La Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi, aujourd'hui au pouvoir en Birmanie, a fait appel à l'ex-secrétaire général de l'ONU Kofi Annan pour l'aider à résoudre le conflit autour de la minorité musulmane rohingya, a annoncé le gouvernement mercredi.
Kofi Annan dirigera un nouveau comité, avec pour mission de «trouver des solutions durables aux problèmes complexes et délicates en Etat Rakhine», région du nord-ouest de la Birmanie où vit cette minorité apatride, a annoncé le gouvernement birman. «Prévention des conflits», «assistance humanitaire» et «réconciliation» font partie de la feuille de route de ce comité.
Aung San Suu Kyi, dont le gouvernement est aux manettes depuis quelques mois, est critiquée sur la scène internationale pour son silence quant au sort des Rohingyas, privés d'accès aux hôpitaux, aux écoles et au marché du travail.
Elle réfute le terme même de «Rohingya», dans une société sous la pression des nationalistes bouddhistes, car cette appellation reviendrait à reconnaître la légitimité de cette minorité de près d'un million de personnes en Birmanie.
Le pays, confronté à une montée du bouddhisme radical, a connu en 2012 des affrontements intercommunautaires très violents et des milliers de Rohingyas avaient dû fuir leurs villages et vivent toujours dans des camps. La situation reste tendue depuis.
Dans un rapport récent, l'ONU s'est inquiétée des violations des droits des Rohingyas en Birmanie, notamment le déni de citoyenneté, le travail forcé et des violences sexuelles, jugeant qu'elles pourraient être considérées comme des «crimes contre l'humanité».
Conjointement avec l'ONU, Kofi Annan a reçu en 2001 le Prix Nobel de la Paix et a créé une fondation consacrée au développement durable et à la paix.
Cette semaine, le gouvernement birman a annoncé la participation la semaine prochaine du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à des pourparlers de paix avec les nombreuses minorités ethniques armées du pays.
