
Voir son ado s'empiffrer à table et au goûter a parfois de quoi inquiéter les parents. Qu'ils se rassurent, les ados ont besoin de manger, et vraiment plus que nous !
"Un ado, il vaut mieux l'avoir en photo qu'en pension", dit-on souvent. Ce coup de fourchette spectaculaire est donné généralement autour de 12 ans pour les filles, quand elles sont en pleine croissance et ont besoin de 2200 Cal par jour environ. Pour les garçons, cela peut arriver plus tard, entre 14 et 17 ans. Il leur faut alors 3000 à 3500 Cal quotidiennement.
Il lui faut davantage de glucides
Effrayantes, la quantité de pâtes qu'il peut ingurgiter ! En fait, c'est une manière de couvrir des besoins plus importants en glucides. « Impossible d'évaluer précisément la quantité nécessaire, mais ce qui est certain, c'est que votre ado peut sans problème en manger midi et soir », rassure le Dr Dominique-Adèle Cassuto, endocrinologue-diabétologue, attachée au service nutrition de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris). Ce qui permet aussi de limiter ses grignotages entre les repas. « Laissez-le gérer les quantités à table, sans lui dire qu'il va se rendre malade, ou pire, qu'il (et surtout elle) va grossir, recommande le Dr Cassuto.
A vous de veiller à la qualité et à l'équilibre alimentaire. »
Bien sûr, votre ado doit aussi avoir son quota de fruits, de légumes, de laitages, de viande et de poisson. S'il décrète que les légumes le dégoûtent, tentez les crudités qui passent mieux. Et si il ne veut plus entendre parler de viande , compensez avec des légumes farcis à la viande hachée.
Il mange plus souvent pour fractionner
« Trois repas par jour ne suffisent pas à couvrir l'apport calorique dont un ado a besoin, explique le Dr Cassuto, car il faudrait alors des portions géantes. » Laissez-le donc fractionner en musclant le petit déjeuner et en le laissant prendre de solides goûters. Il n'est pas inquiétant qu'un ado dévore en rentrant du collège ou du lycée, et s'il vous dit qu'il a faim, croyez-le. En général, c'est qu'il n'a pas son compte à la cantine. N'hésitez pas à lui demander ce qu'il a mangé pour équilibrer le dîner.
Manger beaucoup n'est pas un problème à l'adolescence, mais manger tout le temps pose question. Votre ado mange-t-il suffisamment à table ? « Demandez-lui aussi s'il mange vraiment par faim ou plutôt par ennui ou quand il est stressé… L'occasion de réfléchir ensemble aux dérivatifs possibles, aux causes du stress et aux moyens de le contrôler », conseille le Dr Cassuto.
S'il est en surpoids, on reste vigilant
Vérifiez d'abord que votre ado est en surpoids avec votre médecin, qui prendra en compte la croissance et la taille. Beaucoup d' adolescentes se trouvent trop rondes mais avoir des rondeurs à 15 ou 16 ans, c'est normal et ça passe. Surtout si on ne fait pas une fixation dessus. Faites le point sur l'activité physique. C'est peut-être sur le sport qu'il faut forcer.
Pour que votre ado soit mieux dans son assiette , évitez à la maison les aliments trop caloriques (pâtes à tartiner, chips, mais aussi smoothies ...), inutiles, gras et sucrés, surtout en gros conditionnements qui sont vidés au même rythme que les petits. Proposez toujours des légumes à table pour accompagner les féculents. Laissez-le se resservir, mais en petite quantité. Incitez-le à manger lentement et jamais devant l'ordinateur ou la télévision.
Jeux vidéo : 5% des ados y jouent entre cinq et dix heures par jour
L'utilisation excessive de jeux vidéo peut entrainer des conséquences graves chez l'adolescent. Un nouveau rapport de l'Inserm préconise le développement de leurs compétences psychosociales.
L'Institut national de la santé (Inserm) a rendu public un rapport concernant la vulnérabilité des adolescents face aux pratiques addictives. Si le bilan montre que la consommation de certaines substances psychoactives reste élevée chez les adolescents, elle se penche également sur les nouvelles formes d'addiction, à savoir, les jeux vidéo et l'usage d'Internet.
Selon les données recueillies par l'Inserm en 2011, 5% des adolescents de 17 ans joueraient aux jeux vidéo entre cinq et dix heures par jour et 3 à 5% passent plus de dix heures par jour sur Internet. Par jeu vidéo, l'Inserm entend tous les jeux réalisés à travers un dispositif informatique comme un ordinateur, une tablette ou un smartphone, relié ou non à une connexion Internet, dans lequel le joueur agit seul ou en réseau avec d'autres joueurs sur un environnement virtuel. « Les critères d'addiction sont en discussion mais un consensus semble émerger sur l'usage problématique avec des critères qui intègrent l'isolement, la perte de contrôle et les conflits avec l'entourage. L'adolescent ressent rarement de la souffrance, à l'inverse de son entourage », indique l'établissement public.
