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Soudan du Sud : Le Conseil de sécurité demande l'aide des pays de la région

Publié par DK News le 11-07-2016, 15h02 | 20
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Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé dimanche l'aide des pays de la région afin de mettre un terme aux combats au Soudan du Sud et les a exhorté à fournir des Casques bleus supplémentaires à sa mission dans le pays.

Dans une déclaration unanime, les 15 pays membres du Conseil exigent aussi du président sud-soudanais Salva Kiir et de son rival, le vice-président Riek Machar, de «faire le maximum pour contrôler leurs forces respectives et mettre fin d'urgence aux combats». Le Conseil demande aux «pays de la région», sans préciser lesquels, au Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine et à l'organisation régionale des pays d'Afrique de l'Est (Igad) de «discuter fermement avec les dirigeants sud-soudanais pour traiter cette crise».

 Ils «envisagent de renforcer la Minuss (la mission de l'ONU au Soudan du Sud, ndlr) (..) pour qu'elle puisse prévenir et répondre mieux à la violence» et leur demandent «de se préparer à fournir des troupes supplémentaires au cas où le Conseil le déciderait». La déclaration ne précise pas quels pays seraient sollicités ni l'ampleur du renforcement envisagé.

 Il est demandé aux pays de la région «d'aider» mais il faudra encore définir comment, a expliqué l'ambassadeur japonais Koro Bessho qui préside le Conseil en juillet. Le Conseil «condamne de la manière la plus ferme l'escalade des combats à Juba» et souligne en particulier que s'attaquer aux civils et au personnel de l'ONU peut constituer un crime de guerre.

 Des casques bleus chinois et rwandais tués ou blessés
 Selon un responsable de l'ONU, un Casque bleu chinois a été tué dans les combats   Juba et 12 autres de diverses nationalités ont été blessés dont deux grièvement. Parmi les blessés se trouvent des soldats rwandais de la Minuss.

 Le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous avait auparavant indiqué que la Minuss avait été prise dans les échanges de tirs. «Des Casques bleus supplémentaires ont été blessés pendant que nous discutions au Conseil ce soir, en plus du Chinois» tué, a-t-il déclaré à des journalistes sans donner de précision sur leur nationalité. Il a indiqué que l'ONU n'avait pas de bilan fiable global des récents combats à Juba.

 «Nous ne pouvons pas être sûrs des chiffres», a-t-il noté. Il a reconnu qu'il y avait un «sérieux problème» de contrôle de leurs forces par les deux dirigeants rivaux, le président Salva Kiir et son vice-président Riek Machar.

HRW critique sévèrement l'ONU
L'organisation Human Rights Watch (HRW) a critiqué dimanche l'attitude du Conseil de sécurité de l'ONU dans la crise au Soudan du Sud, la qualifiant de « stratégie perdante» qui a «échoué». Akshaya Kumar, directeur adjoint de HRW pour l'ONU, a publié un communiqué à ce sujet alors que se déroulaient au Conseil de sécurité des discussions à huis clos convoquées à la suite des violents combats entre factions rivales survenus ces derniers jours à Juba, capitale du Soudan du Sud.
 «Pendant trop longtemps, le Conseil de sécurité s'est reposé sur la bonne volonté des dirigeants du Soudan du Sud» et «a brandi des menaces vides d'embargo sur les armes et de sanctions individuelles», écrit M. Kumar.
«Les événements de cette fin de semaine confirment que cette stratégie perdante a échoué», relève-t-il. Les combats entre les soldats fidèles au président du Soudan du Sud Salva Kiir et les forces du vice-président Riek Machar ont fait en fin de semaine au moins 270 morts, selon des médias locaux. Des milliers d'habitants fuyaient dimanche la capitale Juba devant les combats intenses qui se poursuivaient. Pour HRW, le Conseil de sécurité «doit dire clairement que les attaques contre des civils ne seront pas tolérées et que les Casques bleus de l'ONU utiliseront toute la force que leur permettent leur mandat et leur capacités militaires pour protéger les civils».
 «Il doit aussi enfin imposer un embargo sur les armes, qui pourrait immédiatement immobiliser au sol les hélicoptères d'attaque sud-soudanais qui   sont pilotés par des équipages étrangers et réduire la capacité des forces armées à cibler des civils», déclare encore HRW.

Les USA demandent la fin immédiate des combats, retirent leur personnel
Les Etats-Unis ont demandé dimanche la cessation  immédiate des combats au Soudan du Sud et ont ordonné le retrait de ce pays de tout le personnel de leur ambassade jugé non-essentiel. «Les Etats-Unis condamnent fermement les nouveaux combats qui ont eu lieu à Juba aujourd'hui (dimanche) entre les forces fidèles au président du Soudan du Sud Salva Kiir et les forces du vice-président Riek Machar, y compris les possibles attaques contre des sites civils qui nous ont été rapportées» a annoncé le porte-parole du département d'Etat américain John Kirby  ans un communiqué. «En réponse aux violences actuelles», le département d'Etat «a ordonné aujourd'hui le retrait du personnel non-essentiel de l'ambassade américaine à Juba», a-t-il dit. Il a pressé les expatriés américains de prendre leurs précautions.
 «La capacité de l'ambassade de procurer des services d'urgence aux citoyens américains à Juba est extrêmement limitée», a-t-il prévenu. Les combats entre les soldats fidèles au président du Soudan du Sud Salva Kiir et les forces du vice-président Riek Machar ont fait en fin de semaine au moins 270 morts, selon des médias locaux. Des milliers d'habitants fuyaient dimanche la capitale Juba devant les combats intenses qui se poursuivaient.
 Washington demande «aux deux dirigeants et à leurs alliés politiques et militaires de retenir leurs soldats, de les ramener dans leurs casernes et d'empêcher de nouvelles violences et effusions de sang», a déclaré M. Kirby.
 «Les Etats-Unis sont déterminés à garantir que des mesures appropriées soient prises pour que les responsables de la poursuite des combats et des violations du droit humanitaire international rendent des comptes», a-t-il poursuivi.
 Dans le cadre d'un fragile accord de paix et de partage du pouvoir signé en août 2015, M. Machar est revenu, avec un fort contingent d'hommes armés, en avril à Juba, où il a été réinstallé vice-président et a formé avec M. Kiir un gouvernement d'union nationale. M. Kirby a déclaré que les Etats-Unis étaient en relation à propos de cette crise avec des responsables de l'Union africaine et des dirigeants de la région.                      

 

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