La France, malade du tabac, a inauguré vendredi les premiers paquets de cigarettes neutres, une mesure phare de la loi sur la santé dans le cadre de la lutte contre le tabagisme. Plus d'un tiers des Français se déclarent fumeurs et le pays enregistre près de 80.000 morts par an, soit plus de 200 par jour, première cause de mortalité évitable, indiquent des chiffres officielles.
Près d'une personne sur deux fume entre 18 et 34 ans. En 2014, plus de quatre jeunes de 17 ans sur dix déclaraient avoir consommé du tabac au cours des trente derniers jours.
Dans la population masculine, la proportion de fumeurs réguliers a baissé depuis les années 1960, alors que dans la population féminine, la proportion de fumeuses régulières a augmenté sur le long terme, passant de 10 à 26 %.
Suite à une directive européenne, la France a adopté, la première en Europe, de nouvelles mesures, qualifiées de «choc», pour lutter contre le fléau du tabagisme, avec d'abord le paquet de cigarettes neutre, qui seront obligatoires à compter de janvier 2017, et l'interdiction des arômes et additifs particulièrement attractifs pour les jeunes.
A cet effet, les fabricants de tabac n'auront plus le droit de produire pour le marché français des paquets de cigarettes tels qu'ils sont connus actuellement et il en de même pour les cartouches ou le tabac à rouler. Les paquets doivent être fabriqués sans logo, ni marque.
Ils auront tous de couleur vert foncé, avec uniquement des avertissements sanitaires et des photos de malades, même si les paquets anciens coexisteront avec les neutres, expérimentés en Australie depuis 2012, dans les bureaux de tabac, le temps d'écoulement des stocks.
Il est à rappeler que l'essentiel du prix des cigarettes est constitué de taxes (plus de 80 %) et les fabricants touchent moins de 10 % du prix des paquets.
Dans le cadre Programme national de réduction du tabagisme 2014-2019, le gouvernement français ambitionne d'aboutir, en 2032, à ce que les enfants, nés en 2014, constituent la première génération sans tabac. Pour renforcer la prévention, il a mis en £uvre un fonds de prévention doté de 32 millions d'euros. Deux grandes campagnes de communication sont prévues.
L'une, qui commencera lundi prochain pour prendre fin le 30 juin, concernera la sensibilisation par affichage, en radio et sur Internet pour lutter contre les idées reçues relativisant l'impact du tabac sur la santé.
La deuxième, en novembre 2016, «Moi(s) sans tabac», est une campagne conçue comme un défi collectif pour inciter le plus grand nombre de fumeurs à arrêter de fumer pendant 30 jours.
