
Le bilan actualisé de l’attentat de Nice du 14 juillet est de 84 personnes décédées, dont 13 mineurs et 308 autres blessées dont 70 d'entre elles sont toujours hospitalisées et 19 ont un pronostic vital encore engagé, a indiqué mardi un communiqué de la présidence française qui a affirmé que les premiers corps ont été restitués lundi à leurs familles. «S’agissant des victimes décédées, les opérations de médecine légale, visant à déterminer avec certitude les causes de chaque décès, sont achevées.
La réalisation d’autopsie judiciaire a été limitée à 12 cas dans lesquels la cause du décès a été jugée complexe par les médecins légistes, des examens externes et le recours à l’imagerie médicale ayant suffi dans les autres cas», a précisé le communiqué publié à l’issue d’un Conseil des ministres. La mise en place d’une procédure «accélérée» et l’activation de l’Unité nationale d’identification des victimes de catastrophes (UNIVC) «ont permis de mobiliser le laboratoire mobile d’analyses ADN de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale et d’obtenir ainsi un gain de temps important», a-t-on ajouté, indiquant que 69 victimes décédées ont été «formellement» identifiées et 52 permis d’inhumer ont été délivrés. Le communiqué a affirmé que l’acte meurtrier de Nice, commis par un Français d’origine tunisienne dont ses motivations ne sont pas encore connues, «confirme une nouvelle fois le niveau extrêmement élevé de la menace terroriste à laquelle la France est confrontée, ainsi que la nature protéiforme de cette menace», rappelant que «l’ensemble du territoire peut être visé».
Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, a indiqué, au cours du Conseil des ministres, que plusieurs gardes-à-vue sont «toujours en cours», ainsi que de «nombreuses investigations sur les SMS et les appels téléphoniques passés par le terroriste le jour des faits et les jours précédents». «Quels que soient les liens de l’auteur des faits avec l’organisation terroriste Daech, qui a revendiqué cet acte le 16 juillet, il est établi qu’il s’agit d’un acte terroriste, c'est-à-dire un acte qui, selon la définition du droit pénal français, a +pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation et la terreur+», a-t-il expliqué.
Dans sa communication, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué pour sa part que le fichier de signalement des personnes «radicalisées à caractère terroriste», créé en 2015, «permet d’assurer un suivi permanent de 12 000 individus». Selon les chiffres communiqués par le Conseil des ministres, 16 attentats ont été déjoués en France depuis 2013 et 160 individus «en lien avec des activités terroristes» ont été arrêtés depuis le début de l’année. Depuis le rétablissement des contrôles aux frontières au soir du 13 novembre 2015, «48 millions de personnes ont été contrôlées à l’ensemble des frontières terrestres, aériennes et maritimes de la France, et 28 000 individus ont été empêchés d’entrer sur le territoire».