
Les medias britanniques ont consacré samedi la majorité de leur espace au référendum de jeudi estimant que le Royaume uni est actuellement plongé dans l’incertitude après avoir voté pour une sortie de l’Union Européenne (UE).
Si le Daily Telegraph fait partie des rares médias à voir en le Brexit (sortie britannique) la "naissance d’une nouvelle Grande Bretagne", et un "temps pour l’optimisme et un nouveau départ", le reste de la presse britannique a considéré de vote par 51,9 pour cent pour la sortie de Londres de l'UE, un "risque comprenant beaucoup d’incertitude". Le Daily télégraph a néanmoins souligné que le résultat du référendum a montré une "division profonde" au sein du Royaume-Uni, estimant qu’il incombait au prochain gouvernement la tâche d’y remédier. Le Daily Mail indique, par contre, que "la Grande-Bretagne va prendre un boomerang" avec la décision des électeurs de voter "contre une classe politique arrogante et insaisissable et contre le mépris de l’élite de Bruxelles". Dans sa Une, et en grand caractère, Le Daily Mirror s’est interrogé "qu'est-ce qui va se passer maintenant?".
Le Guardian a écrit dans son éditorial "Notre économie, notre union et notre position dans le monde sont en danger", estimant que les répercussions de la décision de quitter l'Union européenne seront "profondes et dureront longtemps" et que leur impact se répercutera également sur tout le continent européen. Le journal a indiqué que les conséquences du choix des électeurs "ont commencé à former l'avenir de la Grande-Bretagne de manière profonde et potentiellement dangereuse", ajoutant que le pays a entamé une période "dangereuse nécessitant un changement de nos politiques et notre économie".
Il a également souligné la nécessité de faire face à un risque réel de la désunion du Royaume Uni, surtout après le vote de la majorité en Ecosse et en Irlande du Nord pour rester au sein de l'UE. Le Guardian a incriminé le Premier ministre David Cameron, pour avoir été "l'homme qui a mit en danger l'avenir du pays juste pour régler les difficultés et les divisions au sein de son propre parti (NDLR :conservateur)". Le Financial Times a regretté que les électeurs britanniques aient "rejeté les conseils de leur gouvernement et la plupart des économistes et des alliés internationaux du Royaume Uni et soutenu juste une seule idée, celle de reprendre le contrôle".
Le quotidien a mis en garde que si les partisans du Brexit ne prennent pas "assez de responsabilité et d’honnêté, comme c’était le cas, lors de la campagne, c’est tout le pays qui va perdre le contrôle". Pour le Fi ancial times, le choix de sortir de l’UE après une adhésion de 43 ans, a tout simplement "plongé le pays dans un nouveau monde plein de risques".
Il s’agit notamment de risques économiques, puisque "la plupart des projets d'investissement peuvent être suspendus jusqu’à voir plus clair dans les grandes lignes des nouveaux accords commerciaux britanniques", a précisé le journal. The Independent a rapporté qu’une pétition signée par plus d’un million de britanniques, demande le changement des règles du référendum sur l’adhésion du Royaume Uni à l’UE, et appelle à un nouveau vote. Selon le média, les signataires appellent le gouvernement à reconsidérer les règles du référendum, et d’imposer un nouveau vote si le résultat d’un clan ou d’un autre est inférieur à 60 pour cent et le taux de participation inférieur à 75 pour cent. Le même journal rapporte que les partisans du maintien de Londres au sein de l’UE dans le parti conservateur au pouvoir, qui est divisé sur la question, "envisagent d'empêcher", Boris Johnson, leader du clan favorable au Brexit, de devenir le président du parti après la démission de David Cameron.
Le Times a, par contre, estimé que l'impact réel du Brexit sur l’économie mondiale et le rôle du Royaume Uni vont se faire sentir sur le long terme, soulignant que la décision des électeurs "ne donne aucune possibilité d’un retour en arrière". Pour le Times, le vote pour quitter l’UE a été plus un vote de "protestation contre l’élite politique", et a avisé sur un "réel risque de division du Royaume Uni, avant même que les partisans du brexit ne réalisent leur objectifs".
Le spectre de la sécession de l’Ecosse a été abordé par le Times, qui a également estimé que le prochain premier ministre allait gérer un nouveau référendum pour l’indépendance de l'Ecosse. D’autres médias ont qualifié le Brexit comme un "saut dans l’inconnu", citant également les répercussions et la réaction de "choc" qui a basculé les marchés financiers, poussé le premier ministre a annoncer sa démission, et le risque de rupture de liens qui unissent les quatre pays du Royaume Uni.
La campagne britannique de solidarité avec la Palestine appelle à ne pas oublier les droits des Palestiniens
L’organisation britannique, Campagne de solidarité avec la Palestine (Palestine soldarity Campaign : PSC), a appelé samedi à Londres, le Royaume Uni, préoccupé par sa sortie de l’Union Européenne, à ne pas oublier les droits des Palestiniens qui sont "très importants". Au lendemain du référendum sur le Brexit (sortie britannique de l'UE) PSC a estimé, dans un message reçu par l’APS que "l’incertitude" de la politique britannique dans ses relation avec l’Europe ne devrait pas faire oublier les droits et les libertés Palestiniens.
L’organisation a réitéré sa "forte et constante volonté" de soutenir la Palestine et les Palestiniens et son "refus" d’être "distraite", sachant que "la lutte palestinienne est trop importante". En exemple de la poursuite de sa lutte contre l’occupation illégale israélienne de la Palestine, PSC a relevé qu’elle avait protesté dans plus d’une vingtaine d’endroits au Royaume-Uni durant le mois de juin, contre "la participation du géant de la technologie Hewlett Packard (HP) dans l'occupation illégale israélienne de la Palestine et de son infrastructure militaire".
La Campagne souligne également, avoir programmé pour le mois de juillet prochain, plusieurs manifestations à Londres et ailleurs pour marquer "le début de la dernière plus grande offensive d'Israël contre Gaza en juillet 2014, qui a fait plus de 2200 morts parmi les palestiniens, dont plus d 500 enfants". PSC note encore qu’"après 10 ans de vie en état de siège et les agressions militaires brutales par les autorités israéliennes, la population palestinienne à Gaza est confrontée à une catastrophe humanitaire", appelant à la "fin immédiate du siège".
Palestine Solidarity Campaign est une organisation britannique basée à Londres, qui lutte pour la paix, l'égalité, la justice et contre le racisme, l'occupation et la colonisation, en Palestine. Elle fait la campagne pour le respect des droits de l’Homme des Palestiniens et leur droits à la liberté, comme indiqué sur son site web.
Se disant convaincue que le non-respect par Israël du droit international, prolonge l'occupation militaire de la Palestine, l’organisation estime que la "discrimination systématique contre les Palestiniens est inacceptable et doit cesser". PSC se positionne également contre les sociétés qui "profitent de l'occupation", le gouvernement britannique qui "refuse toujours de tenir Israël pour responsable" de la situation inhumaine des Palestiniens, et des médias qui "ne rapportent pas la vérité" sur l’occupation israélienne de la Palestine. La Campagne tend "mettre en place et mobiliser un mouvement de masse de soutien à la Palestine au Royaume-Uni".