Les Etats-Unis ont déployé deux groupes de forces spéciales à l’est et à l’ouest de la Libye en prévision d’une offensive militaire contre le groupe terroriste Daech, a rapporté vendredi le Washington Post citant de hauts responsables du Pentagone.
Deux groupes opérationnels totalisant 25 soldats placés depuis fin 2015 en avant-post dans les provinces de Misrata et Benghazi sont en train d’identifier les milices libyennes susceptibles de participer à cette opération militaire, selon ces responsables qui ont préféré parler sous couvert d’anonymat.
Leur mission consiste également à déterminer sur le terrain les cibles du groupe terroriste autoproclamée organisation de l’Etat Islamique et à évaluer les conditions de sécurité pour un possible renforcement des troupes américaines en cas d’une offensive militaire.
La mission servira à fixer des objectifs de lutte pour des opérations militaires qui n’offrent pas une forte visibilité du terrain. La présence de ces groupes de contact sur le territoire libyen est "un signe de l’accélération de la campagne militaire en Libye", souligne le quotidien américain.
Le travail de ces troupes aidera à établir une "cartographie des réseaux locaux amis et ennemis", a expliqué William Weshsler, ancien responsable du pentagone chargé des groupes opérationnels au quotidien américain. Peter Cook, le porte parole du pentagone, avait déjà refusé de communiquer des informations sur la composante de ces forces, se limitant à dire que ce personnel militaire rencontrait périodiquement des Libyens "dans un effort pour les aider à rétablir un environnement sécurisé". La Maison Blanche pourrait autoriser une autre offensive en Libye, mais elle sera moins importante que celle menée actuellement en Syrie et en Irak, avance le Washington Post.
L’administration Obama n’envisage plus d’envoyer des troupes au sol pour combattre Daech. Le président américain a déclaré en avril dernier dans un entretien à Fox News que l’intervention militaire en Libye de 2011 a été "la pire erreur de sa présidence" en indiquant que les Etats-Unis et ses alliés ont échoué à préparer l’après-Khadafi. Cinq ans après la campagne militaire, la Libye est toujours en proie à des violences qui sont exacerbées par la prolifération des groupes terroristes dans l’Est du pays.
Le chef d’Africom, le général David Rodriguez, avait avancé début avril que le nombre de terroristes affiliés à Daech en Libye a doublé en une année pour atteindre prés de 6.000 éléments, en citant une évaluation faite par la communauté de renseignement américain.