Les chercheurs reconnaissent un côté positif aux jeux vidéo concernant le développement des fonctions cognitives et spatiales, mais conseillent une certaine vigilance et préconisent de développer les compétences psychosociales des adolescents.
En effet, les conséquences d'une addiction aux jeux vidéo peuvent se traduire par un fort isolement, de la tristesse, de l'anxiété, des difficultés pour dormir et, plus généralement, des problèmes d'ordre psychique et somatique. Environ 26% des jeunes affirment rencontrer des problèmes à l'école à cause des jeux vidéo.
L'Inserm note également un lien entre l'utilisation excessive des jeux vidéo et l'usage de substances addictive comme le tabac, le cannabis, l'alcool et les boissons énergisantes.
Les adolescents issus de milieux sociaux défavorisés auraient plus de chance de devenir accro aux jeux vidéo, tout comme ceux dont les parents souffrent de conduites addictives.
Les ados : manquent de plus en plus de sommeil
Les ados devraient dormir entre 8 et 10 heures par nuit pour ne pas souffrir de problèmes de concentration ou de troubles alimentaires. Pourtant, ils sont de moins en moins nombreux à avoir leur compte d'heures de sommeil.
Des chercheurs de l'Université de santé publique de Columbia (Etats-Unis) ont constaté que le nombre d'heures de sommeil nocturne chez les adolescents avait diminué au cours des 20 dernières années. Selon les résultats d'une étude publiée dans la revue médicale Pediatrics, les étudiants et les adolescents des classes socio-économiques les plus faibles sont moins susceptibles de dormir 7 heures ou plus chaque nuit.
Pourtant, avoir suffisamment d'heures de sommeil est vital pour la bonne santé. La durée idéale d'une nuit de sommeil diffère selon l'âge et devrait être de 8 à 10 h pour les adolescents. S'ils n'atteignent pas ce compte optimal de sommeil, les ados voient diminuer leurs capacités à réfléchir et à raisonner et peuvent être sujets à des sautes d'humeur. Le manque de sommeil est également associé au gain de poids, aux problèmes scolaires et la toxicomanie.
63% des ados dorment plus de 7 heures par nuit
Pour leur étude, les chercheurs ont analysé les données de surveillance épidémiologique de 272 077 adolescents, entre 1991 et 2012. Ils se sont ainsi aperçu que la durée de sommeil des adolescents avait diminué au cours des 20 dernières années, et que la plus forte baisse touchait les ados de 15 ans. "En 1991, 72% d'entre eux déclaraient dormir plus de 7 heures par nuit. En 2012, le nombre était tombé à 63%" expliquent les chercheurs.
"Un manque de sommeil peut sérieusement compromettre les années d'adolescence, affectant les performances dans les examens scolaires. Cela influe négativement sur leur état de santé mais pourrait également affecter leur santé future".
Pour confirmer leurs dires, une étude récente a montré que les adolescents qui avaient du mal à dormir avaient plus de risques d'être adeptes du "binge-drinking" , d'avoir une sexualité à risque ou encore de prendre de la drogue plus tard. Tandis que d'autres recherches, portant sur le surpoids, a montré que les ados qui accumulent une dette de sommeil ont un risque d'obésité accru de de 20% à l'âge adulte.
Mon ado est en crise :comment l'aider ?
C'est parfois compliqué de rester calme lorsque vous ne comprenez pas les réactions bizarres des adolescents. Les clés pour adopter la bonne habitude.
L'adolescence est un processus normal du développement d'un individu. Elle marque le passage de l'enfance à la vie d'adulte. Ce qui ne peut se faire qu'en prenant de la distance par rapport à ses parents. Souvent par l'opposition. Pour certains, ce passage se fait sans trop de bruit, pour d'autres la crise d'adolescence est plus violente. Plus le lien aura été fusionnel, plus la séparation sera difficile.... "Un enfant qui ne fait pas de crise du tout, c'est parfois un enfant qui ne s'autonomise pas et qui risque de le faire plus tard", constate Catherine Vanier, psychanalyste, auteure de "Qu'est-ce qu'on a fait à Freud pour avoir des enfants pareils ?" (éd. Flammarion).
Il (elle) s'enferme dans sa chambre
Il s'isole , claque la porte, vous interdit de le déranger, reste des heures à "larver" sur son lit, sa chambre commence à ressembler à un dépotoir.... "Inconsciemment, il cherche à marquer son territoire, à vous signifier des limites, car il vous trouve trop intrusif, curieux ou moralisateur, explique Catherine Vanier. Il veut aussi vous dire qu'il grandi et qu'il cherche de toutes ses forces à se séparer de vous, pour exister en tant qu'individu. "Sa chambre, en quelque sorte, c'est comme son corps : c'est privé.
