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TIC et gestion des catastrophes : Une nécessaire cohérence

Publié par Par Samy yacine le 30-03-2014, 15h09 | 243
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Chercheurs, managers et organismes en charge de la gestion des catastrophes naturelles ont débattu deux jours durant,  au CERIST (Alger), les 24 et 25 mars, pour trouver un terrain de travail commun pour une meilleure mobilisation des technologies de l’information et de la communication dans la gestion des situations d’urgences, suite à des catastrophes.

Sous l’intitulé ‘’ICT –DM 2014, pour Technologies de l’Information et de la Communication et gestion des catastrophes, le Centre d’Etudes et de Recherche  en Information Scientifique et Technique a abrité les 24 et 25 mars dernier, une importante manifestation  scientifique et technique  à laquelle ont pris part des chercheurs d’universités étrangères impliquées dans la recherche sur la thématique, des chercheurs nationaux ainsi que des institutions concernées d’une manière ou d’une autre par la gestion des situations de crise engendrées par les catastrophes. 

Le recours aux technologies de l’information et de la communication est devenu monnaie courante dans presque tous les domaines de l’activité et de la vie de l’être humain.  Dans le domaine précis de la gestion des catastrophes, les spécialistes redoutent particulièrement la  gestion du temps qui peut être un élément fondamental dans la réduction des effets des catastrophes sur les populations. Insistant particulièrement sur cet aspect de l’importance des TIC, Madame Nouali Taboudjemat Nadia, maître de recherche au CERIST, explique dans un éditorial du bulletin d’information trimestriel  CERISTNEWS  que « les TIC peuvent jouer un rôle de catalyseur dans la réduction des risques de catastrophes grâce à l’alerte préventive, la coordination et le suivi des activités de secours et des ressources, l’enregistrement des connaissances et des expériences, et la sensibilisation ».

Un peu plus loin, dans ce même numéro, et dans un dossier spécial, l’universitaire du Cerist  évoque les différentes technologies requises pour al gestion des situations de catastrophes et qui peuvent être « des systèmes d’information spatiale…la télédétection…l’internet, les sites web et les portails, les systèmes de communication…et cartographiques. » 

Une autre universitaire, Claire Brossaud de l’université de Lyon (France), traite de la même problématique dans un article intitulé « Usages des TIC et rapports à l’incertitude en situation de catastrophes naturelles » mis en ligne sur le site http://developpementdurable.revues.org/, dans lequel elle considère que  le recours aux TIC et particulièrement « aux outils numériques  est aujourd’hui devenu un enjeu socio-politique majeur dans des situations de gouvernance fortement marquées par l’incertitude. » 

Pour une meilleure   gestion des aléas induits par les situations de catastrophe, explique-t-elle, «  il est devenu aujourd’hui banal de faire appel à des experts (environnementalistes, psychologues, psycho-sociologues, consultants) et à des technologies innovantes pour intervenir sur toutes sortes de facteurs de dérégulation : identitaires, organisationnels, institutionnels, etc. »

Pour donner une image plus concrète de l’importance des TIC, le professeur R.K Pachauri, à la tête de l’Institut de l’énergie et des ressources indiennes , lauréat d’une Prix Nobel, dans une conférence donnée en 2009, fait cette comparaison dans un article du site http://fr.globalvoicesonline.org/, intitulé Le rôle des TIC dans la gestion des catastrophes : ‘’Lorsqu'un ouragan touche la côte de Floride, l'infrastructure en place est utilisée afin que les personnes susceptibles  d'être affectées soient prévenues suffisamment à l'avance, et des cantons entiers sont évacués. 

Lorsqu'un cyclone, même de faible intensité, touche les côtes du Bangladesh ou de l'état d'Orissa en Inde, il cause d'importants dégâts, non seulement à cause du manque d'abris et d'infrastructures pour loger les rescapés, mais les systèmes utilisés pour prévenir les habitants à l'avance et les guider sont inadaptés.’’ Les spécialistes débattent des différentes façons de mettre à contribution les TIC à tous les  niveaux et surtout aux étapes successives de la gestion des catastrophes qui vont de  la prévention, à la gestion du moment de crise puis au suivi des retombées.

Même si l’approche peut paraître aisée, le problème de la mobilisation des technologies est complexe, comme le rappelle le chercheur canadien Michael Gurstein, dans un article publié en 2005 sur The Journal Of Community Informatcis, repris par le même site, dans lequel il traite de la difficulté de l’exploitation de l’information lors du tsunami du 26 décembre 2004 qui a touché le sue est asiatique :

« Certaines personnes avaient l'information : les scientifiques qui ont détecté le tremblement de terre et pouvaient comprendre comment il pouvait entrainer un tsunami, et ceux qui ont senti le premier impact ou du tremblement de terre ou du tsunami, mais ne pouvaient pas l'utiliser.

D'autres personnes avaient besoin de l'information, les villages côtiers tout autour de l'Océan Indien, mais ne pouvaient pas ou étaient incapables de “l'obtenir”, du moins, à temps et sous une forme utilisable. Les “degrés de séparation” imposés par la nationalité, la langue et, peut-être le plus important, par les domaines de connaissances et la profession (et par conséquent le manque de liens sociaux, de réseau basé sur les relations de confiance, de voies de communication et ainsi de suite) ont entravé la communication entre les deux groupes et on peut se demander si c'est simplement parce que notre monde interconnecté en était à ses premiers balbutiements ou s'il s'agit d'un phénomène plus profond et permanent. »

Des questions auxquelles les participants à la conférence du CERIST ont tenté d’apporter des éléments de clarification, pour faciliter la mise en place de mécanismes de cohérence dans la mobilisation des ressources numériques, et une meilleure coordination entre les  différents intervenants, et surtout entre eux et les populations en détresse. Ceci, d’autant, explique Madame Nouali, dans un dossier publié dans le même numéro de CERISTNEWS que « Les scenarios d’éventuels tremblements de terre et d’autres catastrophes  telles que les inondations dans les environs d’Alger et même d’autres wilayas ne sont pas à écarter ».  

L’innovation dans  cette manifestation du CERIST réside  dans la diversité  des invités et intervenants venus d’horizons différents avec des problématiques et des approches variables selon les domaines de  compétence et le niveau d’implication dans la gestion des situations d’urgence.  Des expériences étrangères ont été exposées, à l’instar de celle de cette enseignante universitaire néerlandaise, Professeur Sisi Zlatanova, qui a longuement présenté des cas de mobilisations de nouvelles technologies pour améliorer l’efficacité de la gestion des catastrophes naturelles ou de celles engendrées par l’homme. 

D’autres intervenants nationaux ont également mis en relief l’expérience algérienne en la matière ainsi que les moyens légaux, institutionnels, techniques,  humains et financiers investis par notre pays en ce domaine. Outre une nécessaire coordination, il ressort que la base de tout cela repose sur l’élément humain qui doit demeurer  l’objet mais aussi  le sujet de tout dispositif.

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