Coopération

Brahimi écarte une partition de la Syrie et appelle à la conjugaison des efforts pour le règlement de la crise

Publié par DK News le 22-05-2016, 19h25 | 39
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L'ancien émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a exclu hier à Alger, une partition de la Syrie, appelant à la conjugaison des efforts internationaux et à l'association de toutes les parties régionales afin de trouver une solution à la crise syrienne.

La Syrie n'est pas menacée par une partition comme aiment à le prétendre certains et malgré la tentative des Kurdes visant à établir une entité indépendante comme en Irak. Elle est plutôt menacée par un effondrement de l'Etat et une prise de pouvoir par ce qu'on appelle "Les Emirs de la guerre", a indiqué M. Brahimi lors d'une conférence au siège du Conseil de la Nation intitulée "Révolutions arabes: réalité, mythe ou complot?"  

Il a précisé qu'entre autres facteurs qui se dresseront devant une division de la Syrie, figure la diversité qui reste une caractéristique de la société syrienne pour en faire une "mosaïque composée de sunnites, de chiites, de chrétiens et de druzes", relevant que "les chrétiens, eux même, sont divisés en plusieurs groupes".

Il a cependant, déploré l'"incapacité des frères syriens de régler leur crise", estimant que "les parties qui doivent leur apporter aide et soutien sont les pays de la région qui est, elle, divisée et incapable, à son tour, d'aider les Syriens à résoudre leur crise justifiant ainsi un recours à une autre sphère, en l'occurrence la sphère internationale qui compte les Etats-Unis et la Russie".

D'autre part, le diplomate algérien s'est attardé sur le rapprochement américano-russe constaté récemment et qui augure d'un "début de règlement", écartant dans le même temps, l'existence d'un plan visant à établir un nouveau Sykes Picot.

Il expliquera ce rapprochement entre ces deux pays par la grande affluence des réfugiés syriens vers l'Europe suscitant un "réveil général" et plus précisément aux Etats-Unis et en Russie.
Désormais, ils réalisent que la menace ne pesait pas uniquement sur le peuple syrien, aujourd’hui brisé et divisé, mais sur tout le monde occidental, a-t-il fait remarquer.

L'ancien diplomate a insisté à ce propos, sur les appréhensions de Moscou à ce sujet d'où, ses démarches aux cotés de Washington, pour trouver un règlement rapide à la crise syrienne, arguant que l'échec des deux parties à conclure un "accord global"  sur la crise était principalement dû au fait que le pays de la région et d'autres européens n'étaient toujours pas disposés à aider le peuple syrien à surmonter sa crise.

L'ancien ministre des Affaires étrangères a estimé en outre, nécessaire de "prendre en compte l'intérêt du peuple syrien quant au règlement de la crise", rappelant que "certaines parties évoquaient d'ores et déjà leurs propres intérêts dans la région".  "Si l'on replaçait l'intérêt du peuple syrien au centre des priorités, le règlement serait plus aisé et quand cela se réalisera, se réaliseront alors les intérêts des autres peuples", a-t-il poursuivi. 

Concernant le rôle de la Ligue arabe dans le règlement de la crise syrienne, il a affirmé que "celle-ci avait tenté d'intervenir dans un premier temps et des prémices de succès pointaient à l'horizon mais les démarches se sont vite évanouies car ayant pris une toute autre tournure non constructive".  Pour ce qui est de l'Algérie qui n'a de cesse appelé à faire prévaloir le dialogue politique pour le règlement des crises, il a rappelé que "les relations algéro-syriennes sont historiques et solides et s’inscrivent dans le cadre de la responsabilité morale et l'intérêt commun". 

Il est impératif pour trouver une solution véritable à la crise syrienne, a-t-il dit, d'associer toutes les parties régionales à leur tête l'Iran, "en raison de sa présence remarquable en Syrie et en tant que partenaire incontournable dans le règlement de la crise".  En 2012, M. Lakhdar Brahimi est désigné émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe pour le règlement de la crise syrienne avant de démissionner en 2014, du fait de l'aggravation de la situation et de l'impossibilité de parvenir à une issue.

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