Le mieux, respecter son territoire, même si cela est difficile pour vous. Il ne veut pas faire le ménage, c'est son droit. Mais à son tour ensuite de respecter la vie dans les pièces communes de la maison où là, il devra se montrer plus sociable et coopératif. Cet isolement n'est pas inquiétant si votre enfant continue d'être en contact avec le monde extérieur : ses copains, ses cousins, ses profs, son grand-frère, une grand-mère... Bref, avec tout le monde, sauf vous !
Elle veut faire un régime
Elle a un appétit d'oiseau , fait un passage éclair tous les soirs à table et vient de bannir à jamais les pains au chocolat du dimanche matin ! "En pleine puberté, votre adolescente est en train de prendre des formes, alors que tous les magazines lui disent que d'être féminine, c'est de ne pas en avoir, explique Dominique Tourrès, pédopsychiatre, auteure de "J'ai un ado à la maison" (éd. Scrineo). Prendre des formes, c'est aussi réaliser qu'elle peut plaire aux garçons, ce qui peut parfois lui paraître effrayant."
Que faire ? L'aider à prendre conscience que l'idéal de beauté vanté dans les magazines féminins n'est pas la réalité. Les photos des mannequins sont retouchées par un logiciel gommant les imperfections. "Mieux qu'un beau sermon sur les dangers d'un régime, je préfère encourager les mères à montrer leur propre féminité", explique Dominique Tourrès.
Lorsque vous apercevez une femme dans la rue que vous trouvez belle, n'hésitez pas à le dire, en précisant que cette fille a du charme, est lumineuse... Si la vôtre s'obstine, mais ne maigrit pas pour autant, il n'y a pas de quoi s'alarmer. Si son alimentation devient trop sélective et son poids diminue, une visite chez le médecin est utile.
Elle pleure car elle insultée sur les réseaux sociaux
Elle vous avoue que depuis quelques jours des élèves sont en train de colporter des ragots sur elle sur le Internet . En effet boule de neige, elle reçoit des messages insultants d'amis de ses amis. "Ce qui pose problème, c'est l'ampleur donnée par les réseaux sociaux. Autrefois la rumeur ne dépassait pas les limites de la cour d'école, ce qui limitait l'impact psychologique sur l'ado visé", déplore Dominique Tourrès.
Vous pouvez d'abord la féliciter d'avoir eu le courage de vous en parler. Puis lui expliquer qu'elle n'y est pour rien, que vous auriez dû contrôler de plus près son compte Facebook. Demandez-lui de ne pas répondre aux attaques (on ne joue pas longtemps avec une balle qui ne rebondit pas). Pourquoi ne pas clôturer son compte avec son accord puis en recréer un autre sous un pseudo qu'elle ne communiquera qu'à ses proches.
Ados : plus on leur hurle dessus, plus ils ont des comportements à risque
Le comportement de nos ados a souvent tendance à nous faire sortir de nos gonds. Pourtant, les chercheurs nous disent que plus ont leur crie dessus, plus ils s’installent dans des comportements à risque.
« Arrête de crier » n’est pas seulement le conseil que vous pourriez donner à votre adolescent. C’est aussi un conseil que les ados pourraient donner à leurs parents si ces derniers ne veulent pas les voir sombrer dans une forme de dépression ou s’installer dans des comportements à risque.
C’est en tous cas la conclusion d’une étude menée par les chercheurs de l’Université de Pittsburgh, aux Etats-Unis et qui vient d’être publiée dans la revue Child development .Cette étude montre qu’élever la voix et tenir des propos sévères ou rigides face à des adolescents est contre-productif.
En haussant le ton et en choisissant des mots parfois durs à entendre, vous espérez attirer l’attention de l’adolescent sur son comportement. Mais, à l’inverse, il va alors s’installer dans un comportement rebelle.
Pour mener cette étude, les chercheurs américains ont suivi les 970 élèves d’un lycée de Pennsylvanie et leur ont demandé (ainsi qu’à leurs parents) de remplir des questionnaires régulièrement pendant deux ans. Ils se sont aperçus que les ados qui avaient de régulières altercations verbales avec leurs parents, avaient plus de problèmes dans les mois qui suivaient : dépression, mensonges, désobéissance scolaire, vol ou bagarre étaient le plus souvent enregistrés chez ces ados. Et plus les parents montraient des signes d’hostilité verbale, plus les jeunes devenaient rebelles et irritables.
Parler plutôt que crier
« Avons-nous été surpris par les résultats de cette étude ? Oui et non ! » a déclaré le Dr Wang, professeur de psychologie à l’Université de Pittsburgh, qui a dirigé cette étude. « Oui parce qu’en tant que parent, j’ai le sentiment que hausser le ton pour rappeler un enfant à l’ordre et lui rappeler les limites à ne pas franchir est un comportement que nous partageons tous.
Non parce que je sais aussi que les ados sont très sensibles à la façon dont on les voit et on les juge.
Nous en avons conclu que crier est préjudiciable en toutes circonstances et qu’il vaut mieux prendre le temps d’expliquer pourquoi un comportement n’est pas acceptable plutôt que de laisser exploser sa colère.»