Les banques sont en première ligne dans la nouvelle approche économique du pays basée sur une gestion efficiente des financements, a déclaré, mardi à Alger, le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa.
«Le pays passe d'une phase d'investissement à grande échelle à une phase de financement de l'économie de façon efficiente (à) Nous passons d'une vision macroéconomique vers une vision microéconomique et dans cette nouvelle vision les banques sont en première ligne», a indiqué le ministre lors de la conférence annuelle de l'Association régionale des banques agricoles pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord (NENARACA).
«L'Algérie finira l'année avec un taux de croissance autour des 4% et nous projetons d'atteindre un taux de 7% vers l'année 2018 et pour ce faire, les mécanismes de financement sont très importants», a-t-il souligné.
Concernant le thème de la rencontre à savoir le recouvrement des crédits agricoles, M. Benkhalfa a estimé que l'adoption d'instruments de recouvrement efficaces étaient une nécessité pour permettre aux banques d'accorder de nouveaux crédits et donc de soutenir l'économie de leurs pays respectifs.
A ce propos, il a exhorté les participants à la conférence d'échanger leurs expériences dans les aspects techniques directement liés à la question des recouvrements.
D'autre part, il s'est réjoui du fait que l'Algérie se soit engagée dans une démarche d'exportation de certains produits agricoles.
Par ailleurs, les conférenciers ont évoqué en outre la question des troubles politiques que connaissent certains pays membres de l'Association notamment de la Libye, l'Irak et la Syrie.
Selon le secrétaire général de l'Association, Mohamed Rechrache Mustapha Khadar, «la conjoncture de révolte et de guerre dans laquelle sont plongés certains pays arabes représente un sérieux obstacle face aux banques en matière de recouvrement et beaucoup d'entre elles sont actuellement en réel danger «.
Il a regretté, en outre, le fait que la participation des pays en proie à la guerre se soit réduite à un simple rôle symbolique dans cette association basée à Amman (Jordanie) et qui compte 23 pays, majoritairement arabes. Les participants à la conférence qui s'étale sur deux jours devront faire des exposés sur les crédits agricoles dans leurs pays respectifs avant d'élire un nouveau conseil exécutif.
13 milliards de dollars de crédits accordés par la BADR depuis sa création
Le président-directeur général de la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR), Boualam Djebbar a révélé lors de son intervention que, depuis sa création en 1982, la banque a accordé des crédits d'un montant de 13 milliards de dollars environ au profit de clients dont 85% exercent dans le secteur agricole.
Il a tenu à préciser que la BADR accompagne les exploitants agricoles mais également les opérateurs spécialisés dans l'industrie agroalimentaire et la fabrication d'équipements mécaniques destinés au secteur agricole.
Interrogé par l'APS au sujet de l'état de recouvrement des crédits de la BADR, M. Djebbar, sans donner de chiffres précis, a assuré que la situation s'est beaucoup améliorée au cours de ces dernières années en raison de la clarification des statuts des terres agricoles.
«Aujourd'hui, il y a d'une part les parcelles appartenant à des particuliers et, de l'autre, celles accordées en concession (régies par la loi 2010 modifiant celle de 1987). Les choses sont aujourd'hui plus claires car nous pouvons identifier les parcelles de terrains et les propriétaires», explique M.
Djebbar qui signale que la nouvelle loi permet de mettre en hypothèque les terres relevant du régime des concessions agricoles.
De son côté, le P-DG adjoint de la BADR, Sidali Benyamina a révélé que la banque qui dispose de 300 agences au niveau du territoire national a accordé au cours des trois dernières années un total de 4000 crédits à l'investissement et plus de 50.000 micro-crédits.