La Centrafrique est toujours «en danger», avec des «régions entières» contrôlées par des groupes armés, a prévenu le président Faustin-Archange Touadéra en tirant dimanche, le bilan de ses 100 premiers jours au pouvoir.
«La patrie est en danger. Nous devons la sauver par tous les moyens légaux», a déclaré dans un discours retransmis par les médias. Professeur de mathématiques, M. Touadéra a été élu avec pour mission de mettre fin aux violences intercommunautaires avec l'aide d'une force des Nations unies (près de 12.000 hommes de la Minusca), alors que la France a annoncé la fin de son opération militaire Sangaris. «Au moment où je m'adresse à vous, certaines régions entières du pays sont sanctuarisées par des groupes armés», a-t-il ajouté alors que la Centrafrique a connu un regain de violence depuis mi-juin. «La communauté internationale est lassée de porter le poids de nos errements politiques», a admis le président, saluant l'aide des Nations unies et de différents pays et organisations.
Il a demandé «la levée totale de l'embargo sur la commercialisation des diamants», qui «a privé l'Etat d'énormes ressources et encouragé le trafic illicite».
Il a aussi promis «une vaste opération de recensement des victimes de violences» et ajouté avoir «promulgué, le 3 juin 2016, la loi portant création, organisation et fonctionnement de la Cour pénale spéciale» pour juger les coupables.
Avec le désarmement des groupes armés, la reconstruction de l'armée, plus de 300.000 réfugiés au Cameroun et au Tchad, 415.000 déplacés internes. la Centrafrique fait face à des défis immenses après avoir basculé dans le chaos en 2013 avec le renversement du président François Bozizé.