Monde

Yémen : Escalade de violence malgré les tentatives d'apaisement de l'ONU

Publié par DK News le 28-06-2016, 17h10 | 29
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Les efforts de l'apaisement de l'ONU sont mis à rudes épreuves au Yémen, où des dizaines de personnes ont été tuées dans une série d'attentats suicide à Moukalla, marquant un regain de violences qui fait craindre davantage de lenteurs des pourparlers de paix en cours à Koweit City.

 Malgré l'appel à l'apaisement du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lancé en direction des délégations yéménites participant aux pourparlers de paix se déroulant depuis deux mois à Koweït City, sous l'égide des Nations  nies, la tension reste vive au Yémen, en dépit d'un cessez-le-feu décrété par l'ONU le 11 avril. Quarante soldats ont été tués dans trois attaques à la bombe à Moukalla dans la province de Hadramout, ainsi qu'une femme et un enfant tandis que 37 autres personnes ont été blessées.  Les trois attentats ont visé simultanément des check points dans cette  cité portuaire au coucher de soleil alors que les troupes rompaient le jeûne.

 Les attentats perpétrés dans un ancien bastion d'Al-Qaïda au Yémen, ont été revendiqués par le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech). Les forces gouvernementales yéménites, soutenues par la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite, ont repris le 24 avril Moukalla aux terroristes qui avaient contrôlé la ville pendant un an. Mais l'EI conserve une forte présence et contrôle toujours plusieurs localités dans la province de Hadramout.
 Moukalla, ville de 200.000 habitants, avait été frappée en mai par un double attentat suicide revendiqué par l'EI qui avait coûté la vie à 47 policiers.

Situation humanitaire inquiétante
Le Chef de l'ONU qui effectuait dimanche une visite au Koweït a déclaré que "la situation au Yémen est profondément inquiétante". "Il y a une pénurie alarmante de produits alimentaires de base. L'économie est dans un état précaire. Alors que la cessation des hostilités est respectée en général, il y a eu des violations graves, faisant de nouvelles victimes et causant de nouvelles souffrances parmi la population civile, y compris les enfants". Face à cette situation, "vous avez une responsabilité morale et politique", a déclaré le chef de l'ONU lors d'une rencontre avec ces délégations. Il s'est dit encouragé par l'engagement des deux délégations à parvenir à un résultat positif. "Mais le temps n'est pas du côté du peuple yéménite", a-t-il ajouté.

 "Plus le conflit dure, plus il faudra du temps au Yémen pour se relever". Ban Ki-moon a encouragé les délégations à éviter une dégradation supplémentaire de la situation et à afficher le nécessaire sens des responsabilités et la souplesse requise pour arriver à accord global mettant fin au conflit. Il a réitéré le soutien des Nations Unies pour atteindre cet objectif.

Il a demandé aux deux délégations de travailler sérieusement avec son envoyé spécial Ismail Ould Cheikh Ahmed pour arriver à un accord sur une feuille de route, s'engager à respecter la cessation des hostilités, et arriver rapidement un accord global. Le médiateur de l'ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a appelé à plusieurs reprises les négociateurs à faire des concessions pour permettre une fin de la guerre,  mais jusque là aucune percée n'a été enregistrée dans les pourparlers de paix, tenus depuis le 21 avril à Koweït City.

Les deux camps campent sur leurs positions
 Le gouvernement yéménite a réaffirmé jeudi dernier que les rebelles devaient se retirer de toutes les positions qu'ils ont conquises depuis 2014 et remettre les institutions de l'Etat, avant toute solution politique. Un jour avant, les rebelles avaient insisté sur le choix d'un président consensuel et un gouvernement d'union nationale avant tout accord sur des arrangements militaires et de sécurité.
 Mais le gouvernement considère que le président Abd Rabbo Mansour Hadi, chassé de la capitale Sanaa par les rebelles et qui se trouve actuellement en Arabie saoudite, est le chef de l'Etat légitime du Yémen et doit, de ce fait, superviser toute transition politique.

L'ONU prévoit notamment la formation d'un gouvernement d'union nationale, ainsi qu'un retrait et le désarmement des rebelles. La guerre au Yémen oppose des rebelles chiites qui contrôlent la capitale Sanaa et le nord du pays, aux forces  gouvernementales, soutenues par l'Arabie saoudite, présentes essentiellement dans le sud. Depuis mars 2015, le conflit a fait plus de 6.400 morts et 30.000 blessés.

 

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