Société

Islam et identité en France : Encore l’amalgame !

Publié par Cherbal E-M le 12-06-2016, 14h20 | 31
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Pas encore officiellement déclaré candidat à la course pour la présidentielle de 2017, le patron de la droite du parti Les Républicains réédite ce qu’il a déjà fait en 2007 puis 2012, et ce pourquoi les Français l’ont désavoué. A la faveur d’une sortie électorale dans la région de Lille, dans le nord, il s’en est pris violemment à l’Islam comme source, à ses yeux,  de danger pour l’identité française.

Dans un amalgame savamment entretenu entre Islam et immigration, il commence par rappeler que «  que la France, ‘’un pays chrétien ‘’, doit être ‘’respectée ‘’ par ‘’ceux qui veulent y vivre’’ »,  relate le site du quotidien gratuit français 20minutes.fr.  Se disant militant de la ‘’pensée libre’’, il s’élève contre « cette police de la pensée qui fait que quand on dit "islam" on est catalogué islamophobe, quand on dit "immigration" on est catalogué xénophobe».

La France chrétienne qu’il défend serait ainsi devenue victime d’un contexte général qui lui dénierait son droit à assumer son identité :    « Pourquoi chacun aurait-il le droit de défendre son identité particulière et la majorité des Français, ceux qui se sentent Français comme l’air qu’on respire, n’auraient pas le droit de dire la France est un esprit, la France est une âme, la France est une culture, la France est une langue ? », s’interroge-t-il dans une tentative de se rallier une opinion publique française qui le renvoie au fin fond des sondages.

Jouant sur le registre qu’il cultive le mieux, celui de la peur et de l’opposition entre franges de la société française il  voit un avenir incertain pour la France, voire même déclare-t-il,  « un risque d’affrontement si la République ne reprend pas les choses en mains et ne fait pas respecter les règles communes à tout le monde». Rien que cela. 

Il avertit sur une probable «confrontation avec un islam identitaire », tout en essayant de faire le distinguo  en précisant qu’il  « ne parle pas de l’islam que l’on confesse dans l’intimité de la vie privée. Je parle de l’islam militant qui se présente à nous comme un bloc et qui impose à ses fidèles des règles de vie contraignantes ».

Les propos de l’ancien président français, en embuscade pour les prochaines échéances présidentielles, ont naturellement soulevé un tollé de réactions de  la classe politique française qui y a vu une tentative désespérée de Sarkozy pour  revenir dans la course avec des méthodes pourtant déjà sanctionnées par les électeurs français.

Réagissant à ces déclarations, Abdellah Zekri, responsable au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM)  affirme à l’AFP que «M. Sarkozy va plus loin que le Front national au prétexte de le combattre, il semble là pour attiser le feu ».

Quant au souci de Sarkozy de fixer des règles pour contenir la menace de l’Islam, M. Zekri lui  rappelle « que c’est même lui qui les a fixées  en favorisant la création du CFCM en 2003, alors qu’il était ministre de l’Intérieur », note l’AFP.

Parmi les grosses pontes du parti socialiste, Ségolène Royal est intervenue sur un plateau de télévision pour dénoncer cette ‘’tentative d’enfumage de l’électorat de droite’’, et dire qu’elle a « l'impression que c'est un film du passé, ce qu'on vient de voir. On ne sait même plus dater. On a l'impression d'une répétition de discours sans cesse entendus, qui ont déjà été d'ailleurs sanctionnés par les Français. Cette tension permanente, cette capacité à opposer les gens les uns aux autres...», dans des propos repris  par le site lefigaro.fr
Pour sa part, le responsable du parti de gauche Jean Luc Melenchon a indiqué  dans un message sur Twitter que ‘’Sarkozy  est en plein délire ethniciste à Lille’’.

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