Culture

Libraire à Constantine : Un métier en déclin

Publié par DK News le 14-05-2016, 17h12 | 47
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Face à une fréquentation circonstancielle ou d’utilité, les quelques libraires qui avaient pignon sur rue à Constantine tentent de résister aux temps modernes.

L’avènement du livre électronique, le boom des multimédias et autres supports high-tech ont considérablement décru la courbe de lecture et l’engouement sur le livre. Les libraires dans la ville des ponts soutiennent que le peu d’intérêt au domaine livresque s’explique surtout par ce déficit aigue à promouvoir la lecture parmi la jeune génération.

Affirmant mener un combat au quotidien dans une profession menacée de disparition, les libraires affirment également que "les ambiguïtés" du marché du livre ont amplement contribué au déclin d’un métier qui a de tous temps reflété l’évolution des sociétés.

Au centre ville de Constantine, la librairie Belouizdad élisant domicile au siège de l’ex-société nationale d'édition et de diffusion (SNED) oeuvre à intéresser ses clients à travers une gamme de livres et d’ouvrages aussi intéressante que diversifiée. Le propriétaire de la librairie, Larbi Rebai, confie à l’APS qu’il cultive une passion plutôt que d'exercer un métier. "La vente du livre et le métier du libraire ne rapportent pas d’argent", concède-t-il.

Exerçant ce métier de libraire depuis 23 ans, M.Rabie avoue que son "commerce" ne doit son salut qu’aux livres parascolaires et ceux de l’histoire et du Droit. "Les livres parascolaires se vendent à longueur d’année et j’ai pu fidéliser une clientèle composée essentiellement d’étudiants pour les livres de Droit et une autre, celle de la vieille école qui maintien son engouement intact pour le livre de l’histoire concernant la ville de Constantine, la guerre de Libération nationale et les figures emblématiques du pays", se félicite-t-il.

La librairie comprend un espace pour le livre d’enfants, un autre pour les livres de théologie, une aile réservée au décor et à l’architecture, et une autre pour la littérature classique anglaise. "Les livres importés, en médecine et en informatique, sont souvent dépassés. Les connaissances de ces deux domaines se renouvellent périodiquement et nous nous sommes toujours pas à jour, notre approvisionnement reste tributaire des importateurs du livre", commente M.Rebai.

Dans cette librairie, les auteurs Paul Coelho, Marc Levy, Ahlem Mostaghanemi et tout récemment Guillaume Musso "tentent" de renverser la vapeur et d’accrocher un lectorat pour renouer avec la lecture. "Ce sont les auteurs les plus demandés en dehors des livres d’histoire et de droit", confirme le libraire.

Evoquant un métier "en perte de vitesse", un autre libraire du centre-ville s’empresse de dire que la notion du libraire est "assez confuse" dans notre pays et qu’il faut distinguer entre "le libraire professionnel et le libraire papetier". Il appuie également que le libraire professionnel est toujours attentif à la demande de ses clients, lit beaucoup et suit l’actualité du livre.

Il ajoute que chez un libraire professionnel, c’est important de disposer d’un fond d’écrivains algériens et de littérature classique. "Kateb Yacine, Malek Haddad, Abdelhamid Benhadouga, Assia Djebar, Victor Hugo ou Emile Zola constituent un must chez un libraire même si on en vend qu’un livre par an", lance-t-il, convaincu.

Chez ce libraire, les livres relatant l’Histoire de l’Algérie, la guerre de Libération nationale, l’actualité-polémique ou encore les témoignages sont "les titres les plus vendus". Pour lui, Amin Maalouf et Nadjib Mahfoud demeurent des écrivains dont les oeuvres sont demandées et que tout récemment l’auteur John Green a fait son entrée dans sa librairie, dans le hit parade des auteurs les plus sollicités.

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