Monde

Menace terroriste sur la France : Les ingrédients de la psychose

Publié par Cherbal E-M le 08-08-2016, 15h37 | 49
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Après le cinglant attentat de la promenade des Anglais, à Nice, le 14 juillet dernier, qui a coûté la vie à 85 personnes, une impression de psychose généralisée semble s’installer dans les rouages de la société française, encouragée par les déclarations de politiques désappointés face à l’ampleur de la menace et des  médias prompts à  se saisir de tout fait divers pouvant confiner à l’attentat terroriste, quitte à faire dans la précipitation et parfois même l’amalgame.

A voir le nombre de manifestations, notamment culturelles annulées sur le territoire français, pour des considérations sécuritaires, il est à se demander si cela ne traduit pas un effet boule de neige du discours politique véhiculé par l’exécutif français, empêtré dans des difficultés sur les failles dans le dispositif de sécurité déployé à Nice le 14 juillet dernier.

Avec la polémique créée par des déclarations divergentes des responsables municipaux et le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve  qui ont échangé des accusations sur de possibles négligences dans la gestion du dispositif de sécurité de la ville de Nice, avant l’attentat du 14 juillet, le premier ministre Manuel Valls a rajouté un couche en invoquant  la menace terroriste permanente comme argument pour dégager la responsabilité de l’exécutif dans le gestion de la menace terroriste.

Sous le titre, «Valls suscite une polémique en appelant à ‘’vivre avec la menace terroriste’’», https://francais.rt.com, publie le 19 juillet dernier un papier dans lequel il est indiqué que « pour Manuel Valls, les temps à venir sont durs et il serait illusoire d'affirmer pouvoir régler les problèmes posés par le terrorisme ‘’d'un coup de baguette magique’’. Il y aura ‘’d'autres attentats et d'autres innocents tués’’, a-t-il affirmé sans prendre de gants. »

Début août, le ministre de l’intérieur, revient lui aussi sur la menace terroriste qui plane sur la France ; à propos des annulations en cascade de manifestations et festivals culturels,  il dira que le but «est de pouvoir maintenir ces manifestations en prenant toutes les précautions, mais, lorsque les conditions ne sont pas réunies pour assurer une sécurité maximale, les collectivités locales peuvent ponctuellement prendre la décision de l’annulation », rapporte le site lemonde.fr

Dans ce contexte, il est facile de faire une lecture des nombreuses informations de presse faisant état du report voire de l’annulation de nombreuses activités sportives et culturelles programmées durant la période estivale.

Les informations diffusées par les autorités, pas seulement en France d’ailleurs, à propos  des arrestations de terroristes potentiels ou sur le point de commettre des attentats ne sont pas faites pour calmer les esprits.

Ce qui peut expliques les fausses interprétations au niveau de l’analyse et du commentaire des médias le plus souvent enclins à tirer des conclusions bien avant celles des enquêteurs, comme ce fut le cas lors de l’attentat de Munich, en Allemagne, où, note le site lemonde.fr, avant même  « de connaître la nature de la tuerie, l'ombre de l'Etat islamique a aussitôt surgi, en particulier sur les réseaux sociaux, poussant la police allemande à demander de ne pas propager de rumeurs », ajoutant que, finalement l’auteur de l’attaque,  » un Germano-Iranien de 18 ans, était animé par des idées d'extrême droite racistes, obsédé par les jeux vidéo violents et les tueries de masse, en particulier celle commise il y a cinq ans par le Norvégien Anders Behring Breivik ».

Les médias sont également désignés comme source d’amplification du sentiment de psychose dans la mesure où ils assurent une couverture instantanée souvent source de précipitation et d’analyses erronées ;

« Dès la moindre agression à l'arme blanche connue, les chaînes d'information en continu bouleversent leurs programmes pour suivre en direct les interventions des forces de l'ordre et des secours comme s'il s'agissait d'un nouvel attentat », souligne le site du   quotidien français www.ouest-france.fr qui relate que  « l’agression au couteau d'une femme et ses trois filles en vacances dans les Alpes, commise le 19 juillet par un Marocain, a ainsi été traitée par plusieurs médias comme un possible acte jihadiste », avant de se rendre compte, poursuit-il  que l’auteur de l’acte  « qui a dit souffrir de troubles mentaux, reprochait en fait au père et mari des victimes de s'être gratté l'entrejambe devant sa femme... »

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