. Consciente d'être un «outsider», elle espère bousculer le jeu et s'attaquer aux problèmes minant la vie quotidienne.
L'accumulation de tonnes de déchets après la fermeture de la principale décharge du pays l'été dernier et l'incapacité des deux camps rivaux participant au gouvernement à résoudre ce problème ont suscité un ras-le-bol inédit.

Dans la capitale comme dans la Békaa, un autre mouvement issu de la société civile, «Citoyens et citoyennes dans un Etat», emmené par l'ex-ministre et économiste Charbel Nahhas participe au scrutin.Après la fermeture des bureaux de vote à 16H00 GMT, de premiers résultats sont attendus tard dans la nuit.

Ouvrir la voie à l'élection présidentielle
Après plusieurs tentatives mises en échec, le Parlement libanais devra tenir une énième session (39ème) pour parvenir à élire un président, un poste vacant depuis mai 2014, la fin du mandat de Michel Sleimane.

La coordinatrice des Nations unies pour le Liban, Sigrid Kaag, a estimé que les élections municipales sont «une importante étape dans le processus démocratique du pays», ajoutant que ce scrutin doit «ouvrir la voie à l'élection présidentielle».

Le vide présidentiel prolongé, le plus long depuis la fin de la guerre civiles (1975/1990), s'accomagne d'une paralysie des autres institutions de l'Etat.Le Liban, un pays de moins de 5 millions d'habitants, souffre d'une déliquescence des infrastructures et des services publics avec de graves pénuries d'électricité et d'eau potable.

Pis encore, le pays est coincé dans des conflits régionaux notamment en Syrie et en Irak, minant sa capacité de relever les défis sécuritaires, économiques et sociaux.Le Liban n'est pas à sa première période de vacance présidentielle.Après le départ d'Emile Lahoud en 2007, le pays était resté 184 jours sans président. Au terme du mandat d'Amine Gemayel en 1988, il avait fallu 408 jours pour désigner un nouveau chef de l'Etat.

 

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